Cantines et transport scolaires à Biskra

Les maires sur la sellette

Lors d’une séance de travail, tenue au siège de la wilaya de Biskra et consacrée à l’étude du dossier des cantines et du transport scolaire et de la rénovation et l’équipement des établissements scolaires, les maires ont été vertement tancés par le wali, Abdallah Abinouar, pour les nombreuses lacunes, dysfonctionnements et manquements constatés dans la restauration et le ramassage scolaires des élèves de la wilaya, dont ils ont légalement la charge.

Il leur impute l’entière responsabilité de l’absence de repas chauds dans toutes les écoles primaires et d’un transport scolaire adéquat, une absence relevée par les associations de parents d’élèves et maintes fois par des habitants des zones rurales ou celles dites dans l’ombre. «Il est honteux que des enfants ne puissent pas bénéficier de repas chauds et rejoindre leurs écoles dans de bonnes conditions d’autant plus que l’Etat a alloué aux communes plus de 45 milliards de centimes pour les cantines scolaires. Seuls 15 milliards ont été engagés, alors que le reste stagne dans vos comptes. Cela relève de la négligence et d’une nonchalance intolérable. Vous avez l’expérience de la gestion des cantines scolaires.

Ce n’est pas nouveau pour vous. Vous avez une semaine pour engager les budgets octroyés et permettre à chaque élève du primaire d’avoir un repas chaud. Pour le transport scolaire, une subvention de 27 milliards de centimes a été engagée pour que les communes rénovent leurs parcs roulants et mettent en fonction les autobus octroyés par les ministères de l’Intérieur et de la Solidarité. Je ne veux plus entendre parler de ces problèmes de cantines scolaires et de transport, car vous avez tous les moyens financiers et la latitude ainsi que le cadre juridique pour agir et faire que tous les élèves puissent manger un repas chaud et rejoindre leurs écoles à l’heure», a-t-il lancé.

Des tas de problèmes

Soumis à un interrogatoire serré sur les causes empêchant les écoles d’offrir des repas chauds à tous leurs élèves, les édiles ont évoqué le manque de locaux et de matériels dans les établissements scolaires. Ils ont cité l’absence d’un personnel et d’une main d’œuvre qualifiés, les sureffectifs dans les écoles et leur éloignement des centres urbains.

Ils ont énuméré les délais pour valider les offres de marché, l’impossibilité de recruter des chauffeurs professionnels et le défaut d’une cellule de coordination efficiente avec l’inspection des cantines et les directeurs des établissements scolaires pour résoudre tous les problèmes posés. «Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens du bord.

Il y a parfois des situations difficiles à démêler. La majorité des élèves reçoit un repas froid qui les arrange, eux et les parents et les transporteurs. Nous travaillons sous une épée de Damoclès et il y a des situations inextricables où nous n’avons pas les coudées franches», a expliqué l’un d’entre eux. «Je rejette cette rhétorique et ce discours de l’échec. Vous êtes géniaux pour justifier les défaillances.

Faites preuve d’ingéniosité pour trouver des solutions à la hauteur des attentes des habitants et en application des orientations du président de la République et des instructions du gouvernement. Gérer, c’est prévoir. Les municipalités ont une masse salariale astronomique et une pléthore d’employés et de travailleurs.

Mobilisez toutes les ressources pour faire que nos enfants scolarisés aient des repas chauds et des moyens de transport reflétant au moins l’importance des crédits alloués pour ces services», a rétorqué le premier responsable de l’exécutif de la wilaya. Mettant un bémol à son intervention qualifiée de «véhémente» par certains et de «justifiée» par d’autres, le wali a félicité les maires d’El Kantara, Aïn Zaâtout, Djemorah, Branis et Loutaya, des communes où toutes les écoles offrent des repas chauds à leurs élèves.

Il a exhorté les autres magistrats municipaux à entamer des procédures et des démarches et prendre des initiatives le plus vite possible pour résoudre définitivement les problèmes des cantines et du transport scolaire en les assurant de son total soutien pour lever toutes les difficultés et les contraintes.

A noter qu’il y a un déficit de 171 chauffeurs d’autobus et de cuisiniers diplômés et que peu d’écoles sont dotées de réfectoires aux normes. Des écueils rendant la tâche des maires des plus difficiles et qui sont tenus de répondre favorablement à ce rappel à l’ordre du wali, incitant à la rigueur et au travail effectif pour améliorer les conditions de vie de tous les élèves.