Les arts et la culture et le coronavirus



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Il y a quelques jours sur la Radio nationale, il était question des artistes dans le contexte de la crise sanitaire. L’animatrice appelait au téléphone des artistes plus ou moins célèbres qui devaient d’abord donner de leurs nouvelles, puis s’exprimer sur la situation générale en matière d’art et de culture. Une fois l’émission terminée, on aura bien évidemment retenu quelques enseignements. Le premier est que dans les différents déploiements de l’action nationale face à l’épidémie, les arts et la culture ont été tout simplement oubliés. Bien sûr, on peut comprendre que dans la première entreprise vitale de l’État et de la société, les choses de l’esprit et de la détente ne soient pas vraiment une priorité, surtout que l’activité en la matière est plus une source d’inquiétude que de soulagement. C’est tellement « oublié » que d’entendre la voix d’un chanteur s’exprimant en direct on a l’impression de retrouver quelque chose qu’on a connu il y a longtemps, très longtemps, tellement longtemps que ça relève presque d’une autre vie. Le deuxième enseignement est que le fait de les entendre ne change rien. Mais pour cela, on s’y attendait un peu, puisque toutes les cartes ne sont pas entre leurs mains pour décider du cours des choses. On pouvait quand même en attendre de la colère alors mais dans leur bouche, il n’y a eu que de l’inquiétude. Partout dans le monde, les artistes et hommes de culture se sont fait entendre. En tant qu’humains concernés par ce malheur qui frappe l’humanité d’abord. Ensuite en tant que « travailleurs » qui ont besoin de manger et dans les limites de ce que peuvent permettre les dispositifs et protocoles sanitaires. Pour cela, il faut de la protestation, ensuite des idées. Et des idées, il y en a eu de franchement inspirées et d’autres géniales. En la matière, on a eu droit, dans le meilleur des cas, à une série de plaintes et de « complaintes » et puis des… vœux pieux. On fait quoi pour espérer voir un film sans mettre sa vie en danger ? On fait quoi pour permettre aux artistes de gagner un peu d’argent qui allège leur vulnérabilité ? Le dernier enseignement est comme un soupir : il vient toujours d’un souvenir. Alors on se rappelle que s’agissant d’arts et de culture, ce n’était déjà pas si brillant avant, il ne faut donc pas « exagérer » en… rêvant de spectacles alors que le monde n’en a que pour la vie sauve. Piètre
consolation ? On en a l’habitude. Sinon, il y a la consécration universelle du couscous. Il y a même une statue inaugurée à Béni-Saf : le buste du roi Syfax.
S. L.


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