Le sélectionneur national, Djamel Belmadi, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger les responsables à l’origine de la dégradation de la pelouse du stade Mustapha Tchaker de Blida, la veille du premier match des éliminatoires du Mondial 2022 contre Djibouti.
Belmadi a qualifié la détérioration de la pelouse «d’un acte de sabotage». «Après notre décision de disputer les matchs au stade Tchaker, d’importants travaux ont été entrepris pour que le stade réponde aux normes exigées par la FIFA. Au mois de juin la pelouse était parfaite, mais deux mois après elle est devenue une calamité. Pour moi, c’est du sabotage. Je ne pense pas qu’il y ait un mot plus approprié pour qualifier cette situation», a-t-il regretté en conférence de presse. Belmadi a expliqué ensuite qu’il a tenté de comprendre les raisons de cette dégradation avec le chargé de l’entretien de la pelouse, mais la réponse de celui-ci lui a causé plus de dégout. «J’ai discuté avec le chargé de l’entretien de la pelouse et il m’a expliqué qu’il n’avait pas signé une convention avec la Wilaya pour le faire. J’étais tellement dégouté que je n’ai même pas cherché à en savoir davantage», a-t-il expliqué d’un ton amer.
Belmadi rejette toutes les justifications liées au climat et l’apparition de champignons. «On parle de problèmes de champignons comme s’il n’en existait que chez nous. Et puis même le problème de température n’est pas valable. Au Qatar, il fait 50 degrés, mais les pelouses sont impeccables», a-t-il encore ajouté tout en affirmant que l’équipe nationale est l’affaire de tout le monde pour que les joueurs puissent bien s’exprimer sur le terrain. L’option des stades du 5 Juillet et d’Oran était écartée car les deux enceintes sont en travaux. «Le stade du 5 Juillet est en travaux, tout comme celui d’Oran où on fait du barbecue. L’idéal aurait été de maintenir celui de Blida dans un état optimal», a-t-il estimé tout en regrettant l’absence de constance dans le travail. Cela dit, Belmadi affirme que ses poulains sont hyper-motivés pour bien entamer les éliminatoires du Mondial 2022 ce soir (à 20h) contre Djibouti. «Nous allons jouer comme s’il s’agissait d’une finale de Coupe du monde. Nous allons l’aborder avec tout le sérieux voulu, pour rester sur la lancée de la série d’invincibilité», a assuré le sélectionneur national.
Boussaâd : «Une pelouse peut se dégrader en 24h»
Le gérant de la société Vegetale Design qui avait refait la pelouse du 5 Juillet et actuellement en charge de refaire celle du nouveau stade d’Oran, Farid Boussaâd, estime qu’une pelouse peut se dégrader en 24h. «Une pelouse peut se dégrader entièrement en 24h. Heureusement que celle de Blida n’est pas affectée entièrement. Le gazon est une matière vivante qui peut être affectée par le climat et d’autres facteurs. C’est un phénomène qui existe même en Europe, mais les pelouses sont refaites chaque année. Les pelouses des plus grands stades au monde sont scalpées en été et refaites à nouveau quelques semaines plus tard pendant l’arrêt du championnat. Celle du stade d’Oran sera fonctionnelle à la fin du mois de septembre», nous a déclaré Boussaâd qui a soigneusement refait la pelouse du 5 Juillet en 2015. Mais pour ce spécialiste, le problème peut être définitivement réglé si toutes les parties concernées se réunissent pour déterminer les prérogatives et le rôle de chaque partie, en plus de la création de gazonnières.