Plutôt convaincre ceux qui ne le sont toujours pas !



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Venir à bout des résistances en affirmant que le pays est mieux armé contre une quatrième vague ? Quand on va dehors, on a le terrible sentiment qu’en haut lieu, on ne sait pas vraiment comment cela se passe en bas. Le ministre de la santé et les experts qui l’entourent, dont ceux qui composent, par exemple, le comité  chargé de contrôler la progression de la pandémie, devraient aller dehors. Ils y prendraient, plus efficacement, la température qu’en restant collés à leurs ordinateurs. Dans la rue, personne ou presque ne porte de bavette. Même pas dans les organismes publics censés faire respecter les directives. Personne ou presque ne prend au sérieux le contenu des discours qui, du reste, se raréfient. Question protection, c’est tellement la débandade que les rares personnes qui se protègent passent presque pour des abruties.
C’est bien que le ministère de la Santé se soit, enfin, décidé à mettre en pratique certaines des propositions qu’il avait ignorées au cours des trois vagues précédentes, alors qu’elles étaient fortement recommandées. Les praticiens de renom, dont les avis n’avaient pas été pris en compte, sont enfin écoutés pour leurs compétences. Celles que leur tutelle, dos au mur, est obligée de leur reconnaître. Les propositions de réserver des structures exclusivement dédiées aux malades sérieusement frappés par le Covid avaient été rejetées. Changer d’avis au profit de choses qui comptent est le propre de ceux qui aspirent à avancer. L’oxygène, les lits, les primes, le personnel médical qu’il faut… Il n’est jamais trop tard pour bien faire. «On est en partie entendus», m’a dit un ancien résident qui avait participé à la grève qui avait paralysé le secteur. «Mais on va attendre quand même un peu avant de se réjouir et décréter que l’hôpital se porte mieux. Parce que l’état dans lequel est la santé, qui justifie les frustrations accumulées en son sein, reste désespérant», a relancé une collègue dans la retenue et qui affirme ne pas y croire. «L’état misérable et décadent du secteur fait fuir des patients qui craignent, en nous confiant leur santé, d’en ressortir les pieds devant», a-t-elle conclu.   
M. B.

 


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