L’automobile, le révélateur des divergences au sein de l’Exécutif



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La position du ministère de l’Industrie sur l’importation des véhicules d’occasion «n’est pas contraignante pour l’Etat algérien qui sera libre de l’examiner et de prendre des décisions à ce sujet lors du Conseil des ministres», déclarait mercredi dernier Ferhat Aït Ali Braham devant l’APN.

Le passage du ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), mercredi dernier, donne le ton sur les incohérences du gouvernement sur les questions économiques. Bientôt une année après la nomination de l’équipe d’Abdelaziz Djerad, l’économie nationale trouve toujours du mal à se fixer une perspective claire.

Il est vrai qu’il n’est pas évident de remettre sur pied une machine totalement rouée et déstructurée, une tâche davantage compliquée par la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19, mais cela n’aurait pas empêché de définir les contours d’une politique de relance sans tâtonnements.

La déclaration de Ferhat Aït Ali sur l’importation des véhicules de moins de trois ans renseigne longuement sur les divergences de vues au sein de l’Exécutif. Le ministre a déclaré que la position du ministère de l’Industrie n’est pas contraignante pour l’Etat algérien et que ce dernier sera libre de l’examiner et de prendre des décisions à ce sujet lors du Conseil des ministres.

Opposition à l’importation de véhicules de moins de 3 ans

L’idée que se fait Ferhat Aït Ali de l’importation de véhicules d’occasion de moins de 3 ans est claire depuis plusieurs mois. Il s’y oppose avec toute son énergie. On croit même savoir qu’il a préparé une communication spéciale sur le sujet pour le prochain Conseil des ministres. C’est cette position qu’il a défendue devant les membres de la commission des finances et du budget de l’APN mercredi dernier.

Selon lui, «les textes réglementaires de l’article 110 contenus dans la loi de finances complémentaire 2020 étaient gelés, car ces dispositions portaient dans le premier alinéa sur les voitures neuves inutilisées, qui sont autorisées à l’importation.

Le deuxième alinéa stipulait qu’il appartenait aux citoyens de se procurer des devises pour importer leurs véhicules, ce qui n’est pas acceptable dans tous les pays du monde et qui ouvre la voie au blanchiment d’argent», estime le ministre de l’Industrie qui affirme aussi que les prix des véhicules de moins de 3 ans seront plus élevés que ceux des véhicules neufs, en raison de la hausse de l’euro sur le marché parallèle, dans le cas où les concessionnaires seraient autorisés à utiliser les devises du marché parallèle pour importer ce type de voitures.

Pas seulement, dit-il, «les véhicules de moins de 3 ans ne seront pas à la portée du simple citoyen, compte tenu de leur valeur financière élevée à l’étranger et des coûts de leur importation».

Contradiction

Que faut-il alors comprendre de la contradiction entre la position du ministère de l’Industrie et de la décision de programmer le dossier de l’importation des véhicules d’occasion de moins de trois ans en Conseil des ministres, si ce n’est l’expression d’une profonde divergence sur le sujet ? Ce n’est en effet pas le seul atermoiement sur la question de l’automobile. Les cahiers de charges sur le montage des véhicules et l’importation des véhicules neufs ne font également pas consensus.

Des questions se posent sur le fait que le ministère de l’Industrie ait fini par rouvrir les portes aux entreprises dont les patrons sont impliqués dans des affaires de justice. Lors de son passage devant la commission parlementaire, le ministre est revenu «sur les mesures prévisionnelles» prises par le secteur «en faveur des complexes industriels», dont les propriétaires sont poursuivis en justice, notamment en ce qui concerne la préservation des produits et équipements entreposés actuellement dans le port.

«Certaines de ces entreprises sont actuellement poursuivies en justice, le secteur ne peut s’immiscer dans le travail de la justice», a estimé le ministre, annonçant la prise en charge des marchandises entreposées dans les ports pour assurer la sortie et la préservation des équipements jusqu’à ce que la justice se prononce à leur égard, et ce, «dans le cadre de la responsabilité morale du secteur».

Le ministre a souligné que son secteur s’attelait actuellement au tri de ces entreprises ayant des actifs et des chiffres d’affaires et en mesure de reprendre l’activité sans recourir aux ports pour l’importation. Selon lui, la loi leur permet de poursuivre la même activité sans recourir aux importations. «Toutes ces entreprises, explique-t-il, ont adhéré à de mauvaises politiques dans le passé et le changement exige du temps.»

Les déclarations de Ferhat Aït Ali Braham révèle en effet toute la complexité de la tâche de remettre une économie en crise sur la bonne voie. Le dossier relatif au foncier industriel n’est toujours pas ficelé, le nouveau code des investissements n’est pas encore sorti du tiroir. Le moins qu’on puisse dire est que le rythme de traitement des dossiers économiques n’est pas celui qu’exige l’urgence des solutions qu’il nécessite.


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