La politique de la broutille



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Dans cette polémique stérile soulevée par une simple opération graphique au niveau de notre page une de lundi dernier, consacrée aux obsèques de feu Bouteflika, la rédaction d’El Watan tient à préciser à l’intention de ses lecteurs, et de manière générale à l’opinion publique, qu’elle n’a absolument rien à se reprocher sur le plan de la probité intellectuelle.

Il n’y avait strictement aucune arrière-pensée malsaine ou immorale derrière cet acte technique, très répandu au demeurant dans les journaux du monde pour ceux qui connaissent les «ficelles» des secrétariats de rédaction à la recherche du parfait cadrage, encore moins une propension volontaire à vouloir porter atteinte aux valeurs de l’islam, comme s’est précipité à le colporter sur les réseaux sociaux le chef autoproclamé de la «1re force politique du pays».

Compte tenu de l’ampleur médiatique prise par cette affaire qui aurait dû s’arrêter au stade anecdotique, apparaissent dès lors clairement les intentions sournoises de la manipulation d’un fait banal, pour glisser sur une campagne de haine sans précédent contre le quotidien national indépendant.

Dans un pays où sévit très durement une crise multiforme, politique, sociale, économique, une crise profondément sociétale dans laquelle on est toujours à la recherche d’un projet de société à même de rendre la vie algérienne dans ses multiples aspects plus transparente et donc forcément plus «gouvernable», il est désolant, pour rester dans le contexte, de constater qu’au lieu de faire travailler la réflexion collective pour aboutir à cet objectif, on s’en tient encore à des broutilles pour camoufler son indigence politique, sa médiocrité et son incompétence à se hisser au niveau des vrais défis.

Cette remarque s’adresse à tous ces faux dévots qui entretiennent encore un conservatisme débridé, prompts à s’enflammer pour une futilité parce qu’elle a un lointain rapport avec le sacré, et font comme l’autruche devant toutes les faillites de gouvernance qui rendent caduque l’avancée du pays. On est dans cet ordre d’idées en plein scénario kafkaïen à travers l’intempestive agitation du parti islamiste adorateur du modèle Erdogan, lorsqu’il ramène directement par un raccourci tendancieux le fait technique du journal cité plus haut à un «penchant antiislam» de la part de ce dernier.

Grave diffamation s’il en est de la part d’un responsable politique, qui se donne donc le droit de juger et de condamner en toute impunité, sans se soucier de la moindre réaction des autorités. Une manière très insidieuse de faire parler de lui à défaut de pouvoir redonner du sens à une vie politique qui a atteint les profondeurs de la sclérose.

Nul n’ignore que ce parti, qui a toujours collaboré avec les pouvoirs successifs pour se maintenir, excelle dans l’art de l’entrisme pour occulter ses flagrantes incapacités à concourir, par le débat de haut niveau et la participation active, au déblocage d’une société en complète perdition. C’est hélas le label de ce parti qui prévaut aujourd’hui.

Label passéiste, rétrograde, complotiste. Aucun programme cohérent, pas d’idées novatrices, pas de propositions sérieuses pour la solution de la crise. Vraiment une politique de la broutille.

Par Abderrezak Merad


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