La seconde vague de pandémie sanitaire plombe le marché pétrolier

Les difficultés financières du gouvernement risquent de s’exacerber



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Le prix du pétrole a enregistré hier la plus grande baisse mensuelle depuis le mois de mars, les marchés craignant qu’une nouvelle vague de la pandémie aux Etats-Unis et en Europe ne réduise encore plus la demande mondiale.

Dans ce contexte international morose, les perspectives économiques nationales risquent de devenir encore plus incertaines, au vu de la forte dépendance de notre pays aux fluctuations des recettes d’exportation d’hydrocarbures.

Le baril de Brent, qui se maintenait ces derniers mois au-dessus de 40 dollars, a nettement chuté en quelques jours de cotation, ce qui risque d’ébranler les prévisions incluses dans le projet de loi de finances 2021 (PLF-2021), basé sur un prix moyen de référence à 40 dollars le baril.

Le second épisode de reconfinement, qui se profile à travers les grandes économies, risque de donner un sérieux coup de frein à la stabilité des marchés de l’or noir, dans le sillage de cotations pétrolières négatives – comme cela s’est déjà produit au printemps dernier, lors de la première vague de Covid-19 – et apporter à nouveau, au plan mondial, un lot de conséquences économiques désastreuses, dont les répercussions risquent d’être très dures pour notre pays.

Alors que les prix du Brent s’affichent aux environs de 37/38 dollars cette semaine, le projet de loi de finances 2021, actuellement sur le bureau de la commission des finances de l’Assemblée nationale populaire (APN), table sur une stabilisation du prix de référence du baril de pétrole à 40 dollars pour la période 2021-2023, avec la stabilité des cours du marché mais avec un écart de cinq (+5) dollars/baril par rapport au prix du baril devant s’établir à 45 dollars durant la même période.

Selon les mêmes prévisions, les recettes pétrolières devront atteindre, durant la période 2021-2023, 23,21 milliards de dollars en 2021, 28,68 milliards de dollars en 2022 et 26,45 milliards de dollars en 2023, sur la base de 45 dollars/baril en tant que prix du marché pour un baril de pétrole brut Sahara Blend durant la période de projection.

Le PLF-2021 prévoit, par ailleurs, un recul des cours de change du dinar algérien (DA) contre le dollar américain (USD), où la moyenne annuelle devra atteindre 142,20 Da/USD en 2021, 149,31 DA/USD en 2022 et 156,78 DA/USD en 2023.

Les mauvaises nouvelles sur le front du pétrole s’amoncellent alors que la compagnie pétrolière nationale Sonatrach a déjà enregistré des pertes de 10 milliards de dollars, durant les 9 premiers mois de l’année en cours, dans le sillage de la pandémie sanitaire mondiale. Les exportations de Sonatrach ont ainsi baissé de 41%, jusqu’à fin septembre, par rapport à la même période en 2019.

Marge de manœuvre serrée pour l’Opep

Dans ce contexte pétrolier difficile, l’atténuation des effets économiques néfastes ne peut venir que de la part de l’Opep+. Celle-ci sera probablement obligée de reporter l’allégement prévu de ses réductions, au vu de la détérioration de la situation du marché, mais les choses ne seront pas si aisées pour l’alliance, qui tente de réguler le marché depuis des mois.

Alors que sa réunion est prévue fin novembre prochain et que les spéculations vont bon train sur une reconduction inévitable des restrictions de production dès janvier 2021, dans un contexte de demande atone, des indices indiquent une possible fronde de la part de certains exportateurs.

Les réductions actuelles pèsent en effet très lourd sur les économies des pays producteurs, ce qui a fait naître ces derniers jours, selon une information de Reuters, des rumeurs selon lesquelles trois des plus grands producteurs de l’OPEP pourraient ne pas être d’accord au sujet de l’extension des réductions actuelles à l’année prochaine.

L’Irak, les Emirats arabes unis (EAU) et le Koweït – les plus gros producteurs de l’OPEP derrière l’Arabie Saoudite – ne seraient pas particulièrement enclins à soutenir un report des réductions de 7,7 millions de barils par jour (b/j), car ces réductions sont trop importantes pour leurs économies et restrictives pour leurs revenus budgétaires.

