La sphère économique lourdement impactée par la pandémie de coronavirus

Le désarroi des chefs d’entreprise



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Quatre organisations patronales (CAPC, CNPA, CIPA, AGEA) ont laissé apparaître le désarroi dans lequel sont les entreprises algériennes, notamment celles du secteur privé, alors que des incertitudes multiples font planer le doute sur la reprise de l’activité et la capacité à relever le défi face à la crise.

Le patronat algérien semble être en crise existentielle. Près d’une année après l’arrivée de Abdelmadjid Tebboune au pouvoir, les organisations patronales, complètement désarçonnées par tant d’incertitudes politico-économiques, notamment à cause de la crise sanitaire mais pas seulement, se montrent ainsi plus que jamais déboussolées.

Au cours d’une conférence de presse animée hier au siège du FCE à Alger, les présidents des quatre organisations (CAPC, CNPA, CIPA, AGEA) ont laissé transparaître un immense sentiment de solitude et affiché, sans le vouloir peut-être, un besoin de s’exonérer d’une certaine image peu flatteuse qui renvoie au monde des affaires en Algérie depuis de nombreuses années.

«Aujourd’hui, on a besoin de se rassembler», a affirmé Mohand Saïd Naït Abdelaziz, le patron de la CNPA , avant de lâcher : «Nous sommes préoccupés par la situation de crise et la confusion à la veille d’un événement important !». Entendre par là le référendum sur la révision de la Constitution qui aura lieu le 1er nombre prochain.

Il s’agit là principalement du message subliminal que veulent bien faire passer à l’évidence les quatre organisations patronales, qui se félicitent d’ailleurs d’avoir été consultées par les autorités sur le volet relatif à l’économie.

Autre chose ? Elles réclament une oreille attentive de la part des autorités, voire de la considération tout simplement. «La manne pétrolière n’a pas profité à la relance économique.

On se rend compte 20 ans plus tard. Ce n’est pas possible de continuer avec ce système», selon Naït Abdelaziz. Et au président de la CAPC, Samy Aghli d’enchaîner : «Il y a des blocages bureaucratiques. On risque de perdre des pans entiers de l’économie».

Car si ces organisations veulent montrer qu’elles sont prêtes à travailler avec la nouvelle équipe de dirigeants, il semblerait qu’en face il n’en est rien pour l’instant. Hormis, bien sûr, leur concours à la nouvelle Loi fondamentale. «La loi de finances n’a rien apporté de plus.

On attendait que l’on sauve l’entreprise…», s’indigne le président de l’AGEA, Mouloud Khelloufi. On saura dans la foulée que le patronat n’a pas été consulté pour les besoins d’élaboration de la loi des finances 2021. «Certains ministres travaillent seuls», lance Abdelwahab Ziani, le président de la CIPA.

Les présidents des quatre organisations avancent pêle-mêle une série de griefs quant au manque de volonté de la part des autorités de les impliquer ou de les informer quant aux décisions économiques importantes : «On découvre le vote de certaines lois qui ont un impact sur l’entreprise à travers la presse…».

Il faut dire que la situation économique du pays est loin d’être rassurante. Le projet de lois de finances 2021 le dit amplement quant à l’état de nos finances publiques.

La crise sanitaire ayant aggravé le malaise. Peut-on connaître l’impact de la Covid-19 sur l’activité économique ? Les quatre organisations disent ne rien savoir. «Aucun (administration et patronat) ne peut dire le taux de mortalité des entreprises.

On nous annonce ça et là la fermeture de certaines entreprises dans telle ou telle filière…», confie le président de l’AGEA. Sans plus. Même si l’on concède que les secteurs comme ceux du BTPH et le tourisme sont touchés de plein fouet. Contrairement à celui de la pharmacie qui semble être le seul à tenir le coup.

«Le secteur des services est sinistré», assène le président de l’AGEA. Aujourd’hui, aucune organisation patronale ne peut mesurer ou donner une indication sur l’impact de la Covid sur l’économie.

Son incidence sur l’emploi ou le niveau d’activité ou sur la croissance reste un domaine sur lequel nos organisations ne semblent avoir aucun contrôle ne serait-ce que pour se faire une idée sur les besoins qui s’en dégagent. Histoire de pouvoir formuler le cas échéant des propositions concrètes aux autorités.

Les questions comme le glissement du dinar, la disponibilité des liquidités, les mesures restrictives aux importations n’occupent pas encore le terrain de leurs préoccupations si l’on se fie à la conférence de presse.

Mais en attendant, ces organisations auront-elles l’oreille des politiques ? Et ces derniers pourront-ils compter sur le secteur privé en particulier pour essayer de juguler les effets de la crise qui risque de durer plus longtemps encore ? Wait and see.                 


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