Une nouvelle duperie



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L’islamisme est-il de retour à la faveur de la crise que traverse le pays ? S’il y a menace, est-elle réelle ou exagérée ? Il est prématuré de le dire, il faut attendre pour cela les prochaines législatives qui renseigneront avec précision sur une percée ou une stagnation du courant islamiste algérien. Pour l’heure, ce qui apparaît sur le terrain, c’est le grand intérêt manifesté par ce dernier pour le prochain rendez-vous électoral et pas seulement les états-majors des partis traditionnels .

Au sein de la multitude de petites formations et d’indépendants qui s’apprêtent à participer à ce scrutin, nombre d’entre eux affichent un penchant islamiste, sans toutefois le mentionner explicitement, préférant l’enrober dans un discours conservateur, nationaliste ou populiste. Pour l’heure, c’est en ordre dispersé qu’ils partent à l’assaut du Parlement, mais rien n’indique qu’une fois installés en son sein, ils ne tisseront pas une grande alliance politico-idéologique, leur but stratégique (historique) étant de faire barrage au courant démocratique.

Pour ce faire, ils useront et abuseront des textes de loi soumis par l’Exécutif avec lequel soit ils entreront en conflit, soit ils tisseront des compromis. Comme l’hypothèse qu’un chef de gouvernement soit issu de leur rang n’est pas à exclure, ce sera la cerise sur le gâteau. Par nature, les islamistes se détestent et se jalousent, mais savent se serrer les coudes face à leur ennemi commun. Ils ne répugnent nullement à établir des compromis avec les autorités politiques, quelle que soit leur nature. Ils ont pactisé avec Bouteflika durant tout son long règne en contrepartie de concessions idéologiques sur le contrôle de la société.

L’ex-président de la République déchu leur a cédé la gestion du culte religieux et le contenu doctrinal de l’école. Si elle a stoppé l’avancée du terrorisme, la réconciliation nationale décidée par Bouteflika a été mise à profit par ce courant pour se donner un visage humain, débarrassé de la face hideuse du terrorisme dans lequel il a été impliqué en partie durant la décennie rouge, à travers le FIS et sa branche armée l’AIS. Pour fuir la vérité, la justice et le mea-culpa, les islamistes ont beaucoup joué sur le registre de l’oubli. Mais leur tactique préférée a été d’imputer la responsabilité de la guerre des années 1990 aux seules autorités politicio-militaires de l’époque et à la frange patriotique et républicaine de la société de l’époque.

Cette tactique a été remise à l’ordre du jour aujourd’hui à la faveur du hirak. Il s’agit, pour eux, d’imposer à la population leur vision des événements des années 1990 et de régler leur compte une bonne fois pour toutes aux responsables militaires et politiques de cette période. Dans la lancée, ils cherchent à créer un mouvement de sympathie générale de la population en leur faveur pour la préparer à accepter leur présence au futur Parlement, voire leur prééminence en son sein.

Un début de «dawla islamiya» qu’ils pensent être recevable par les Algériens, comme le fut la grande duperie des premières années de la décennie 1990. Ils oublient vite que l’histoire ne peut se répéter deux fois. Aujourd’hui, c’est une tout autre Algérie qui émerge à travers le hirak avec des choix clairs : une société égalitaire, plurielle, démocratique et débarrassée des tentations extrémistes et totalitaires.


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