Le cri de colère des professionnels de la médecine nucléaire



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C’est un véritable cri de détresse que les professionnels de la médecine nucléaire lancent aux autorités. Privés des médicaments radiophamaceutiques destinés aux malades cancéreux et aux cardiopathes, ils se retrouvent depuis deux mois face à une véritable tragédie humaine. Des milliers de malades sont renvoyés chez eux sans traitement.

Depuis deux mois, les centres de médecine nucléaire font face à une grave pénurie en produits radiophamaceutiques destinés aux cancéreux et aux cardiopathes. Privés des approvisionnements par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), ils ont arrêté le protocole de soins pour des milliers de malades, dont la vie risque de basculer d’un moment à l’autre.

«Nous sommes dans le flou total. Pourtant, depuis la pandémie de Covid-19, deux des trois fournisseurs habituels de ces produits se sont retirés et il ne reste qu’un seul sur le marché. Au lieu de passer commande de gré à gré, on applique le code des marchés publics à la PCH, alors qu’elle a le statut d’Epic (Etablissement public à caractère industriel et commercial).

Depuis le 22 novembre dernier, nous n’avons reçu aucun écrit. Tout se fait par téléphone. Nous n’avons réceptionné aucune commande. Nous sommes dans le désarroi le plus total. C’est de la santé et de la vie des malades dont il est question. Ces produits sont vitaux. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre», lance d’une voix coléreuse le Dr Khedidja Ziani, ex-maître assistante au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) et membre de l’Association de médecine nucléaire libérale (AMNL), qui exerce, depuis quelques années, à la clinique d’oncologie de Ouled Yaïch, à Blida.

Elle explique l’importance des produits en rupture : «D’abord pour la scintigraphie osseuse, nécessaire à l’élaboration du protocole de prise en charge. Ils sont également vitaux pour les malades atteints du cancer de la thyroïde. Pour les traiter à l’iode 131, ils doivent arrêter leur traitement, qui est le Levotirox, afin de les mettre en situation de d’hypothyroïdie, pendant une période de 30 jours. S’ils dépassent ce délai sans recevoir l’iode 131, les complications seront désastreuses. En cas de cancer avec une métastase, le risque est l’aggravation de la tumeur, puisque le traitement est freiné», relève le Dr Ziani.

Des produits vitaux

Les produits radiophamaceutiques sont également «vitaux» pour les ostéomyélites, ces infections osseuses graves, dont le diagnostic se fait par scintigraphie osseuse à l’aide des produits radiopharmacies. Le Dr Ziani précise, par ailleurs, que les malades cardiopathes, qui nécessitent une scintigraphie du myocarde, sont obligés d’arrêter leur traitement 3 ou 4 jours avant leur rendez-vous pour cet examen très important pour le protocole de soins. «Depuis janvier, nous ne faisons que retarder les rendez-vous de tous nos malades.

S’ils ne le font pas, eux aussi risquent de graves complications. Jusqu’à quand allons-nous faire attendre les malades ? La situation est très grave et nous n’avons aucune réponse des autorités», lance le Dr Ziani. D’une voix coléreuse, elle met en avant le risque pour la vie de ses malades en disant : «J’ai décalé les rendez-vous de mes malades avec un pincement au cœur. J’ai des malades qui viennent de loin, de Tamanrasset, Ghardaïa, Relizane, Sidi Bel Abbès, Médéa et d’autres wilayas du pays. J’ai décalé leurs rendez-vous en espérant que leur santé ne se détériore pas d’ici là. Si cette situation perdure, je suis sûre que nous perdrons beaucoup d’entre eux.

Le problème, c’est que nous n’avons aucun répondant. Nous sommes dans le flou le plus total. Il faut savoir que ces produits ont une durée de vie de 10 jours. Des malades ont proposé de l’argent pour les acquérir, mais ce n’est pas la solution. C’est un problème de santé publique, qui relève de la responsabilité de l’Etat. Nous ne pouvons pas, en tant que centres de médecine nucléaire, le résoudre.»

Face à cette situation, l’Association qui regroupe l’ensemble des centres de médecine nucléaire et après avoir saisi toutes les autorités (Premier ministre, ministre de la Santé, Agence de sécurité sanitaire, etc.), a interpellé par écrit, mardi dernier, le médiateur de la République, dans l’espoir de mettre fin au calvaire auquel sont soumis aussi bien les malades que les professionnels de la médecine nucléaire. 


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