Augustin était-il vraiment un Saint ?



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Jugurtha contre Massinissa, Chechnak contre le reste du monde, ou Takfarinas contre Michael Jackson, ces luttes se sont déroulées il y a longtemps et ont façonné l’histoire.

Tout comme le combat théologique entre l’évêque Donat de Tébessa et l’évêque Augustin de Souk Ahras, deux Berbères éloignés d’une centaine de kilomètres qui ont occasionné une violente guerre civile dans la Numidie centrale, l’Algérie des Ancêtres.

Une rivalité comme en connaît la Berbérie jusqu’à nos jours, opposant les adeptes de Donat le Grand et son christianisme de traditions locales aux disciples d’Augustin le Saint et de ses règles universelles de l’Eglise romaine dans laquelle il faut dissoudre tous les particularismes.

Même s’il est né un an avant la mort de Donat, c’est Saint Augustin qui a eu le dernier mot, devenu un des quatre pères de l’Eglise occidentale et cité par Joe Biden lors de son investiture à la tête de la première puissance militaire mondiale.

Il a même donné un vin algérien alors que Donat n’a donné que des donuts, bien que sa personnalité reste discutable du point de vue algérien, un genre de Camus opposé à l’indépendance de sa patrie comme le voyait Kateb Yacine, utilisant contre les Donatistes et ce qui était avant tout une révolution sociale, le terme de «bandits», la même terminologie que la France utilisait contre les indépendantistes algériens.

Justement, un rapport français censé mettre un terme à la brouille historique avec l’Algérie est tombé, mollement, comme souvent les rapports qui essaient de contenter tout le monde.

Pourtant, au fond, l’Algérie n’a pas vraiment besoin d’excuses, puisque c’est elle qui a fait sortir le colon. Mais on pourrait en demander pour l’implication de la France en Afrique, dans le financement du terrorisme par rançons interposées et pour toutes les opérations qui ont détruit l’Irak, la Libye et la Syrie.

Mais quel est le rapport ? Oui, c’est un autre rapport, mais puisqu’il y a des rapporteurs, on pourrait payer Benjamin Stora pour l’écrire.


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