Aucun changement dans le verdict concernant l’affaire de GB Pharma impliquant le groupe Condor de la famille Benhamadi et le financement occulte de la campagne électorale de la présidentielle annulée d’avril 2019.
La cour d’Alger a confirmé hier, en appel, les peines de cinq ans de prison infligées en première instance aux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal et l’acquittement de l’ancien ministre des Travaux publics Abdelghani Zaalane.
Au regard du déroulement de ce procès en appel et le réquisitoire du procureur de la République, la défense n’avait pas trop espoir quant à la relaxe de leur mandant ou l’allégement de la peine.
Elle s’attendait presque à la confirmation des jugements rendus en première instance. Le procureur de la République a, lors de ce procès en appel, maintenu les sentence prononcées en première instance, à savoir dix ans de prison ferme et un million de dinars d’amende pour chacun des deux anciens Premiers ministres avec saisie de tous leurs biens et trois ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien ministre des Travaux publics Abdelghani Zaalane avec saisie de tous ses biens.
Dans cette affaire de GB Pharma, Ouyahia et Sellal sont accusés d’avoir accordé des avantages injustifiés au groupe Condor pour la réalisation d’une usine de fabrication de médicaments dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, au sud-ouest d’Alger, laquelle était gérée par l’ancien ministre de la Poste et des Technologies, Moussa Benhamadi, décédé en juillet 2020 à la prison d’El Harrach, des suites de la Covid-19. Un projet qui n’a jamais vu le jour.
Le groupe Condor avait également bénéficié de facilitations, jugées illégales, pour la réalisation d’un centre pour brûlés à Skikda par la société Travocovia, une des filiales de ce groupe, ainsi que d’interventions lors de la passation de marchés avec l’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis pour l’acquisition de téléphones portables et de tablettes auprès du groupe Condor.
Devant le juge, Ouyahia et Sellal ont rejeté en bloc les charges retenues contre eux et se sont défendus de ne pas être en poste au moment des faits. Abdelghani Zaâlane a nié quant à lui toute responsabilité dans l’usage qui a été fait de l’argent collecté pour financer la campagne électorale de l’ancien président de la République, dont les 5 milliards de centimes versés par la famille Benhamadi.
Lors de ce procès, le juge a rejeté la requête déposée pour la énième fois par les avocats de Sellal et Ouyahia, qui ont demandé à ce que leurs mandants soient jugés par la Cour constitutionnelle, en leur qualité d’anciens hauts fonctionnaires de l’Etat.