Sandoq tadhamon, une fois, pas deux ! (1)



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Quels sont les Algériens qui piocheraient dans leur bas de laine pour aider l’État à ne pas s’endetter auprès du FMI ou de la Banque mondiale ? Sur quelle catégorie de citoyens ce dernier pense-t-il pouvoir s’appuyer pour ne pas engager l’avenir du pays ? 
«Faudra pas compter sur moi, en tout cas», jurait un monsieur d’un âge quelque peu avancé à ses interlocuteurs. Ils étaient un petit groupe à attendre, ticket en main, leur tour, pour aller à l’intérieur de l’agence postale récupérer la petite pension, fruit d’un long labeur, qui ne les aide, pourtant, pas à joindre les deux bouts. Une maigre retraite sur laquelle on pourrait ne pas s’interdire  de compter, croient-ils. «Pour moi, ce sera niet. Ils n’auront qu’à aller récupérer l’argent détourné qui fait des petits dans les banques étrangères.» L’un des petits vieux était, encore, plus remonté que les autres. Outré par l’idée que l’on oserait solliciter sa contribution, il retourne les poches de son pantalon et repart de plus belle. Il a de sérieuses raisons de râler, lui qui a tant travaillé pour avoir droit à si peu en fin de parcours. «Ça s’appelle du racket ou je ne m’y connais pas, avec tous ces malfrats qui nous ont dépecés et qui, aujourd’hui, ont encore droit au gîte et au couvert sur notre dos. Même si c’est en prison, les voyous qui ont mis à genoux le pays ne crèvent pas de faim. En tout cas, ils n’auront pas un sou de ma part, ceux qui pensent m’avoir aux sentiments. S’ils croient qu’ils vont sensibiliser les gens avec leurs histoires de Banque mondiale et de FMI, moi je vous dis qu’ils n’ont aucune chance. Khaliha takhla. Dans tous les cas, nous, les gens d’en bas, on n’a rien à y gagner. Et ils pourront toujours venir me chercher et m’accuser de non-assistance à pays en danger. Le Sandoq tadhamon ne nous plumera pas une deuxième fois. Plus jamais !» Avec une dame, nous nous regardons et la voilà qui se lance comme pour courir au secours du monsieur : «Faites attention, ya el Hadj ! Vous risquez de payer cher vos critiques. Vous accuser de porter atteinte au moral des troupes et à la stabilité de l’Etat !» Intéressant, le débat qui s’amorce ! À suivre.
M. B.


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