Au minimum, 30 ans de réclusion !



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Une fois identifiée la totalité des prédateurs qui continuent à rouler carrosse, on en fait quoi ? Parce que la issaba ne se limite pas à ceux qui sont derrière les barreaux. Elle a eu largement le temps d’étendre son influence et n’est prête ni à lâcher l’affaire ni à se soumettre aux menaces dont elle ne semble pas craindre les retombées. On aura beau, par exemple, promettre aux spéculateurs un minimum de 30 ans de réclusion, entre la menace, la promulgation d’une loi pour asseoir ladite menace et son application sur le terrain, beaucoup d’eau risque de couler sous les ponts. La issaba, qui persiste à ne pas tenir compte des promesses qu’on lui fait d’en finir avec elle, accélère le rythme. Elle ne perd pas le nord.  Les risques encourus lui paraissent dérisoires comparés aux bénéfices qu’elle aura le temps d’accumuler avant de se faire épingler par une administration qui peine à sévir, parce qu’elle-même gangrénée  par le mal qui ronge le pays et les pratiques dont elle ne tient pas trop à se débarrasser. Elle a un coup d’avance sur ce qui lui en coûtera une fois concrétisée l’identification. Hier, ils étaient en colère. Aujourd’hui, ils le sont encore et se demandent quand ils pourront se débarrasser du stress qui dicte leurs réactions. Ils ignorent tout des lendemains qui se profilent, de ce que leur réserve l’avenir. Ce qui leur importe sur le coup, c’est comment ils vont en finir avec leur journée. Parce que demain, ils referont pareil et ils seront en colère. Ils ne savent pas quand leur humeur connaîtra l’apaisement que chacun, séparément ou en groupe, attend. Celui dont on se dit friand sans même l’avoir connu.  Sans y avoir jamais goûté. Ils savent juste qu’en ce qui les concerne, le miracle n’existe pas parce que même lui s’en est allé proposer ses services à ceux qui ont déjà tout ou presque. À ceux qui n’en ont pas besoin. Lorsque le camion se gare, ils sont déjà là. Le chauffeur n’a ni le temps ni l’occasion de décharger sa marchandise. Ils font la queue depuis un moment. Ils connaissent l’heure à laquelle on livre l’épicerie, attendent patiemment leur tour et, du coup, il n’y en a plus que pour le sachet de lait. 
M. B.  

 


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