Agences de voyages et de tourisme

Une activité au bord de la faillite



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Les agences de voyages ont longtemps attendu un geste fort du gouvernement ou du moins un plan de sauvetage, mais elles ont fini par perdre patience.

Les agences de voyages et de tourisme font face à une situation catastrophique. La pandémie de la Covid-19 a été fatale. Plusieurs d’entre elles ont mis la clé sous le paillasson et d’autres continuent leur activité sous perfusion. Contacté par El Watan, Senouci Lies, général manager de l’agence Saphir Tours, nous brosse un tableau plutôt morose.

Ses déclarations reflètent son état d’esprit en cette période délicate. «Jamais, on ne s’est sentis aussi livrés à nous-mêmes. Le secteur touristique est le plus impacté par la Covid-19 au niveau mondial et national, les responsables du secteur nous ont bourré de promesses et de décisions que le président de la République lui-même et le premier ministre ont prises. En haute sphère, ils décident de mesures en termes d’avantages fiscaux et parafiscaux pour atténuer un peu la crise, mais aucun organisme n’a appliquées. Nous avons payé toutes les charges sociales en plus de ça, on nous a même compté les pénalités de retard, ce n’est pas normal», dira-t-il.

Selon lui, des agences ont fait faillite pendant que d’autres sont sur le point de déposer le bilan, surtout celles qui paient un loyer, elles ne peuvent plus tenir.

Il a été contraint lui-même de tailler dans ses effectifs en supprimant plusieurs postes d’emploi. «Notre personnel a été réduit à 90%, après avoir tenu 5 mois, ce n’était plus possible d’aller plus loin… Personnellement depuis mars, je n’ai pas touché mon salaire », ajoute-t-il. Concernant les vols de rapatriement, les agences de voyages n’ont pas la main car ils sont gérés par les consulats et les compagnies aériennes concernées qui vendent par internet.

Dans une déclaration au journal El Khabar, Belhadj-Mostefa Nadir, représentant de Numidia Travel Services, affirme que «le secteur est menacé comme jamais auparavant à cause de la crise du coronavirus et ses incidences économiques après la fermeture des toutes les frontières et l’annulation des vols des compagnies aériennes et le confinement. Presque 70% des agences touristiques vont déclarer faillite au moment où on n’a bénéficié d’aucun soutien de la part des pouvoirs publics».

Des travailleurs au chômage

Selon lui, les agences ont été contraintes de mettre des travailleurs au chômage, estimés entre 12 000 et 20 000. Des agences qui ont longtemps attendu un geste fort du gouvernement ou du moins un plan de sauvetage et qui ont fini par perdre patience.

Le ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial, Mohamed Hamidou, s’est entretenu pourtant en juillet dernier avec le président du Syndicat national des agences de tourisme et de voyages (SNAV), le président de la Fédération nationale des associations des agences de tourisme et de voyage (FNAT), le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme (FNTCT) et le président de la Fédération nationale des hôteliers (FNH).

Il s’est engagé «à accompagner les opérateurs du secteur à tous les niveaux, en vue de surpasser cette crise sanitaire que traverse le pays et alléger ses répercussions sur l’activité du tourisme».

Selon les observateurs de l’évolution du secteur touristique dans notre pays, on n’est plus dans le temps de la théorie mais de la pratique, car les actions sont plus fortes que les paroles.

Il faut sauver ce qui reste, mais pour cela, il faut vraiment une volonté politique réelle au plus haut niveau pour donner de l’importance au secteur et le développer. Le temps de la discussion et des constats est révolu. Il faut mettre un terme à l’instabilité car il faut savoir que l’Algérie a connu 64 ministres du Tourisme depuis l’indépendance !

D’autres voix se sont élevées pour dire que «le tourisme doit être considéré comme une industrie et non un simple secteur des services». Abdou Belgat, expert international en tourisme et ex-ambassadeur du groupe Accor pour la région Mena, avait mis en évidence, lors d’une rencontre, le fait que l’Algérie a besoin d’une vision qui «se dégage d’une longue réflexion, elle s’apparente à la décision, c’est une volonté mûrement réfléchie, appuyée sur des informations éclairées. Mais une vision ne peut être efficace que si le sommet a décidé de faire de ce secteur d’activité une priorité. Quand je dis le sommet, c’est au niveau du chef de l’Etat». Selon lui, «c’est le temps du réveil pour notre secteur d’activité et du passage à des politiques stratégiques». 


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