Nos candidats à l’exil et ceux venus d’ailleurs



...

Contre ce phénomène douloureux qui ampute des familles entières et emporte tant de vies depuis pas mal d’années, aucune autorité ne semble disposer de la moindre solution. Que faire contre une fracture qui enfle et oriente le regard vers ces horizons qui font rêver et courir au pire ? Ne pas revenir sur les effets meurtriers de ce dernier pour ne pas terrifier les familles qui attendent fiévreusement des nouvelles d’un enfant parti tenter sa chance outre-Atlantique ? Bien sûr que si ! Il faut, au contraire, insister sur les conditions dramatiques et les risques encourus à vouloir, à n’importe quel prix, fendre les eaux pour aller voir ce qui se passe ailleurs. Non pas pour faire du tourisme, mais pour proposer sa force de travail à des employeurs potentiels. Il n’y a pas que ceux qui ont la certitude que la chance les a abandonnés chez eux et que l’herbe est plus verte à l’horizon. Il y a ceux qui admettent que la solution n’est pas d’embarquer dangereusement pour aller le plus loin possible de ce pays qui les prive de tout. Ceux-là décident de prendre en charge leur destinée chez eux, refusent de céder au désespoir et d’abandonner le terrain à un clan qui en a fait une propriété privée. De céder la part de bien- être qui leur revient à une minorité qui en aura confisqué tous les acquis et n’en aurait pas fini d’en pomper les richesses. Seulement voilà ! Ils sont de plus en plus nombreux à ruminer leurs frustrations et à fustiger un système qui les a mis en marge de la société. Ils quittent leur pays pour fuir leur mal-être, à la poursuite de leurs rêves, tandis que d’autres arrivent de contrées lointaines. De territoires africains hostiles qui conditionnent à l’errance. Avant la pandémie, ils se faisaient discrets pour ne pas se faire agresser. Parce qu’à vrai dire, les Algériens n’aiment pas ce qui ne leur ressemble pas. La différence les effraie. Elle les met mal à l’aise. À chaque fois que j’en croise un, j’essaie de me représenter tout ce qu’il a  traversé pour arriver là. Tout ce qu’il a subi et ce qu’il a avalé comme kilomètres pour se mettre à l’abri des violences que lui et les siens auront fuies en masse.
M. B.


Lire la suite sur Le Soir d'Algérie.