Risque de flambée de cas de Covid-19 dans les prochains jours

Les membres du conseil scientifique appellent à la prudence



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Afin d’anticiper la saturation des établissements de santé publique, dont certains affichent déjà complet vu la vitesse de contamination par le Sars-CoV-2, des membres du conseil scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie appellent à plus de vigilance et au respect strict des mesures barrières. Ils n’écartent pas un reconfinement territorial si les contaminations augmentent dans les prochains jours.

L’augmentation du nombre de cas d’infections de Covid-19 ces dernières semaines, coïncidant avec la reprise progressive des activités socioéconomiques, inquiètent sérieusement les membres du comité scientifique à la veille du référendum, la rentrée scolaire des paliers moyens et secondaires prévue pour le 4 novembre, l’ouverture de toutes les mosquées deux jours après et la rentrée universitaire.

«Le risque de voir l’épidémie redémarrer de nouveau n’est pas à sous-estimer. Il faut savoir que tant qu’ il y a interaction sociale, que ce soit familiale, dans les entreprises ou des regroupements ailleurs avec un relâchement des mesures barrières, le virus va se redéployer à une vitesse supérieure. Il est actuellement en forte activité avec une contamination très rapide.

Les spécialistes ne cessent de le répéter. Il est essentiel d’anticiper pour mieux gérer les lits et soulager les soignants», met en garde le Dr Abdelkrim Touahria, président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens et membre du comité scientifique. Et de déplorer : «On n’a pas assez pris au sérieux l’importance des mesures de prévention et les gestes barrières.»

Selon lui, les protocoles sanitaires validés par le conseil scientifique ont été effectivement mis en place à différentes niveaux mais «faudrait-il que les recommandations soient vigoureusement respectées, notamment dans les espaces publics», a-t-il indiqué. Et de signaler qu’il en est de même dans les écoles, les universités et les entreprises nationales, où les moyens de prévention viennent à manquer.

«Ce n’est pas toutes les écoles qui disposent de l’eau ou du gel hydroalcoolique ainsi que certains espaces du service public», a-t-il souligné. Et d’appeler «au renforcement de ces mesures de protection et les moyens de prévention si l’on veut éviter le débordement des hôpitaux, surtout en cette période où de nombreux virus respiratoires circulent, notamment celui de la grippe saisonnière». Pour lui, il faut veiller à l’application des protocoles sanitaires à travers des campagnes de sensibilisation envers la population et expliquer l’importance de chaque mesure.

Comme il est important, a-t-il ajouté, d’insister sur la prise en charge des patients testés positifs, appliquer rigoureusement les directives nationales quant à la recherche des cas contacts et préconiser leur confinement.

«Dans le cas où la hausse de cas gagne d’autres wilayas, nous serons dans l’obligation de revenir à un confinement partiel et au durcissement des mesures sanitaires, voire même à reporter la rentrée des collégiens, des lycéens et des universitaires», a-t-il indiqué, et de souligner que «cela pourrait aussi être valable pour certaines activités en favorisant le télétravail».

Pour le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins et membre du conseil scientifique, il y a «une augmentation significative du nombre de cas diagnostiqués et non diagnostiqués». Une situation induite, selon lui, par à un relâchement total vis-à-vis des gestes barrières lors des événements occasionnels, tels que les mariages, les regroupements familiaux.

«Il faut éviter ces rencontres et ces repas familiaux qui regroupent plusieurs familles à la fois et favorisent les contaminations», a-t-il conseillé, en faisant référence à la célébration du Mawlid Ennabaoui.

Il appelle au respect des protocoles sanitaires «pour éviter le pire» en affirmant que «l’épidémie reste une menace pour le pays». il n’écarte pas «de proposer le retour au reconfinement territorial et à la prise de dispositions conservatoires si la situation épidémiologique prend d’autres proportions et selon les études épidémiologiques faites sur le terrain», a-t-il dit.

Le Dr Djamel Fourar, porte-parole du comité scientifique et directeur général de la prévention au ministère de la Santé, estime que «si les protocoles sanitaires validés par le conseil scientifique mis en place par les différends services sont vigoureusement appliqués, cela réduirait considérablement le risque de connaître une hausse des infections», tout en appelant la population à faire preuve de plus de vigilance et de prudence et d’appliquer de façon stricte toutes les mesures sanitaires.

A la question relative au développement des foyers épidémiques enregistrés dans certains wilayas et un éventuel confinement de ces localités, le Dr Fourar signale que «les services d’épidémiologie du secteur sanitaire de ces localités, notamment Jijel, Béjaïa, Alger et Batna effectuent systématiquement les enquêtes épidémiologiques à la recherche des cas contacts afin d’éviter la propagation du virus. Maintenant, si la situation connaît une évolution inquiétante, les walis peuvent décider d’un confinement local».


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