Triciti tueur de chroniques!



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Une brusque coupure de courant, intervenue peu avant l’envoi de ma chronique, a effacé le contenu du texte que j’étais en train de rédiger et qui portait sur la reprise du Barrage Vert. J’ai retrouvé une toute petite partie de ce texte alors que j’avais enregistré presque son intégralité. Mystère ! En attendant, je dois faire face à la situation et agir dans l’urgence. Voici, en remplacement urgent, quelques vieux billets écrits de 2005 à 2016.

Votre caravane passera aussi !
Au gré de ses pérégrinations à travers l'Algérie profonde, M. Sellal, aussi sûr de lui qu'un certain drabki qui occupe le côté pile de la même monnaie, martèle : «Nous ne partirons pas ! Bouteflika sera là !» Je ne sais pas à qui répond le Premier ministre, mais c'est lassant de l'entendre répéter la même chose. Oui cela nous le savons : il faut maintenant autre chose que la force des baïonnettes et la volonté de l'urne pour vous faire partir. Restez-y tant que vous voulez et présentez déjà mes félicitations à votre chef pour son futur 4e mandat et, si ça le tente, mes chaleureuses salutations pour son 5e mandat !
Mais, cher Premier ministre de la RADP, de mon petit coin où j'observe avec de plus en plus de détachement et de philosophie la stérile agitation des hommes politiques, je crois qu'il ne faut jamais dire : «Nous ne partirons pas !» Ben Bella est parti en 1965 et celui qui l'a remplacé est parti en 1978. Tous les deux étaient sûrs de rester et ils sont partis sans se retourner. Et Chadli ? Chef de l'armée, responsable suprême du parti unique, grand manitou, pensait-il qu'il allait partir pour de bon en quittant le bureau du Conseil constitutionnel ? Et Tous ces pharaons, empereurs, grands dictateurs ou présidents intègres et respectés, pensaient-ils partir ? Et Belkhadem, Ouyahia, ne disait-on pas qu'ils étaient indétrônables ?
Vous avez été si nombreux à dire que vous ne partirez pas, mais, au final, c'est nous qui sommes toujours là à compter vos passages sans retour et ça me fait une drôle d'impression. Ah qu'il est bon d'être ce chien imperturbable observant la caravane qui passe... On est toujours là à aboyer, mais nos yeux scrutent, déjà, dans la poussière du désert, l'arrivée de vos successeurs. Et ils passeront...
14 novembre 2013
Chronique blanche
Chronique blanche en guise de solidarité avec les confrères d'Al Atlas TV, victimes d'une descente de gendarmerie qui montre clairement comment nos gouvernants traitent tout espace de liberté qui ne donne pas une image positive du Leader respecté et bien-aimé.
Hier, les services de sécurité et la presse étaient ensemble sur le front de la sauvegarde de la République, pour combattre les islamistes armés. Pour une Algérie moderne, libre et démocratique.
Les journalistes non corrompus sont restés fidèles au serment des années noires. La police et la gendarmerie sont malheureusement utilisées pour réprimer la parole libre. Nous ne serons pas ensemble sur ce front-là. Nous serons face à face. Vous, avec vos armes et vos ordres de perquisition. Nous, avec nos plumes et nos caméras. Mais c'est nous qui gagnerons parce que nous n'avons rien à perdre. Voilà pourquoi nous vous disons : Barakat !
13 mars 2014
Pénurie de rêves
Du temps de la révolution armée, nous rêvions à l’indépendance et une fois libres, nous nous sommes mis à rêver à des vitrines pleines de gadgets électroniques et à des supermarchés bien achalandés. Du temps du socialisme, nous pouvions au moins rêver au capitalisme.
Aujourd’hui que nous sommes devenus capitalistes, nous ne rêvons plus à rien et un pays qui ne rêve plus, c’est le cauchemar garanti !
Octobre 2005
La vérité, rien que la vérité…
À la télévision, on montre tous les attentats terroristes commis par les copains de Ben Laden aux quatre coins du monde. On ne trouve pas assez de mots forts pour dénoncer ces crimes et conforter les parents des martyrs ! Quant aux morts algériens, ils peuvent toujours attendre ! Pour la télé, ils n’existent pas tout simplement !
Et dans les cimetières nationaux, les proches qui enterrent policiers, soldats et civils fauchés par la terreur intégriste, ne font que tourner des feuilletons, pas plus…
Septembre 2005
Miracle
Bonne nouvelle que ce prochain tour d’Algérie du Président Bouteflika ! Les responsables locaux vont enfin s’occuper des tronçons de route qu’ils ont abandonnés en 2004, après le passage du cortège présidentiel. Grâce à ce périple, nos chaussées vont être retapées, les immeubles repeints, les détritus enlevés et les arbres plantés.
Bouteflika, c’est tout à fait l’inverse d’Attila : là où il passe, l’herbe repousse miraculeusement.
Novembre 2005
Silence, on tourne
Tout était fin prêt ce mercredi pour prolonger le show sur les chaînes payantes de procès en direct. Là-bas en Amérique, les téléspectateurs, calés dans leurs fauteuils moelleux, des tonnes de popcorn à portée de main, s’apprêtaient à suivre le troisième épisode de leur feuilleton favori. Mais, stupeur, le héros négatif, le méchant, ne veut plus jouer dans cette mauvaise série. Alors, tout s’arrête et l’officier réalisateur est obligé de couper l’image et le son. Sans Saddam, le taux d’écoute risque de dégringoler ! À part ça, ce truc hyper médiatisé pourrait ressembler, à s’y méprendre, à un acte de justice…
Décembre 2005
FIFA et FAFA
Le gouvernement de la RADP peut autoriser des sociétés à pomper notre pétrole, lancer des satellites, soutenir le Polisario, créer des autoroutes, nouer ou rompre des relations diplomatiques; bref, c’est un gouvernement tout ce qu’il y a de souverain !
Mais quand il s’agit de remettre sur orbite la planète foot pour éviter la honte et le déshonneur connus ces derniers temps à Zabana (quel nom symbolique !), le gouvernement de la RADP perd soudainement son autorité devant l’ordre néocolonial de la Fifa. En fait, rien n’a changé, sauf que la Fifa a remplacé Fafa !
Décembre 2005
M. F.
 


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