Les annonces foisonnent dans les rues de la capitale

Le commerce lucratif des cours de soutien



...

Malgré la crise économique, les cours de soutien connaissent un grand succès. Les parents dont le seul souci est de veiller à la réussite de leurs enfants, n’hésitent pas à mettre la main à la poche.

Pourtant, les tarifs sont loin d’être à la portée de tous. A Alger, les cours à domicile ne cessent de gagner en clients. «A domicile» désigne à la fois le domicile de l’élève ou celui de l’enseignant, précise-t-on.

Même durant ce mois de Ramadhan, l’offre et la demande, de cette activité qui ne cesse de gagner du terrain, n’ont pas baissé. De nombreux domiciles sont transformés en classes d’école, où leurs propriétaires reçoivent des élèves, tous cycles confondus. «Mon voisin du dessous donnait des cours chez lui. Je n’étais pas au courant.C’était des adolescents et leurs parents, que je rencontrais dans la cage d’escalier et qui cherchaient l’appartement…», raconte un résident d’un bâtiment à Alger-Centre.

De nombreuses personnes proposant des cours, accueillent les élèves chez-elles. Mais pas que ! D’autres prestataires spécialisés dans les cours de soutien, bien que pas forcément enseignants, proposent leurs services via Internet.

Et ils sont disposés à se déplacer au domicile de l’élève. «Je suis enseignant dans une école privée, diplômé de l’USTHB en génie civil, je donne des cours de soutien en maths, physique et génie civil pour toutes les spécialités et niveau scientifique…», indique une annonce dont l’auteur affirme qu’il est «à El Achour avec possibilité de déplacement chez vous». Cet annonceur accompagne sa fiche « Ouedknis » d’une dizaine de communes de la capitale où il pourrait se déplacer.

Coût exorbitant

Un autre annonceur «propose cours de soutien, (révision) aux étudiants du bac (2020/2021 inshallah) en langue allemande à votre domicile. Alger-Centre, Cheraga, Dely Brahim, Ben Aknoun, Zeralda…». Bref, les annonces foisonnent mais l’enjeu n’est pas que dans l’endroit où ces cours de soutien sont dispensés.

C’est surtout le coût, qui n’est pas pour arranger les faibles et moyennes bourses, à moins que l’on décide de sacrifier bien des choses pour la réussite des enfants. «J’ai arrêté de m’acheter des vêtements, j’ai même emprunté pour financer les cours de soutien de ma fille qui passera son bac cette année», nous dira une mère de famille. Selon nos sources, les tarifs ne sont jamais de moins de 1000 DA l’heure.

Parfois, les prix sont proposés de manière telle que l’on se croirait dans un marché des fruits et légumes. «Durée 2h à 2h30 min. Prix 2500 DA négociable», mentionne ce «prof particulier physique» qui dit proposer «des cours de soutien à la carte en particulier en physique/maths aux élèves du cycle 3AS, préparation bac 2021». La scolarité et les examens des enfants, naguère préparée et révisée dans les établissements scolaires, sont devenus, ces dernières années, un marché lucratif. Il y a quelques jours, dans une rue principale du centre de la capitale, des photocopies de cours et exemples d’examens ont été proposés à la vente par un vendeur à la sauvette.

La marchandise a été étalée sur le trottoir comme s’il s’agissant de tout autre produit. Sur place, nous avons bien constaté que des citoyens achetaient. Les polycopies étaient facturées à 200, 300 et 400 DA selon le niveau d’études, primaire, moyen et secondaire.

Avec le retard et les perturbations occasionnées par l’épidémie du coronavirus et les grèves cycliques des syndicats de l’éducation, il faut s’attendre à une véritable explosion de ce commerce.


Lire la suite sur El Watan.