Ouverture de la 9e édition du printemps théâtral de Constantine

Une véritable mosaïque d’arts



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Après une éclipse de quatre ans, le printemps théâtral vient d’être relancé, en s’ouvrant ce samedi 27 mars à l’occasion de la journée mondiale du théâtre. 

Organisé par le comité des activités culturelles de la ville de Constantine, l’évènement dans sa 9e édition compte un très riche programme qui s’étalera sur une semaine, au sein du théâtre régional de Constantine (TRC) Mohamed Tahar Fergani.

« C’est une joie pour nous de récupérer ce rendez-vous, qui a laissé son empreinte dans le mouvement théâtral algérien de manière générale et dans celui de Constantine en particulier. Il était le lieu de rencontres des artistes, depuis son début en 1995. Aujourd’hui, nous nous considérons très chanceux de reprendre les activités du printemps théâtral avec la participation des uns de ses fondateurs, dont le réalisateur Ali Aissaoui et le SG du comité Hacène Blikez », a déclaré Hakim Dekkar artiste et président du comité susmentionné, lors d’une conférence de presse animée vendredi dernier à l’hôtel Protea, soit à la veille du lancement du printemps théâtral.

Et de poursuivre que cette relance se veut comme un défi pour leur organisme, qui vient d’obtenir son agrément. Un challenge, selon ses dires, de redonner et rendre à Constantine son visage artistique, commençant d’abord par l’organisation de quelques activités avant cet évènement. M. Dekkar a tenu à rappeler que Cirta était toujours la capitale de l’art, mais malheureusement a connu dernièrement « une horrible stagnation culturelle ». « On avait un rêve, qui devient une idée à laquelle on a cru et des gens ont cru en nous, pour obtenir à la fin cet évènement », a souligné Hakim Dekkar, indiquant que le programme compte un total de 6 spectacles à jouer vers 18h au TRC, jusqu’au 3 avril prochain. Plus précisément, il y’aura la pièce « Aramel » (veuves) du théâtre régional de Constantine pour le 28 mars et dont l’une des héroïnes, Nedjla Tarli a obtenu le prix de la meilleure interprétation féminine lors du Festival du théâtre national professionnel (FTP). La pièce « Skora » du théâtre de Souk Ahras, aura lieu le 29 de ce mois, « Rih El Horour » de Tizi Ouzou le 30 mars, « Baccalauréat » du théâtre de Mostaganem le 31 du même mois, « Rassif Ennouar Ma Yjaouebch » (Le quai aux fleurs ne répond plus) du théâtre d’Annaba se tiendra le 1er avril, et « Arlequin » du théâtre d’Oran pour le 2 avril. Une véritable mosaïque d’arts qui va désaltérer les amoureux de la culture.

Le choix des pièces a été minutieusement étudié, où les organisateurs ont opté pour un rapprochement entre le roman et le théâtre. Précisément, il y a eu des adaptations des œuvres d’écrivains algériens, notamment Malek Haddad, Amine Zaoui et Mouloud Mammeri. Ce, sans oublier les rencontres littéraires qui seront organisées les matinées du 28, 29 et 30 mars, à 10h dans la salle de conférence du TRC. Le thème de ces conclaves, animés par de grands écrivains et artistes, porte toujours sur le théâtre.

Hommage à Salim Merabia 

Pour sa part Ali Aïssaoui et lors de son intervention il a précisé que ce rendez-vous est organisé à la mémoire de Salim Merabia, ex directeur du TRC et le fondateur du printemps théâtral en 1995.

« Salim Merabia a fondé cet évènement, au moment où le rire était interdit, l’expression artistique était non désirée et lorsque les gens rentraient chez eux à 15h. Durant cette période, à Constantine la culture résistait ; il y avait un festival, il y avait aussi le printemps andalou et le cinéma. La culture avait accompagné les évènements de l’époque. Lors de la création de l’évènement, tout le théâtre algérien était présent, pour que les artistes expriment leur position, surtout que ça coïncidait avec le 40e jour après l’assassinat de Azzeddine Medjoubi », a regretté Ali Aïssaoui. Et de qualifier cet évènement d’un bouquet de fleurs de printemps. Un printemps, ajoute-t-il, qui a des signes précurseurs annonçant un bel horizon, annonçant des moments forts, une mosaïque de fleurs. Pour rappel, Salim Merabia né en 1941.

Encore étudiant, il avait participé discrètement à la révolution, avant d’intégrer le quotidien colonial La dépêche de Constantine. Après l’indépendance, Merabia devient instituteur de langue française, il travailla également comme journaliste à Annasr. Après l’arabisation de ce quotidien, il rejoignit le TRC en tant qu’administrateur, avant sa nomination en tant que directeur en 1994. Il est également le fondateur du Crac (centre régional d’animation culturelle). Cette personnalité qui avait côtoyé de grands écrivains à l’instar de Malek Haddad et Kateb Yacine, avait beaucoup donné à la ville du Vieux-Rocher et on lui doit la préservation et la réhabilitation de l’édifice du TRC. Il a pris sa retraite en 2003, avant sa disparition à l’âge de 65 ans suite d’une attaque cérébrale. Lors de la conférence, Ali Aïssaoui a annoncé que cet évènement va se caractériser également par un autre aspect touristique. Les troupes venant des autres wilayas vont bénéficier d’une tournée guidée dans la ville de Cirta. En conclusion, la cérémonie de l’ouverture est caractérisée par la participation de plusieurs troupes qui ont présenté au grand public des parties de quelques spectacles « El Halqa » et « Fidayoun ».


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