Tebboune veut une campagne de vaccination anti-Covid dès janvier

Le pari difficile du gouvernement



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Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a réuni hier, conformément aux instructions du président de la République, les membres du comité scientifique du suivi de l’évolution de la pandémie pour trancher la question liée au choix du vaccin contre la Covid-19. Le comité scientifique semble pris de court, puisque aucune décision à ce propos n’a été entérinée .

La décision prise par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de lancer la campagne de vaccination contre la Covid-19 dès janvier prochain, et l’instruction donnée au Premier ministre pour le choix adéquat du vaccin ont sonné comme un rappel à l’ordre de ce dernier, puisque une instruction a déjà été donnée le 3 août dernier au même Premier ministre par le président de République, Abdelmadjid Tebboune, «pour accélérer les contacts nécessaires avec les pays où les recherches scientifiques ont avancé pour la production du vaccin anti-Covid-19, et ce, en vue de l’acquérir dès sa commercialisation», avait annoncé la présidence de la République dans un communiqué rendu public.

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Dans son tweet de dimanche soir, le président de la République a réitéré son instruction à partir de l’Allemagne, où il est toujours en convalescence.

«J’ai instruit le Premier ministre à l’effet de présider, sans délai, une réunion avec le comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus, en vue de choisir le vaccin adéquat anti-Covid-19 et de lancer la campagne de vaccination dès janvier 2021», a écrit le président de la République sur son compte Twitter.

Dans la même journée, le premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui prône l’approche prudentielle vis-à-vis de la course aux vaccins engagée à travers le monde, a déclaré, en marge de sa visite à Medéa : «Nous avons une grande responsabilité concernant l’acquisition du vaccin anti-coronavirus, et quand le choix sera porté sur un vaccin et que le produit soit qualifié, nous serons à l’heure.»

Une attitude qui ne semble pas du goût du président de la République, mais est-ce que l’Algérie est vraiment prête pour entamer une campagne de vaccination qui nécessite une lourde logistique en moins de dix jours, alors qu’aucun vaccin n’est encore pré-qualifié par l’OMS, comme exigé par les experts et le comité scientifique ?

En plus, l’apparition d’une nouvelle souche du virus laisse planer un doute quant à son efficacité.

La question est de savoir s’il est possible d’acquérir ce vaccin en si peu de temps, sachant que pour le moment, l’Algérie n’a engagé aucune précommande auprès des laboratoires qui ont commencé à commercialiser leurs vaccins, mis à part l’engagement signé entre le Covax et le ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière.

«Malgré toutes les discussions menées depuis l’été dernier par le ministère de la Santé avec les représentants des laboratoires et les ambassadeurs, rien n’a été conclu. Aucun mémorandum d’entente n’a été signé.

Cela signifie que l’Algérie n’a pas souhaité engager des précommandes auprès de ces laboratoires, lesquels excluent donc l’Algérie de leurs prévisions», nous confie un membre du comité scientifique.

Interrogé pour en savoir plus, un représentant d’un laboratoire fabricant de vaccins signale : «L’acquisition d’un vaccin ne peut être accordée du jour au lendemain.

Elle nécessite toute une démarche entre les deux parties qui pourrait durer des semaines. Il est très difficile d’avoir des doses en quantités suffisantes en si peu de temps pour commencer la vaccination en janvier prochain.

Les laboratoires doivent d’abord fournir ceux qui ont déjà engagé des bons de commandes et des précommandes. Il faut savoir que les quantités prévues pour être fabriquées sont déjà réquisitionnées», en faisant référence aux deux vaccins de Pfizer/BioNtech et Moderna, validés par l’Agence américaine du médicament (FDA) et l’Agence européenne du médicament (EMA).

Lesquels étaient en bas de l’échelle de la liste des vaccins élaborée par le ministère de la Santé au cas où l’Algérie déciderait d’en commander, au vu des conditions de conservations inexistantes dans le pays, notamment pour le vaccin de Pfizer/BioNtech qui nécessite des températures à moins de 70 degrés pour sa conservation et son stockage.

Il reste alors les vaccins russe et chinois autorisés dans leurs pays respectifs avec un accord de mise sur le marché d’urgence, mais non encore requalifié par l’OMS.

Vaccin en vrac

Ces pays proposent, quant à eux, le vaccin en vrac pour le conditionnement au niveau local. Rappelons que dans son planning prévisionnel, présenté dans la stratégie de préparation au déploiement de la vaccination contre la Covid-19 élaboré par l’Institut Pasteur et soumis à validation par le gouvernement, l’Algérie table sur une hypothèse d’achat, dans un premier temps, de deux millions de doses de vaccin contre la Covid-19.

Au vu de toutes les procédures, administratives, scientifiques et réglementaires préalables pour l’acquisition de ce produit dont la source d’approvisionnement n’est à ce jour pas encore révélée, la campagne de vaccination ne pourrait intervenir dans les meilleurs délais que vers la fin du deuxième trimestre 2021, a noté le comité chargé de la préparation et l’organisation de cette stratégie.

Laquelle a été élaborée par un comité interne de l’Institut Pasteur d’Algérie, il y a quelques mois, qui a étudié tous les éléments constitutifs de la stratégie de préparation.

Une mouture soumise au ministère de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour discussion au sein du comité technique national de vaccination et le comité scientifique du suivi de l’évolution de la pandémie pour l’élaboration d’une stratégie de vaccination.

Cette dernière sera ainsi présentée au gouvernement afin de dégager l’enveloppe budgétaire nécessaire pour l’acquisition du vaccin que l’Algérie aura choisi à l’issue de toutes les consultations et discussions avec les laboratoires fabricants et les chancelleries des différents pays ayant présenté des candidats vaccins, dont certains ont eu des résultats concluants.

Une fois ces deux aspects essentiels validés, ce document constituera, dès son approbation par le gouvernement, «la référence unique pour organiser et mobiliser tous les moyens humains, matériels et organisationnels nécessaires à l’effet de réaliser, avec l’efficacité et la célérité requises, l’ensemble des opérations relatives à la préparation et à la mise en œuvre du programme de vaccination», nous confie notre source.

Et de préciser : «L’établissement du programme de vaccination relève des prérogatives et de la responsabilité du comité technique national de vaccination.» Ainsi, selon les prévisions de l’Institut Pasteur d’Algérie, les conditions d’acquisition doivent répondre à une série de démarches.

Une période qui s’étale sur plusieurs mois à partir de l’identification de la source d’approvisionnement, en passant par toutes les procédures administratives, scientifiques, la qualification des moyens, la validation par la commission interne des marchés, la réception des lots, le stockage, le contrôle, la libération des lots et la distribution du vaccin.


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