«80 opérations de numérisation sont en phase d’achèvement»



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À l’heure des grandes mutations technologiques et de l’émergence de nouveaux modes de fonctionnement de l’administration, le gouvernement algérien affirme accorder un intérêt particulier à la question de l’indispensable transition numérique. Cela étant, des entraves de taille font actuellement barrage au processus de la numérisation. Les annonces portant sur des projets optimistes liés à la digitalisation des infrastructures étatiques sont légion mais, souvent, leur concrétisation sur le terrain traîne le pas. Ne réfutant pas totalement ce constat, le ministre de la Numérisation et des Statistiques, Mounir Khaled Berrah, admet qu’un certain nombre de lacunes devront impérativement être comblées. Il soulignera néanmoins, que des débuts prometteurs ont été enregistrés, tout en rappelant que la transition numérique est un travail de longue haleine.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - L’accélération du passage à la numérisation dans les instances publiques était la thématique abordée jeudi dernier, par Mounir Khaled Berrah, lors de son passage dans l’émission hebdomadaire du Soir d’Algérie, «LSA Direct». Interpellé sur les projets de numérisation qui peinent à se concrétiser en temps réel, ce dernier rappelle d’emblée que la pandémie de Covid-19 a levé le voile sur les dysfonctionnements intrinsèques au processus de numérisation dans notre pays. « Nous sommes passés sans préavis, d’un mode de fonctionnement à un autre qui est très exigeant » soutient-il.
Mounir Berrah estime que «l’Algérie a parcouru un certain chemin en dépit de nombreuses difficultés». Selon lui, les circonstances exigeaient que l’on se mette au diapason d’un nouveau système, afin de permettre à l’activité économique de se maintenir et au service public d’être assuré. Il citera l’exemple de la création de la plateforme de cours à distance pour permettre aux étudiants et élèves de suivre leurs cours en ligne. Là aussi, il conviendra que cette méthode a été accompagnée par nombre d’insuffisances. « Cela n’empêche pas que des efforts louables ont été consentis sur ce plan », relève-t-il. Il juge qu’il est normal que les choses se fassent progressivement. Berrah soutient que le passage au numérique n’est pas une mission facile. Elle ne peut se faire du jour au lendemain, notamment dans une société comme la nôtre.
D’après lui, il va, d’abord, falloir « imposer une culture du numérique ». Cette résistance au changement provient, dit-il, du fait que l’avènement du numérique implique « une révolution profonde du mode de fonctionnement des entreprises ». Par exemple, celle-ci doit nécessairement s’accompagner d’un changement de la nature même des relations entre les personnes, ou encore d’une nouvelle définition des liens hiérarchiques.
Soulignant l’impératif d’œuvrer à compenser les retards accusés dans le processus de la numérisation, Mounir Berrah fait savoir qu’une action de numérisation d’envergure est en passe d’être concrétisée. Elle concerne 23 secteurs d’activité. Il s’agit de faire aboutir, d’après ses déclarations, près de « 80 opérations de numérisation ».
Il précise que cette initiative pilotée par son département veut aller sur le rapprochement de l’administration du citoyen et la lutte contre la bureaucratie notamment. Le ministère de la Numérisation et des Statistiques entend, selon lui, « simplifier la vie aux citoyens en trouvant des solutions aux bugs récurrents, constatés dans l’accès au réseau internet ». Mounir Berrah se veut optimiste et appuie que ces difficultés doivent être surmontées dans l’espoir de créer un «environnement propice à l’émergence d’un dispositif favorable à la numérisation».

