Tafat éditions. Les âmes invaincues, de Yacine Hebbache

Invincible face à la bête immonde



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Les âmes invaincues, nouveau roman de Yacine Hebbache, édité chez les éditions Tafat. Le roman est en vente depuis quelques jours. Un récit qui mélange entre la beauté et le drame. L’auteur vient aussi de rééditer un recueil de poésie intitulé Encre sacrée.

Il est écrit d’un style littéraire raffiné, parle d’une Algérie et de tragédies, particulièrement de la décennie noire et du terrorisme. L’auteur parle d’une histoire «originale».

Deux intrigues principales parallèles, deux drames qui se déroulent en s’alternant au fil du texte. Ayant pour arrière-plan la ville mythique de Bougie, le roman s’ouvre sur une rencontre idyllique du couple Selyan-Cyria dans une chambre d’hôtel : c’est ici qu’ils se racontent leur vie, avant la séparation définitive, puisque à l’aube, Selyan partira en exil en faisant des promesses à sa bien-aimée d’écrire le roman de leur amour.

La première, autobiographique et passionnante, retrace l’histoire de Selyan, le personnage narrateur qui, en plus de «la saga familiale liée à l’histoire de la terre des ancêtres, dévoilant le double aspect de la vie humaine, à la fois abjecte et sublime, absurde et tragique», raconte aussi la seconde histoire, celle de Cyria sa bien-aimée. Selyan est un poète ambitieux.

Un mordu des lettres. Orphelin dès le bas âge, il se fait un objectif : devenir écrivain. Amant sensible et lucide de Cyria, il accompagne l’infortunée jeune fille après toutes les tragédies qu’elle avait subies. Mieux encore : il la sauve du suicide. Femme charmante, pleine de cœur, accablée de souffrance, recroquevillée dans son silence assassin, mais jamais acculée par le désespoir, elle c’est Cyria, cette jeune femme brisée.

Des années passées après le viol que le monstrueux Mahdi Okba avait bestialement porté sur elle dans la fameuses maison des chrétiens, mais elle est restée solide, forte, inébranlable même. A l’âge de seize ans, elle a été violée par Mahdi Okba. Le lieu de viol  ? Une masure abandonnée que les gens du village Tizi n Tafat appelait «la maison des chrétiens».

Suicide

«Mais comment Mahdi Okba a pu commettre cette horrible atrocité dans la maison des chrétiens, ce lieu si chargé d’histoire ?» En salissant l’âme vierge de Cyria dans l’enceinte de cette maison historique, n’a-t-il pas souillé la mémoire de ses anciens propriétaires, le couple martyr Marcel Lounis et Simone Tassadit Adrar ?

N’a-t-il pas profané ces lieux déjà abandonnés par les autorités du pays pour la simple raison que leurs possesseurs furent un homme et une femme convertis au christianisme ? N’a-t-il pas porté atteinte à la mémoire de tout un peuple en mordant à la chair juvénile de l’innocente adolescente ?, lit-on dans ce roman. Suite au viol qu’il a commis, Mahdi Okba est donc banni par la djemâa du village Tizi n Tafat. En fuite depuis longtemps, il trouve refuge à Alger où il se laisse recruter par les hordes terroristes.

«C’était la même époque durant laquelle le violeur fugitif Mahdi Okba s’est converti à l’idéologie islamiste, laissant pousser le petit duvet sur ses joues imberbes, dévorant les livres religieux, écoutant les prêches de cheikhs égyptiens, saoudiens et soudanais pour achever sa formation théologique.» «Banni par la Djemâa du village Tizi n Tafat, réfugié dans la capitale depuis son ignoble forfait, il avait pris le maquis où il s’entraînait, avec armes et munitions, dans les rangs de la secte des assassins de l’ère moderne, après avoir fréquenté les activistes du parti islamique, dans les dédales de l’un des grands quartiers d’Alger.

Durant des années, il avait travaillé auprès de plusieurs cafés à Bab El Oued, se faisant des contacts parmi les prosélytes islamistes qui commençaient à s’organiser et à mobiliser de jeunes recrues vulnérables et sans repères. Initié au maniement du sabre et à la manipulation des armes à feu, se montrant très efficace, vite et rigide, dans l’exécution des attentats, il emprunta le pseudonyme de Hassan Dabbah avant même sa promotion au grade d’Émir.

Dans chaque maquis, il avait une épouse et chaque nuit, il goûtait au miel du plaisir criminel à l’intérieur des casemates camouflées sous les herbes sauvages.» Devenu terroriste, surnommé Hassan Dabbah, il ne sait pas que le père et le frère de Cyria, Kader et Aksil Tudert sont à ses trousses à Alger, jurons rageusement vengeance… L’histoire se complique dans le roman.

On lit alors comment Aksil Tudert et son père Kader étaient à sa recherche. Entre autres, le mariage de Cyria avec Ferhat Tignewt a tourné court. Répudiée la nuit même de ses noces, un perfide affront la poursuit toujours et partout. Ne pouvant supporter tant de supplices qui s’ajoutent aux médisances des gens, sa mère, Djohar n Aït-Nif, devenue folle, préfère se pendre à la poutre centrale de la fameuse «maison des chrétiens», le même endroit où a été violée sa fille.

Son père refait sa vie, son frère s’en va au Canada, son ex-mari a tenté sa chance dans une barque de fortune vers l’Espagne mais les vagues de la Méditerranée ont fini par le cracher cadavre enflé. Ayant appris la fâcheuse nouvelle, la mère de ce dernier, se tua en avalant la mort aux rats. Ferhat Tignewt après plusieurs tentatives de quête de l’étranger finit par une traversée clandestine.

Ne trouvant aucun soutien au centre de cet enfer, la pauvre jeune femme retourne à l’université et c’est là où elle rencontre Selyan, aussi son sauveur. «Des pensées noires que je n’arrivais pas à dissiper ont peuplé sa tête tourmentée. L’idée de suicide a taraudé l’esprit de Cyria pendant longtemps.

Le suicide de sa mère Djohar n Aït-Nif sur le lieu de son viol, à l’intérieur de la maison des chrétiens, la mort de son mari Ferhat Tignewt, naufragé sur les côtes espagnoles, puis le suicide de la mère de ce dernier en ingérant un raticide, ajoutés aux lésions de sa défloration lui ont fait perdre tout espoir dans cette vie. Il me semblait que l’idée d’attenter à ses jours pouvait à tout moment lui venir à l’esprit. C’était la raison pour laquelle je résolus d’être prudent avec elle, de me montrer toujours optimiste et de faire tout pour infuser l’espoir dans son cœur», dit Selyan à son ami Massyl.

Mahdi Okba, le violeur de Cyria, bénéficiaire d’une amnistie judiciaire… Le roman se ferme avec le retour de Selyan à la chambre d’hôtel pour habiter, seul, «le lieu de (la) mémoire», après des années d’errance et de solitude. Son roman Vita Nova signé sous le pseudonyme Adonis-Juba, il a tenu sa promesse.


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