Il était une fois …Rachid Khelouiati



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Rachid Khelouiati, l’ancien président de la Ligue nationale de football (1995-1998) doit se retourner dans sa tombe. Il y a de quoi devant la tournure prise par le football depuis quelques années. L’homme qui est parti le 4 février 2017 à l’âge de 80 ans n’aurait jamais accepté la dérive actuelle du football algérien.

Les hommes de sa stature, de son engagement désintéressé, de sa probité, de son intégrité ont fui le football envahi par une faune d’opportunistes sans foi ni loi, mus uniquement par leurs intérêts étroits et sordides. Cela concerne surtout les hommes en responsabilité qui ont avili le football et ses valeurs. Aujourd’hui, les dirigeants du ballon rond ont mauvaise réputation qu’ils ont forgée par la forfaiture, la compromission, la soumission, le complot, la volte-face et le reniement des valeurs humaines qui constituent le socle sur lequel repose le football.

Le défunt Rachid Khelouiati n’aurait jamais pu s’acclimater à ces réflexes qui sont aux antipodes de son parcours de militant de la cause nationale, de dirigeant sportif à l’USM Alger et de président de la Ligue nationale de football. L’éthique, la morale et le respect des règlements ont toujours été son crédo. Lui, président de la ligue, toutes les magouilles et combines auraient été réduites à néant. Ceux qui dirigent et décident de l’avenir du football à tous les paliers ont tourné le dos à l’essence même du sport le plus populaire. Que de transgressions et de violations des règlements ont été commises à ciel ouvert sans qu’une seule voix se démarque du viol collectif de la règlementation. Il est bon de rappeler aux acteurs et décideurs d’aujourd’hui que Rachid Khelouiati n’a jamais marché dans les combines de quelque nature que ce soit. Il a quitté la ligue parce que des parties ont décidé à sa place de délocaliser un match (USMA-JSK) sans le consulter.

Il raconte cet épisode: «On avait prétexté à l’époque le déroulement d’un cross aux alentours du stade. En fait, les autorités ne voulaient pas que le match ait lieu au stade de Bologhine. J’ai refusé de cautionner cette décision. J’ai démissionné et je suis rentré chez moi». L’homme n’avait pas sa langue dans la poche.

Dans sa lettre de démission envoyée à la FAF, le 20 mai 1998, il avait écrit : «Les remises en cause de la programmation de fin de championnat arrêtée par l’ensemble des parties concernées ainsi que la remise en cause des décisions d’appel de la Ligue nationale de football ne permettent plus à cette dernière de constituer sa structure en mesure de veiller aux déroulements réguliers des rencontres. En conséquence, j’ai l’honneur de vous présenter ma démission».

Existe-t-il encore des dirigeants et responsables de cette trempe ? La réponse est non. Cette graine de dirigeant n’existe plus dans le lexique du football algérien.


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