L’ONS officiellement sous tutelle du ministère de la Numérisation
Revenant sur la mise de l’Office national des statistiques (ONS) sous tutelle de son département, l’interviewé affirme que cette démarche n’est pas le fruit du hasard. « L’association des statistiques au numérique n’est pas fortuite », signale-t-il, en expliquant que ce sont là, « deux dimensions transversales qui viennent en appui à l’action de tout développement ». Il existe des interactions importantes entre ces deux éléments, poursuit-il, ajoutant que des espaces de convergence se créeront à mesure que «l’action du ministère de la Numérisation sera engagée».
Saluant cette disposition, Mounir Khaled Berrah considère qu’une numérisation développée «du monde administratif et économique constituera une source de données inestimable». Elle permettra, renchérit-il, «au système de statistique national de s’enrichir». Cela contribuera, en outre, à faire l’économie d’une partie de la conduite des opérations statistiques qui se font de manière classique.

Le Conseil national des statistiques ressuscité
Le responsable du secteur dévoile dans ce registre, que le Conseil national des statistiques, en léthargie absolue depuis quatre ans, sera incessamment réactivé. Il souligne à cet effet que , « le décret qui s’y réfère est en cours de signature ». Pour donner une idée sur la mission de cet organe, Mounir Khaled Berrah déclare : «Il constitue un espace d’échange et de coordination inter-institutionnel ». Espace conçu pour les producteurs et utilisateurs des statistiques.

La révision de la loi des statiques est primordiale
Au fil de son intervention, Mounir Khaled Berrah a également mis l’accent sur l’importance de revoir les dispositions régissant la loi sur les statistiques. « Nous avons une loi qui existe depuis l’année 1994 », a-t-il rappelé. Cette loi a fait son temps, mais il s’avère qu’elle est aujourd’hui « obsolète ». C’est pourquoi il souligne l’utilité de la revoir dans son intégralité. Il fait remarquer que le système national des statistiques « n’agit pas véritablement en système dès lors que les actions sont individualisées, voire cloisonnées ».
Il insiste sur le déficit en matière de coordination inter-institutionnel, suggérant qu’il faut « l’améliorer en redéfinissant les concepts et la manière de procéder ». C’est à ce niveau que le Conseil national des statistiques entre en jeu. « Il aura un plan de charge important, dont la révision de la loi des statistiques qui devra intégrer désormais, un certain nombre de préoccupations ».
L’intervenant fait observer qu’il existe aujourd’hui des thématiques émergentes qu’il faudra prendre en compte dans la collecte et l’exploitation des statistiques. Dans ce registre, Mounir Khaled Berrah évoque l’action du maillage statistique local. C’est une opération déjà lancée et qui représente la première étape avant d’intégrer le système national de statiques. L’objectif du système local est de « produire une information localisée au niveau du plus fin découpage administratif ».
Il explique qu’en général, les travaux ou les enquêtes menés par l’ONS sont d’ordre national. Mais avec un système des statistiques locale, « les résultats seront plus complets, et mieux ordonnés », a-t-il indiqué.

Qu’en est-il de la numérisation dans les instances «publiques» ?
A ce sujet, l’invité de LSA Direct a affirmé qu’un canevas portant sur 4 volets principaux ont été envoyés à l’ensemble des départements ministériels. Ces aspects concernent, « l’organisation et les ressources humaines, la règlementation, le financement et les infrastructures ».
Il constatera qu’après évaluation, on se rend vite compte que l’ancrage du numérique diffère d’un département à un autre.
Il relèvera, d’ailleurs, qu’en matière de ressources humaines, il y a une grande insuffisance. « Il faut savoir que nous avons un sous-effectif en termes de personnel spécialisé dans le domaine », a-t-il souligné. Pour ce dernier, il est clair qu’aujourd’hui, le besoin d’investir dans le numérique est accru.

Enjeux du passage au numérique
L’objectif de la mise en branle d’une stratégie nationale pour une transformation numérique, explique-t-il, est de « contribuer à l’amélioration du service public en direction du citoyen et de donner de l’efficacité à l’action économique ».
Le ministère de la Numérisation et des Statistiques a pour mission « de veiller au développement et au renforcement de ce qu’on appelle système statistique nationale et du chiffre de façon globale », a-t-il poursuivi.
M. Z.


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