Des sources de l’OPEP ont déclaré à Reuters que les deux dirigeants du pacte OPEP+, l’Arabie Saoudite et la Russie, seraient en faveur du report des réductions de 7,7 millions de b/j en 2021, au lieu de les alléger de 2 millions de b/j comme prévu dans la production actuelle de l’OPEP+.

L’OPEP et ses partenaires dirigés par la Russie envisageront probablement «de nombreux problèmes de demande» avant de réduire leurs réductions, a déclaré cette semaine un haut dirigeant de Saudi Aramco, tandis que le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré la semaine dernière qu’il n’excluait pas que l’OPEP+ retarde l’assouplissement des réductions, ou procède même à de nouvelles réductions.

Cependant, les Emirats arabes unis et le Koweït – qui ont généralement suivi l’exemple de l’Arabie Saoudite en ce qui concerne les accords et le respect des réductions – ainsi que l’Irak ne seraient pas disposés à soutenir un renouvellement des réductions importantes.

«Les pays sont étouffés par ces coupes, il est très difficile de les poursuivre l’année prochaine aussi», a déclaré une source de l’OPEP à Reuters.

Le pétrole termine le mois d’octobre sous de sombres perspectives

Sur le front des prix de l’or noir, les contrats à terme ont chuté de près de 11% ce mois-ci à New York, et ils sont proches du plus bas depuis fin mai à Londres. Pendant ce temps, le retour des approvisionnements libyens a ajouté aux inquiétudes d’une surabondance de brut.

«Les contrats à terme sur le brut américain devraient connaître le pire mois depuis mars», note Bloomberg, qui souligne que la nervosité croissante face aux approvisionnements se reflète dans la structure du marché du pétrole dont l’évolution récente indique des craintes croissantes d’une surabondance.

Les ventes de carburant routier au Royaume-Uni ont glissé pour une cinquième semaine, au plus bas depuis juillet.

La plupart des compagnies aériennes européennes ont réduit leur capacité régionale pour novembre et décembre, tandis que la hausse des contaminations aux Etats-Unis pourrait contrecarrer les projets d’augmentation de capacité jusqu’à la fin de l’année, selon les analystes de Bloomberg Intelligence, George Ferguson et François Duflot.

«Tout tourne autour de la Covid-19 maintenant et de son impact sur la consommation», a déclaré Jeffrey Halley, analyste de marché senior chez Oanda Asia Pacific. «Il y a une prise de conscience que la Covid-19 se dirige bien vers la deuxième vague en Europe, que la reprise ne sera pas aussi linéaire que le marché l’a prévu. Il y aura certainement un impact de la consommation en Europe, au seuil de la saison hivernale.»

Selon les données de Bloomberg, le trafic aérien américain a baissé de 2,9% par rapport à la semaine précédente, en chute de 63% d’une année sur l’autre. Le trafic aérien européen est stable mais pourrait enregistrer de prochaines baisses au vu des restrictions sanitaires amorcées.

Les élections américaines de la semaine prochaine risquent aussi d’influer sur les cours et imprimer plus de volatilité avant une réunion de l’OPEP+ fin novembre, durant laquelle les membres doivent décider de retarder l’assouplissement prévu des réductions de production.

Le chef de la branche commerciale de Saudi Aramco a déclaré que la demande pourrait être insuffisante pour absorber plus de brut OPEP+.

«Le marché pourrait encore baisser la semaine prochaine», a déclaré Halley d’Oanda. «Toute action pour soutenir le pétrole doit venir du côté de l’offre de l’OPEP+.»

Hier en début de cotation, le West Texas Intermediate pour livraison en décembre a chuté de 0,7% à 35,92 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange, après avoir perdu 3,3% jeudi.

Le Brent pour le règlement de décembre a perdu 35 cents à 37,30 dollars sur la Bourse ICE Futures Europe, après avoir chuté de 3,8% lors de la session précédente. Le contrat est en baisse d’environ 9% ce mois-ci.


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