Les spécialistes appellent au durcissement des mesures sanitaires



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L’arrivée du variant britannique, détecté par l’Institut Pasteur d’Algérie, inquiète sérieusement les spécialistes et les personnels de santé. La panique gagne les hôpitaux, où les soignants multiplient les appels pour plus de vigilance et surtout l’observation stricte des mesures barrières pour limiter la propagation du coronavirus.

Après la confirmation des deux cas du variant britannique la semaine dernière, l’Institut Pasteur d’Algérie poursuit les opérations de séquençage des échantillons, et actuellement cinq nouveaux cas suspects sont en cours d’examen.

La cheffe du département de virologie au sein de l’IPA, le Dr Salima Bouzghoub, affirme que le laboratoire de référence de la grippe et des virus de Sidi Fredj poursuit les investigations sur les cas suspects portant le variant britannique, et «le laboratoire qui a commencé le séquençage génomique du Sars-Cov-2 depuis plusieurs semaines a les moyens et les compétences pour la surveillance des virus et la détection des mutations, à travers, notamment, le séquençage des échantillons des cas positifs suspicieux confirmés avec le test RT/PCR. Nous avons les tests et les réactifs pour justement l’identification du variant britannique et tous les autres variants prédominants dans de nombreux pays», a-t-elle déclaré, en précisant que «l’heure est à la vigilance pour un diagnostic précoce de ces mutations afin d’endiguer la propagation du virus». D’autant que, a-t-elle souligné, «la souche mutée du coronavirus a une capacité de propagation et de transmissibilité plus importante et plus rapide».

L’arrivée du variant britannique, détecté par l’Institut Pasteur d’Algérie, inquiète sérieusement les spécialistes et les personnels de santé. La panique gagne les hôpitaux où les soignants multiplient les appels pour plus de vigilance et surtout l’observation stricte des mesures barrières pour limiter la propagation du coronavirus, d’autant que les mesures de prévention restent les mêmes que pour l’ancienne souche.

Ils craignent un autre rebond avec ce variant britannique considéré contagieux et qui accélérera de nouveau la vitesse du virus, d’où une recrudescence de la pandémie actuellement stable. D’ailleurs, le conseil scientifique de suivi et de l’évolution de la pandémie est convié aujourd’hui à une réunion avec le Premier ministre Abdelaziz Djerad au Palais du gouvernement. Une rencontre qui sera consacrée à l’évaluation de la pandémie et au renforcement des mesures sanitaires.

Une campagne de vaccination qui peine à démarrer

La campagne de vaccination, qui peine à démarrer en raison du manque de doses suffisantes de vaccin, sera également au menu de cette réunion. Le renforcement des enquêtes épidémiologiques pour détecter des cas contacts à ce nouveau variant constitue une des préoccupations majeures des spécialistes, car elles constituent un des moyens efficaces de contenir l’épidémie, tout en insistant sur le respect strict des mesures barrières et l’arrêt des vols de rapatriement.

«On s’ attendait à l’arrivée du variant britannique en Algérie, vu que de nombreux pays l’ont déjà enregistré depuis des mois sur leur territoire. C’était prévisible, surtout que les liaisons aériennes ont été maintenues pour les rapatriements et certaines personnes en ont profité pour passer à travers les mailles du filet. Il suffit qu’une personne échappe au contrôle et qu’elle soit porteuse du variant pour que l’épidémie reprenne, d’autant que ce variant est très contagieux», signale le Dr Abdelkrim Touahria, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et membre du conseil scientifique de suivi et de l’évolution.

Il préconise des mesures sanitaires plus strictes qui concerneront les personnes en provenance de l’étranger avec l’obligation d’un confinement d’une semaine, malgré une PCR négative surtout, a-t-il souligné, «nous avons constaté un total relâchement de la part de la population».

Il appelle au renforcement et au respect des mesures barrières, notamment le port du masque, la distanciation sociale et le lavage des mains ainsi que le lancement des enquêtes épidémiologiques pour traquer les cas contacts dans les plus brefs délais.

«C’est à travers ces actions que l’on peut limiter la propagation de ce variant britannique et empêcher la prolifération des contaminations. C’est la seule chose qui peut nous protéger pour le moment, sachant que la situation épidémiologique est significativement stable», a-t-il souligné.

Une vaccination massive de la population permettra de freiner l’épidémie à travers l’ancienne souche et prévenir les formes graves qui pourraient être entraînées par le nouveau variant, dont «les dernières données scientifiques révèlent un phénotype plus dangereux et une mortalité plus élevée par rapport à l’ancienne souche», a déclaré le Dr Mohamed Yousfi, chef d’infectiologie à l’EPH de Boufarik et président de la Société algérienne des maladies infectieuses.

Pour lui, l’unique moyen de contenir cette souche et ne pas revenir à la case départ est «le renforcement des enquêtes épidémiologiques autour de ces cas détectés, le contrôle et le respect des mesures barrières et surtout augmenter la cadence de vaccination pour atteindre le maximum de personnes», a-t-il indiqué, tout en rassurant les citoyens sur la qualité des vaccins importés qui, selon lui, «ont prouvé leur efficacité». Il déplore que l’EPH de Boufarik, qui est le premier foyer de l’épidémie et le premier établissement en termes de prises en charge de la Covid-19, «n’a pas, à ce jour, reçu son quota de vaccins. Il a fallu se rendre à Blida à l’institut du rein pour se faire vacciner», regrette le Dr Yousfi.

A noter que la campagne de vaccination est toujours tributaire de la disponibilité des doses de vaccins. Selon le ministère de la Santé, un million de doses de vaccins des trois fournisseurs (AstraZeneca, SputnikV, le vaccin chinois) sont attendus cette fin du mois, dont le don de 200 000 doses de vaccin de sinopharm fait par la Chine. Un autre lot de 700 000 doses de vaccin anti-Covid-19 AstraZeneca dans le cadre de dispositif onusien Covax, est toujours attendu.


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