Deux cas ont été enregistrés à Alger

Le variant britannique détecté en Algérie



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Les cas positifs au variant mutant du Sars-Cov-2 ont été identifiés à Alger.

Comme il fallait s’y attendre, le variant anglais du virus Sars-CoV-2 a été détecté, le week-end dernier par l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), chez deux personnes testées positives à la Covid-19 à travers les tests RT/PCR. Une détection faite à l’issue des nombreux séquençages des échantillons lancés dans le cadre des investigations et de la surveillance du virus au niveau de l’unité à Sidi Fredj, qui dispose de deux séquenceurs.

Il s’agit d’une jeune infirmière exerçant à l’hôpital psychiatrique de Chéraga, à Alger, testée positive au variant anglais, actuellement en isolement, et d’un jeune homme qui a été prélevé au niveau de l’IPA, où il s’est rendu pour faire son test PCR. Ces deux cas, indique-t-on, ont pu avoir le temps de contaminer des personnes de leur entourage.

Les résultats des analyses ont confirmé la présence du variant britannique chez ces deux personnes.

L’information confirmée

La confirmation est tombée il y a deux jours, selon une source bien informée. «Le séquençage génomique a été effectué sur plusieurs tests PCR positifs qui présentaient des doutes. Des analyses sont toujours en cours», affirme notre source pour justement identifier d’éventuels autres cas du variant britannique, qui est plus contagieux et qui inquiète sérieusement les spécialistes.

Selon toujours la même source, l’origine de ces contaminations au variant anglais n’est pas encore identifiée. «D’après les premiers éléments en notre possession, l’infirmière de l’hôpital de Chéraga n’aurait pas voyagé ces derniers temps dans les pays où le variant anglais est en progression. Une enquête épidémiologique est menée par le service d’épidémiologie et de médecine préventive (Semep) de l’hôpital pour identifier les cas contacts, isoler et rechercher le cas zéro. Concernant le deuxième cas, aucune information précise n’est encore disponible pour le moment», signale notre source, qui appréhende une progression massive des contaminations dans les prochains jours avec ce nouveau variant très contagieux.

Effectivement, la situation épidémiologique est actuellement favorable, avec notamment l’allégement de toutes les mesures de restriction dans les différents secteurs d’activité il y a une dizaine de jours, et le grand relâchement des citoyens concernant les mesures barrières, notamment le port du masque et la distanciation physique. Le retour au confinement et à plus de restrictions, notamment sur les voyages, ne sont pas à écarter pour briser la dynamique d’un éventuel rebond de l’épidémie. D’ailleurs, la suspension des vols d’Air Algérie assurant le rapatriement, dès le 1er mars, serait justement liée à cette mutation détectée en Algérie.

L’heure est à la vigilance

Malgré la stabilisation du nombre de cas de Covid-19, l’heure est à la vigilance et au respect strict des mesures barrières pour empêcher une prolifération du virus, dont «l’ancienne souche s’est fortement affaiblie», avait déclaré, la semaine dernière, à El Watan, le Dr Fawzi Derrar, virologue et directeur de l’IPA. Rappelons que l’Institut Pasteur d’Algérie a commencé a effectué le séquençage génomique depuis quelques mois.

Des mutations du virus sans impact sur sa circulation ont été identifiées sur plusieurs échantillons testés positifs à la Covid-19. Ce qui a d’ailleurs poussé les équipes de l’IPA à intensifier la surveillance et multiplier les analyses des mutations particulières sur des RT/PCR positives.

A noter que le variant britannique continue d’évoluer dans de nombreuses régions du monde avec de nouvelles mutations qui risquent de relancer l’épidémie. Pour rappel, cette mutation du virus, baptisée VOC-202012/ou B.1.1.7, est apparue mi-septembre à Londres ou dans le comté du Kent.

Les premières estimations indiquaient que la mutation aurait été à l’origine de 62% des contaminations survenues à Londres en décembre et de 43% dans le Sud-Est. Le Royaume-Uni a depuis été confronté à de grosses difficultés dans ses hôpitaux, qui ont enregistré des pics de 1500 à 1800 décès quotidiennement.

A tel point qu’un reconfinement strict du pays a finalement été décidé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a plusieurs fois appelé les gouvernements à étendre le séquençage du génome, tout en accélérant les campagnes de vaccination pour prendre de vitesse ces nouvelles souches, tout en redoutant d’autres mutations dans le monde.


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