Quitte à accoucher en pleine mer !



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Encore un qui aura renoncé. Encore un qui aura opté pour la traversée, désormais connue pour être meurtrière. Encore un qui aura choisi de rompre les amarres. De tourner le dos aux siens et à la terre qui l’a vu naître ! «Vous n’avez que cette marque d’eau ?» La question, je la posais, il y a quelques jours, à mon épicier. «Désolé, mais le livreur, qui m’assurait la variété, s’est tiré ! Il a pris la tangente. Hrag il y a une quinzaine de jours.»  «Oh la  !!! C’est terrible ! Et vous le savez comment?»  «C’est le livreur qui l’a remplacé qui me l’a appris quand j’ai demandé après lui. Je pensais qu’il avait le Covid.» «Et il a réussi la traversée?»  «Personne ne le sait. Il n’a pas donné de nouvelles. Ses parents seraient dans tous leurs états. Ils n’arrivent pas à joindre les autorités espagnoles et la gendarmerie, chez nous, n’en sait pas plus. Rien ! Rabi yastar !»  
Ils sont des milliers à faire pareil. Cette tendance à emprunter la mer,  sans désespérer de réussir leur coup, semble être entrée dans les mœurs. Je lisais, il y a quelques jours, qu’une femme, enceinte et surtout presque à terme, avait embarqué avec ses cinq enfants. Quelle est donc la force de ce désespoir qui pousse des mères de famille à fuir le pays avec leurs seuls enfants pour bagages ? Qu’est-ce qui pousse ces dernières à confier leur vie à des embarcations qui ne garantissent pas le succès à leur entreprise suicidaire ? Et elle n’était pas la seule femme à bord. D’autres, comme elle, jouent leur vie et la traversée à quitte ou double. Heureusement que la Croix- Rouge espagnole réussit à secourir une partie des harragas ! Plus j’apprends que quelqu’un a choisi d’aller se réaliser ailleurs, en empruntant un rafiot chancelant, et plus je me dis que le chemin pour reconstruire un pays qui n’a pas toujours été autant malmené sera, pour un temps, encore jonché de pièges et d’amertume. Tristes occasions qui font le deuil de familles en même temps qu’elles enrichissent des passeurs sans scrupules qu’indiffèrent les risques encourus par les candidats à l’exil, conscients du danger mais qui y vont quand même, prêts à payer cher pour aller de vie à trépas. 
M. B.

 


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