L’Algérie moins visible à l’échelle internationale



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En dépit des multiples publications scientifiques des chercheurs algériens, leur visibilité internationale demeure très faible, voire insignifiante en comparaison avec d’autres pays voisins. Un constat qui a été soulevé, lundi dernier, lors du lancement officiel de la formation du troisième cycle, à l’université des Frères Mentouri Constantine 1.

Placer ce nouveau doctorant sur les rails de la bonne voie de recherche et de production était le mot d’ordre de la journée, qui se veut une rencontre d’information beaucoup plus sur la réglementation qui régit la formation du futur chercheur ainsi que le placement des travaux algériens dans le monde.

Pour sa part, le Pr Hassan Belbachir, enseignant en maths à l’université Houari Boumediène et directeur du centre de recherche sur l’information scientifique et technique (Cerist), a abordé l’état des publications algériennes. Dans son intervention intitulée : «Éléments de scientométrie et production scientifique algérienne», il a signalé que l’Algérie était classée onzième entre 2002 et 2008 en matière de publications scientifiques dans le monde arabe. A cette époque, par un million d’habitants, le nombre des publications était seulement de 37,5.

Ces chiffres faibles ont été tirés d’un travail de statistique recommandé par l’Unesco et établie par les deux bases de données scientifiques mondiales Web of science (Wos) et Scopus. Afin de se positionner sur l’échelle mondiale, l’Algérie avait procédé à l’enregistrement de ses publications sur ces deux bases de données depuis 2011. Effectivement et d’après les graphiques, la production algérienne a connu une hausse régulière jusqu’à 2020, dont un tiers était des communications de conférence ou de colloque. «L’ingénierie électronique et électrique étaient en tête de liste avec 8555 publications ; puis le matériel scientifique en deuxième position avec 4603 productions. La troisième place était réservée pour l’ingénierie de carburant avec 3308 productions. Mais les publications des ressources en eau n’étaient qu’en nombre de 1015», a indiqué l’intervenant. Les universités qui produisent le plus sont celles des sciences technologiques de Bab Ezzouar, Annaba, puis Constantine qui se positionne en troisième place et Laghouat est la vingtième.

La pharmacie en tête de liste

Les autres universités n’ont pas dépassé la publication de 1000 textes scientifiques. Parmi les problèmes signalés qui empêchent plus de présence de recherches algériennes à l’étranger, le directeur du Ceriste, le Pr Belbachir, a souligné que la majorité des doctorants ne font pas attention à l’écriture exacte de leur affiliation, qui est l’adresse de l’université. «Par exemple à Bab Ezzouar, ils ont trouvé plus de 303 adresses différentes pour l’université et c’était très difficile de recueillir le nombre des publications, à Annaba le nombre des erreurs était à 124, et 121 à Constantine. Le chercheur doit faire très attention à l’enregistrement de l’adresse pour laisser une correcte traçabilité», a-t-il dit. Pour les branches des sciences humaines, les chiffres sont décevants. La production nationale en sciences sociales, sciences humaines et arts se perçoit seulement dans 1561 publications, dont l’éducation nationale occupe la première place avec plus de 250 articles. Un chiffre estimé de très faible par rapport à un domaine de recherche.

Pour ce qui est des productions en sciences médicales, la pharmacologie et pharmacie s’installent en tête de liste avec plus de 1500. «En réalité, nous avons une immense production scientifique, mais qui n’est pas visible à l’échelle internationale. La Tunisie nous dépasse de loin et la marge de la production s’élargit encore plus en comparaison avec l’Algérie, les autres pays de l’Europe et les USA», a conclu le Pr Hassan Belbachir.


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