Ça se corse pour Tayeb Louh, Saïd Bouteflika et Chakib Khelil



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L’affaire concerne une vingtaine de personnes, dont l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, son épouse et ses deux enfants, Ali Haddad, Mahieddine Tahkout et près d’une quinzaine de magistrats, dont sept sont en activité. La décision intervient alors que la Cour suprême doit statuer aujourd’hui sur le verdict de la cour d’appel militaire de Blida, lié au procès pour «complot contre l’autorité de l’Etat et de l’armée», à l’issue duquel Saïd Bouteflika a écopé d’une peine de 15 ans de réclusion criminelle.

Liée aux «SMS» trouvés sur ses sept téléphones mobiles, récupérés lors d’une perquisition à son domicile par les services de sécurité, l’affaire de l’ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh, dans laquelle sont également poursuivis Saïd Bouteflika, le frère conseiller du Président déchu, l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, son épouse et ses deux enfants, Ali Haddad, Mahieddine Tahkout et près d’une quinzaine de magistrats, a été examinée hier par la chambre d’accusation.

Celle-ci a débouté la défense et validé les conclusions du juge d’instruction, qui a criminalisé le dossier, après avoir qualifié d’actes criminels les faits reprochés à l’ancien garde des Sceaux, poursuivi pour cinq chefs d’inculpation. L’affaire a donc été renvoyée devant le tribunal criminel et déjà de nombreux avocats constitués comptent se pourvoir en cassation contre cette décision.

Il faut dire que ce dossier est des plus intrigants et concerne une vingtaine de personnes, dont quatre sont placées en détention provisoire, à savoir Tayeb Louh, son inspecteur général, son secrétaire général et un juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed, qui avait été instruit pour «corriger l’erreur» commise par son prédécesseur dans la procédure des mandats d’arrêt internationaux lancés contre Chakib Khelil, son épouse et ses deux enfants (les quatre poursuivis dans cette affaire) à travers une simple annulation.

Les autres inculpés  sont Mahieddine Tahkout et Ali Haddad, le premier aurait fait intervenir l’ancien ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui (entendu comme témoin), auprès de Tayeb Louh pour régler des problèmes liés à des affaires de justice, et le second a sollicité l’aide de Saïd Bouteflika (lequel a pris attache avec Tayeb Louh) pour un litige judiciaire concernant une chaîne de télévision privée, Beur TV, ainsi que plus d’une dizaine de magistrats, dont sept sont en activité, parmi lesquels l’ancienne présidente de la chambre d’accusation près la cour d’Alger.

Les avocats perplexes

Pour la défense, l’instruction effectuée par le magistrat conseiller près la Cour suprême a été «aussi rapide que légère» et le juge du pôle pénal d’Alger, auquel elle a été confiée  il y a quelques mois, après l’amendement de l’article lié au privilège de juridiction, «n’a procédé à aucun acte nouveau, à part apposer sa signature».

Pour la défense, l’enquête judiciaire «aurait dû être approfondie et certains témoins ont apporté des éléments importants qui devraient donner une nouvelle tournure au dossier».

En tout état de cause, la décision de renvoyer l’affaire devant le tribunal criminel a laissé perplexes de nombreux avocats, surtout qu’au moins sept magistrats poursuivis sont encore en activité.

Ce qui est unique dans les «pratiques» de la justice. Ainsi, l’affaire Chakib Khelil et les «privilèges» dont bénéficiait Ali Haddad auprès de Saïd Bouteflika semblent sonner le glas de ce dernier, surtout qu’aujourd’hui, la Cour suprême aura à statuer sur le verdict prononcé par la cour d’appel militaire de Blida, au mois de février 2020, le condamnant à 15 ans de réclusion criminelle pour «complot contre l’autorité de l’Etat et de l’armée».

Il avait été jugé avec les deux anciens responsables des services de renseignement, les généraux Toufik et Bachir Tartag, et la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune (libérée après une condamnation de 3 ans de prison, dont neuf mois ferme).

Pour sa part, Tayeb Louh aura aussi à faire face à un autre dossier en justice concernant la «dilapidation de deniers publics» en lien avec les marchés d’acquisition des bracelets électroniques et dont l’instruction est toujours en cours.

Ainsi, Chakib Khelil, son épouse et ses deux enfants sont désormais sous le coup de mandats d’arrêt internationaux, et ce, après la réactivation de la procédure d’enquête qui les concernait et qui était en suspens depuis la fin 2013. Triste image que nous renvoient toutes ces affaires d’instrumentalisation de la justice au profit d’oligarques et de personnalités proches du régime. 


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