Chasser des bouts d’espoir !

Aller fiévreusement à sa rencontre et au-devant du semblant de lumière qu’il laisse entrevoir. Courir après lui, là où il se trouve et où on le pense plus accessible. Aider à briser les réticences et à brider le NON qui sert de refuge à ceux qui ont renoncé. Regarder défiler ce nombre interminable d’anciens responsables aux prises avec la justice pour avoir contribué à les appauvrir n’a pas pour seul avantage de démontrer qu’on défend les intérêts du contribuable. Ça flingue aussi et même sérieusement le moral de ceux qui ne peuvent s’en contenter. Se réjouir, et rien que cela, ne nourrit pas son homme. J’avais, aujourd’hui, prévu de parler de nos élites. De la vraie et de la fausse ! Mais voilà que je suis passée à côté et que je les ai vus à l’œuvre. Quand l’humeur flirte avec la peur de perdre ce que l’on a et qu’elle cohabite avec l’impérative nécessité de nourrir les siens, elle pousse à y aller carrément ! Comment adoucir, en effet, la descente aux enfers de ceux qui n’ont pas d’autre alternative que celle d’aller chercher de quoi se nourrir dans les poubelles ? Comment amortir la chute de ceux qui s’arrangent comme ils peuvent avec les difficultés qui compliquent la vie, empêchent de se projeter sereinement dans un avenir qui demeure incertain, mais considèrent, malgré tout, qu’ils ne sont pas si mal puisqu’ils sont encore en vie ? Que d’autres familles traversent des situations autrement plus compliquées. Oui ! Parlons de ces bennes à ordures qui attirent massivement. De ces poubelles qui ne désemplissent pas et continuent d’être sollicitées pour ce qu’elles offrent à celles et ceux qui, trop fier(e)s pour tendre la main, plongent leurs bras jusqu’aux épaules dans l’espoir d’y trouver de quoi subvenir aux besoins des leurs. Faut arrêter avec le baratin. Je dis baratin pour ne pas confondre bienveillance et fausses promesses. 
Les engagements sans lendemain dans lesquels on tente de noyer les attentes d’une clientèle qui finit par abandonner tant elle ne croit plus en rien. Comment gouverner une entité indifférente à ceux qui n’arrivent pas à vivre du fruit de leur travail et adoube ceux qui parasitent les institutions ? 
M. B.