«Nous avons besoin des big pharmas»



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Le président de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar, a affirmé la volonté des distributeurs affiliés à son association de mettre à disposition leur parc roulant froid ainsi que les équipements entre les mains des autorités sanitaires pour préserver la chaîne de froid des vaccins qui seront acquis par l’Algérie.
Invité par Hakim Laâlam pour commenter l’actualité sanitaire qui s’emballe avec les chiffres des contaminations et l’arrivée de deux vaccins contre la Covid-19, celui de la firme Pfizer avec 90% d’efficacité et celui de la biotech américaine Moderna qui promet une efficacité allant jusqu’à 94,5%, le président de l’Unop a estimé qu’«il faut beaucoup plus de temps pour développer des vaccins en période normale mais comme nous sommes en temps de pandémie, donc, il y aura des autorisations d’utilisation d’urgence en raison de la pression économique, sociale et médiatique ». Il ajoutera : « Il y a d’autres vaccins chinois qui ont commencé à être injectés en masse .» Il s’agit des vaccins expérimentaux de la firme Sinopharm dont la Chine a autorisé depuis cet été les inoculations pour les besoins jugés urgents.
Pour les deux vaccins de Pfizer et Moderna, la problématique qui se pose en Algérie est celle du stockage et du transport dans des températures à moins de 60° et c’est là toute la problématique de la logistique dans un pays vaste comme l’Algérie. C’est pour cela que les autorités subissent une double contrainte, selon le Dr Kerrar. L’invité de «LSA direct» indiquera : «Je pense que l’Algérie est en train d’étudier toutes les propositions et les offres qui se présentent qui sont évaluées par des professionnels .»
À cet effet, le président de l’Unop notera la disposition de l’Association des distributeurs, qui couvre tout le territoire national, à mettre entre les mains des autorités tout son parc roulant froid afin de conserver la chaîne de froid indispensable dans le stockage et l’approvisionnement des vaccins.
L’invité expliquera : « On n’a jamais pris au sérieux notre relation avec ces firmes et cette relation n’a jamais été encadrée .» Pour cela, « il faut mettre en place un cadre de discussion avec ces firmes régulé et réglementé » tout en expliquant le pouvoir de ces firmes à mobiliser et les fonds et les moyens humains au service de la recherche. « Nous avons besoin de ces big pharmas », a insisté le Dr Kerrar.

Le système d’enregistrement, la faille
Abordant la question des ruptures récurrentes de certains produits pharmaceutiques, la question dure depuis de très longues années déjà. Les causes sont bien connues et l’Unop n’a cessé de les exposer publiquement. D’ailleurs, un document exhaustif des causes et des conséquences a été communiqué en novembre 2018 au ministère de la Santé.
De nombreux projets d’investissement dans le secteur pharmaceutique continuent de subir, sur le terrain, les frais de blocages bureaucratiques tout à fait incompréhensibles. La faille, selon le Dr Kerrar, réside dans le système d’enregistrement. « C’est la charpente politique dans n’importe quel système sanitaire et pour l’Algérie les décisions d’enregistrements sont non privilégiées ». Et d’ajouter : « Elles sont même aléatoires .»
Avec la création d’un ministère dédié à l’Industrie pharmaceutique pour la première fois et l’installation de l’Agence du médicament, « les opérateurs en pharmacie étaient agréablement surpris et sont totalement alignés avec le plan d’action de ce ministère », a indiqué le Dr Kerrar.
Cela dénote un intérêt certain accordé par les plus hautes autorités publiques à ce secteur particulier de l’économie du pays tout en souhaitant que les réformes engagées et les recommandations urgentes décidées viennent plus rapidement.
« Il y a 6 recommandations urgentes qui ont été signalées et bien que le ministre ait été sensible, aucune n’a été encore mise en application. Les réformes annoncées depuis plusieurs mois maintenant peinent à démarrer effectivement.» Il précisera : « Nous devons aller plus vite que nos concurrents », suggère-t-il, car il y va du développement de notre industrie. Il est à préciser que l’Algérie devrait maintenir un taux de croissance régulier de 6,5% pour atteindre 4,1 milliards de dollars en 2021, ce qui fait d’elle le troisième plus grand marché de la région Mena.
Pour ce qui est du secteur de l’industrie pharmaceutique, le président de l’Unop, qui ne reconnaît pas les appellations « de mafia de l’industrie », insistera pour dire que ce secteur a réalisé d’énormes progrès en gagnant plusieurs parts de marché importantes par rapport à la concurrence des importations.
L’Algérie produit et couvre plus de 50% de ses besoins en matière de médicaments et « le secteur est parmi les leaders en matière de création d’emplois », estime-t-il.
Ilhem Tir

 


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