Les contaminations à la Covid-19 en baisse

La pression s’atténue dans les hôpitaux



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La seconde vague enregistrée dès la première quinzaine du mois commence à fléchir avec une décrue du nombre de cas. L’indicateur principal pour confirmer cette tendance est bien sûr les taux d’occupation des lits de réanimation et des hospitalisations.

Après un pic enregistré à la mi-novembre, l’épidémie de la Covid -19 semble se stabiliser avec un cumul de cas confirmés au 30 novembre qui s’élève ainsi à 83 199 et à 2431 décès. La seconde vague enregistrée dès la première quinzaine du mois commence à fléchir avec une décrue du nombre de cas.

L’indicateur principal pour confirmer cette tendance est bien sûr les taux d’occupation des lits de réanimation et des hospitalisations. Lesquels affichent toujours complets, mais avec moins d’admissions de nouveaux patients, selon les soignants des différentes structures hospitalières.

«Comparativement au mois de juillet dernier, le nombre de cas pris en charge lors de cette deuxième vague est légèrement moins important, mais les patients présentent plutôt des formes plus graves, tout âge confondu, nécessitant une oxygénothérapie à haut débit, dont certains développent des complications cardio-vasculaires et autres.

De nombreux cas sont diagnostiqués au scanner en attendant la PCR», signale le Pr Amar Tebaibia, chef de service de médecine interne à l’EPH Birtraria, à El Biar, qui a connu une forte affluence ces dernières semaines. Il parle d’une situation stable mais qui nécessite encore beaucoup plus de vigilance, rappelant qu’«il ne faut pas baisser la garde».

Besoin de quantités d’oxygène

Le Pr Tebaibia revient ainsi sur le profil des patients hospitalisés au sein de son service, dont 20 lits sont dédiés à la Covid. La particularité avec cette deuxième vague réside dans le besoin croissant des quantités d’oxygène, l’apparition des complications graves, notamment chez les patients avec comorbidités et une légère hausse des décès, notamment des jeunes en surpoids.

«90% de nos patients évacués en réanimation sont décédés, dont certains ne présentaient aucune pathologie associée», déplore-t-il, imputant cette mortalité aux complications cardio-vasculaires.

Il explique que lors de cette deuxième vague, «le nombre de patients n’est pas plus élevé comparativement au mois de juillet, où nous avons pris en charge 1202 patients, alors qu’ actuellement nous sommes à 772 patients, dont 26 hospitalisés, 389 en hospitalisation à domicile et 357 en externe nécessitant un suivi.

Notre équipe assure également toujours le suivi des patients souffrant de cancers et maladies chroniques en hospitalisation à domicile ainsi que les patients Covid bénéficiant de la même hospitalisation.

Les deux tiers des patients hospitalisés durant cette deuxième vague nécessitent entre 15 à 30 l d’oxygène par minute et ces patients présentent des complications graves, notamment le syndrome coronarien aiguë, les embolies pulmonaires, thromboses artérielles des membres inférieurs et les thromboses veineuses.

Ce qui nécessitent des soins et des thérapeutiques (corticothérapie, les anticoagulants, antibiothérapie et oxygène avec des masques à réserve) à long terme, d’où l’occupation des lits durant plusieurs jours», a-t-il expliqué. Il signale, par ailleurs, que la consommation de ces médicaments, en l’occurrence les anticoagulants et les antibiotiques en injectable, a nettement augmenté, d’où la tension enregistrée ces derniers jours sur ces produits.

Le Pr Tebaibia évoque ainsi la charge de travail assurée par une même équipe, souvent amputée de l’un de ses membres suite aux contaminations, appelée également à l’unité d’urgence pour la prise en charge et le suivi des malades chroniques. «Ces soignants sont aujourd’hui épuisés et certains souffrent d’un burn out.

C’est pourquoi nous insistons sur le respect des mesures de prévention, notamment le port du masque et éviter les regroupements (mariage, fête, etc.), qui sont à l’origine des flambées épidémiques, afin de soulager justement le système de santé et le personnel soignants actuellement à bout de souffle.

Si aujourd’hui, on voit une légère accalmie, cela ne signifie pas que l’épidémie est terminée. Il faut être plus vigilant et éviter des discours rassurants, notamment avec l’arrivée du vaccin dont nous ignorons encore la durée d’immunisation», a-t-il souligné.

A noter que le nombre de cas de Covid se maintient sous la barre des 1000 cas des cas confirmés à la PCR avec une hausse du nombre d’hospitalisations de formes graves.

Les cas diagnostiqués au scanner ou la sérologie considérés comme suspects ne sont pas comptabilisés, bien qu’ils soient hospitalisés.

La région centre du pays a connu le plus grand nombre de patients atteints avec «le nombre moyen d’hospitalisations qui a été multiplié par un facteur de 2,3, passant de 1747,090 à 4090,1 patients en structure de santé par jour», selon le bulletin épidémiologique de l’INSP datant du 23 novembre et confirmé par le dernier bulletin.

La même source affirme : «Pour la région Centre, le nombre moyen quotidien notifié cette semaine est de 4186,3 patients hospitalisés en structure de santé versus la semaine précédente les 4280,7, soit une légère baisse de 2,2%», relève l’équipe de l’insp dans son bulletin du 26 novembre en précisant que ce deuxième épisode épidémique s’est caractérisé par des taux d’incidence plus élevés (une incidence de 190 pour 100 000 habitants) que lors de l’épisode de juillet et une diffusion plus importante de l’épidémie.

Au 28 novembre, le nombre de décès cumulés est de 2393 avec un taux de mortalité de 5,62 pour 100 000 habitants au niveau national, dont la région Centre enregistre le plus haut taux avec 7,6% pour 100 000 habitants. 


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