La troupe de l’association « Enoussour » du Théâtre régional de Tindouf s’est produite, jeudi après-midi, en hors-compétition au festival culturel national du théâtre professionnel-s’étant déroulé du 11 au 21 mars-, à la salle Echabab(ex-Casino, de l’APC Alger-centre) avec une pièce intitulée « Anghouma ».
C’est devant un public constitué de familles, femmes et enfants, que la compagnie théâtrale de Tindouf a présenté une pièce laborieuse, stylisée et sobre à la fois. Le texte « Anghouma » écrit par Mohamed Kamel Benzeid, mis en scène par Driss Ben Haddid, interprété entièrement en langue académique arabe, par Mostefa Mohamed, Souid Ahmed Baha (et Abdelghani Wassim, à la fin et furtivement), est l’histoire de deux riverains. L’un assis, un horloger, l’autre debout, un passager immobile qui ne cesse de consulter sa montre et tenir un inséparable parapluie.
Une rue les sépare depuis l’« apocalypse ». Ils sont seuls au monde, des survivants, des « mutants ». Bien qu’ils soient à un jet de pierre, ils sont loin l’un de l’autre. La proximité les sépare, les diffère. Mais ils donnent le temps au temps. Sans arriver à voisiner. Entre attente, langueur et autre oisiveté, un esprit malveillant envoûte celui qui est planté là, dressé sur ses jambes, ce piéton « hésitant ». Pourquoi ? Le démon veut le délester de ses…rêves. Une digression ou effet ? Dans « Anghouma », on cite George Orwell, son œuvre 1984, le Mahatma Ghandi et son axiome : « c’est une forte averse qui arrose le sol à satiété; de même, seule une pluie abondante d’amour peut vaincre la haine. ». Ou encore, on fait un clin d’œil au réalisateur britannique Stanley Kubrick à travers l’utilisation les notes pianistiques de son ultime film « Eyes Wide Shut ».
A propos du titre énigmatique « Anghoma », l’auteur du texte, Kamel Mohamed Benzeid indiquera : « Ce nom « Anghouma » est issu de la culture espagnole. Il s’agit d’un démon qui possède les grands et les petits pour leur voler leurs rêves. Etre ou ne pas être. La pièce parle du courage d’agir et ne pas hésiter… ». Une pièce intéressante à roder. Car son passage au FNTP, était une deuxième générale.