Les pommes de terre, partout, et à 50 DA ?



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J’ai du mal à croire que ça sera pour tout de suite. Parce que  débusquer l’autre îssaba, qui gère l’offre et la demande, exige du temps et de la volonté. Cela fait des semaines que l’on nous inonde d’informations sur les entrepôts clandestins et les centaines de tonnes de produits alimentaires planquées, aussi divers que les intentions supposées. Pour entretenir la hausse des prix, pour attiser la colère citoyenne, pour déstabiliser le pays, pour porter atteinte au moral des troupes, pour s’enrichir sur le dos du client et aggraver la précarité… Bref, on pourrait disserter indéfiniment sur les raisons qui expliqueraient, au mieux, les tensions organisées sur les produits de première nécessité. Ceux dont une majorité d’Algériens ne pouvait se passer et consommait au quotidien. Parce que, jusqu’à récemment, elle ne pouvait faire autrement. J’ai voulu acheter des pommes et je me suis vite ravisée. Parce qu’elles s’écoulent entre 450 et 550 DA. J’ai voulu acheter des prunes, elles étaient à 400 DA. Les plaquemines sont à 500  et les avocats à 1 300 DA. Et voilà que l’on me dit que les pommes de terre libérées des entrepôts vont être cédées à 50 DA. Elles vont l’être. Elles ne s’écoulent pas encore. Tout se conjugue au futur. Pour beaucoup de choses importantes, on nous promet de régler le problème en 2022. Parce qu’il y aurait des centaines d’entrepôts à vider de toutes sortes de denrées indispensables à notre survie. Des secteurs entiers, et  parmi les plus importants du pays, ont soit laissé faire soit encouragé la prébende. Ils sont, aujourd’hui, incapables de mettre le holà à la culture de la rapine et tétanisés par l’incompétence qui règne en leur sein.
On ne compte plus les familles qui peinent à joindre les deux bouts. On ne sait même plus quoi en faire. Certaines situations illustrent, à la perfection, le degré de fragilité à l’origine du comportement adopté par ceux  qui n’y arrivent pas. C’est fou comme tout ce que l’on peut dire est lié à la corruption. On commence par les pénuries qui se jouent de notre pouvoir d’achat avant de revenir aux escrocs qui nous privent de l’indispensable. 
M. B.


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