Un décembre en cinéma

Deux événements cinématographiques majeurs en Afrique ont décidé de maintenir leur édition 2020 malgré la pandémie de Covid-19. Le Festival international du Caire et les Journées cinématographiques de Carthage nous donnent rendez-vous ce mois-ci.
Malgré la crise sanitaire, les Journées cinématographiques de Carthage se tiendront bel et bien du 18 au 23 décembre prochains. Une édition condensée certes mais dont le maintien était un grand défi pour les organisateurs.
La 31e édition des Journées cinématographiques de Carthage débuteront le 18 décembre à Tunis à l’ombre d’une crise sanitaire inédite qui a entraîné l’annulation de la plupart des manifestations culturelles dans le monde. Pour annoncer cette décision de maintenir les JCC, le comité directeur présidé par Ridha Behi explique qu’il n’a jamais été question d’annuler la session 2020 : « Depuis sa nomination, le comité́ directeur de la 31e édition des Journées cinématographiques de Carthage a fait un choix ferme et décisif de préserver le déroulement de la session 2020 dans les termes et aux dates initialement prévues. Le cinéma est bien plus qu’un écran dans des salles, c’est un art qui concentre les valeurs les plus nobles et les émotions les plus intenses de l'existence dont l'essentiel est l’espoir et le désir de vivre.» Or, après consultations avec le comité scientifique tunisien qui prévoyait le pic épidémique dans le pays, entre la fin du mois d’octobre et le début du mois de novembre (soit les dates habituelles de la tenue des JCC), les organisateurs ont décidé de décaler légèrement l’événement pour décembre et d’en raccourcir la durée (cinq jours au lieu de dix). Dans l’attente du programme et de la liste des participants, les JCC ont révélé récemment l’affiche de cette 31e édition qui, à l’instar des précédentes, se distingue par son esthétique épurée et sa subtilité. On y voit une silhouette féminine de dos, plongée dans le noir et éclairée par un faisceau de lumière pénétrant par une grande porte dont les battants sont en forme de négatifs.
Pour rappel, deux changements ont eu lieu au sein du comité d’organisation avec la nomination du réalisateur et producteur Rédha Behi à la tête du Festival. Il succède ainsi à Nadjib Ayed et à Brahim Letayef avant lui, ce dernier ayant été nommé à la direction artistique à la place du critique de cinéma Ikbal Zalila.
Quant au Festival international du Caire, dont la 42e édition se tient du 2 au 10 décembre, il n’a rien cédé de son faste habituel et de la richesse de son programme.
Ceci s’explique notamment par l’impact modéré de la crise sanitaire sur l’Égypte, où les chiffres officiels font état d’une dizaine de cas quotidiens. Cette année, le jury international est présidé par le cinéaste russe Alexandre Soukourov et comptera parmi ses membres le réalisateur algérien Karim Aïnouz et la comédienne égyptienne Lebleba.
La sélection officielle verra la participation de quinze longs-métrages venus du Mexique, du Japon, d’Égypte, de Chine, etc.
S. H.