Journée d’études à Ouacifs

Des universitaires reviennent sur les crimes coloniaux



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De tous les crimes abominables commis par l’occupation coloniale française, la guillotine fut la sentence la plus terrible prononcée à l’encontre des Algériens.

«La condamnation à mort est une question épineuse et sensible qui a marqué le cours de la guerre de Libération nationale. Ses répercussions marquent toujours nos esprits, et l’accusé principal est l’armée française et par conséquent, l’État français», a expliqué Mezhoura Salhi, docteur en histoire et maître de conférences à l’université Mouloud Mammeri, de Tizi Ouzou. Elle est intervenue lors d’une journée d’étude organisée dans la commune des Ouacifs, wilaya de Tizi Ouzou, à l’occasion de la commémoration de l’exécution de trois condamnés à mort, à savoir Saïd Babouche, Amar Manseri et Arezki Louni. Elle a estimé que «la guillotine fut l’un des outils les plus atroces de la domination coloniale, car tuer et massacrer les Algériens par armes à blanches étaient tellement banales et n’avaient presque plus de sens au regard des occupants». Elle rappelle, en outre, que le 19 juin 1956, 150 maquisards étaient condamnés pour avoir pris les armes contre le colonialisme.

Selon la même enseignante universitaire, 300 moudjahidine ont été guillotinés durant la période allant de 1956 à 1959. Elle a revisité ainsi trois victimes de ce procédé qui consistait à ôter la vie aux condamnés à mort. Parmi ces victimes, elle nous cite Saïd Babouche, Amar Manseri et Arezki Louni qui ont été exécutés, guillotinés, le 08 avril 1957. Ces trois martyrs de la Révolution «ont été soumis aux pires formes de torture par les tortionnaires colonialistes, ont sacrifié leur vie pour l’amour de la patrie, pour rendre au peuple sa dignité et sa liberté», a-t-elle souligné avant de préciser que «le premier à être guillotiné fut Arezki Louni âgé à peine de 32 ans, épicier de son état et demeurant à Alger. Il était doté d’un courage surnaturel, il fut un courageux fidaï qui se portait toujours volontaire pour les actions armées les plus dangereuses et agissait pour être désigné seul à leur accomplissement.

Exploit

Louni Arezki, qui était le chef du commando spécial des ‘fidaïne’ et en première ligne de combat, a réussi l’exploit de l’élimination des soldats du convoi au nombre de quatre et la récupération de leurs armes. Cette spectaculaire et surprenante action armée a eu un impact d’effervescence extraordinaire auprès de l’opinion publique et de la population des quartiers européens qui a enfin compris que la résistance de la guérilla pouvait atteindre les cibles de son choix, à l’inverse de la communauté algérienne fière de ses moudjahidine, stimulée et revigorée par l’éclatante démonstration d’une action dont l’effet psychologique fut mobilisateur pour la persévérance de la lutte», a-telle commenté, tout en rappelant que l’arrestation d’Arezki Louni entre le 24 et le 29 décembre 1956, intervient après une opération de guérilla menée à l’intérieur d’une institution de l’occupation française le 23 décembre 1956, emmené à la prison de Serkaji. Il fut jugé le 6 février 1957 par un tribunal militaire français qui décida d’appliquer la peine de mort. Dr Mezhoura Salhi a évoqué également les circonstances de l’exécution de Saïd Babouche qui «rentre à Tizi Ouzou suite à la crise de 1949 et s’installe à la Haute ville. Krim Belkacem est désigné par la direction du MTLD comme nouveau responsable de la région de la Kabylie. Il prend contact de nouveau avec lui.

Ce dernier est nommé chef de zone, fin 1949, début 1950. Peu avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale, il est de nouveau nommé chef des régions de Aïn El Hammam et de la Soummam. Il était membre du comité de la zone trois de Kabylie», a précisé Dr Salhi, tout en soulignant que le même martyr de la guerre de Libération nationale avait choisi comme nom de guerre Si Tahar. «En plein maquis, il fera connaissance avec le futur colonel Amirouche. Le 9 janvier 1955, Si Tahar participe à la célèbre bataille de Tizi El Djamaâ. Les combattants de l’ALN ont ciblé pour la première fois une caserne de l’armée française.

Toutes sortes de tortures

Au mois de février 1955, Saïd Babouche est encerclé et blessé à Aïn El Hammam. Pendant près de vingt jours, il subira toutes sortes de tortures au campement militaire de Tigzirt. Sans résultat, Si Tahar n’a pas fléchi. Ses tortionnaires le placent à la prison de Tizi Ouzou. Malgré les efforts de ses avocats, il sera condamné à mort et transféré vers la prison de Barberousse. Enfermé au quartier des CAM (condamnés à mort), toujours déterminé, le désespoir n’atteindra jamais le cœur de Si Tahar. Avec ses codétenus lettrés, il a mis en place une petite classe d’alphabétisation, en faveur de ses camarades illettrés. En plus, il écrivait des lettres à l’administration pénitentiaire et à son avocat pour réclamer l’amélioration des conditions de détention des prisonniers politiques, notamment des CAM. Le 8 avril 1957, vers 4h30 du matin, les bourreaux viennent le chercher. «Ne me touchez pas, je sais marcher tout seul», leur dira Si Tahar, conduit à l’échafaud. La tête de Saïd Babouche, qui a refusé de bander ses yeux, tomba à 4h45», a-t-elle déclaré, avant de parler d’Amar Manseri qui a, selon elle, qui fut incorporé au milieu de l’année 1954 dans le groupe de Djurdjura, dit de Kouiriet, composé de 17 personnes, pour préparer le déclenchement de la guerre de Libération nationale dans la région des Ouacifs. «Le 3 février 1955, il a été capturé vivant avec cinq moudjahidine. Il a été accusé dans l’assassinat du président de la municipalité de Timeghras, le jour de l’attentat du 5 décembre 1954. Il sera ligoté et conduit à la caserne militaire pour y séjourner, pendant une dizaine de jours, jusqu’au 11 février 1955. Puis, il sera transféré à la prison civile de Tizi Ouzou. Le 08 juin 1955, il sera transporté à la prison de Serkadji où il restera jusqu’au 07 avril 1957 avant d’être exécuté, à la guillotine, le 8 avril 1957», a-t-elle confié. Par ailleurs, la même universitaire estime que «les crimes commis par la France en Algérie sont les plus odieux de l’histoire de l’humanité. L’exécution à la guillotine des jeunes innocents montre la brutalité du colonialisme français», a-t-elle indiqué


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