La famille dénonce une «usurpation»

Le 9 novembre 2021, la famille du défunt Lakhdar Bentobbal a été informée par des proches de la publication d’un livre qui se revendique être ses Mémoires, sans en avoir donné le moindre accord. En ignorant de manière éhontée l’avis de la famille, celui qui se présente comme l’auteur transgresse toutes les règles déontologiques et éthiques, à commencer par le respect de la mémoire du défunt.

Le travail sur les mémoires est le résultat d’entretiens menés de 1980-1985 au domicile même de Lakhdar Bentobbal, dont il a confié la charge au défunt Mahfoud Bennoune (1936-2004) qui était à cette initiative. Il avait rencontré Mahfoud Bennoune durant la guerre au maquis du Nord-Constantinois en 1955 et en qui il a toujours eu une confiance absolue.

Lakhdar Bentobbal voulait restituer au peuple algérien un chapitre de son histoire faite de luttes et de sacrifices menant au chemin de l’indépendance. Pour recueillir ses propos, Mahfoud Bennoune (anthropologue, professeur à l’université, chercheur et militant de la guerre d’indépendance) avait commencé le travail dans un premier temps seul avec Lakhdar Bentobbal à la fin des années 1970.

Lakhdar Bentobbal n’étant pas «écrivain», Mahfoud Bennoune lui suggéra de recueillir tous ses propos durant une série de rencontres où Lakhdar Bentobbal raconterait son histoire, parfois seul, et parfois en invitant des personnalités qui avaient pris part à l’action durant la Révolution.

Durant ces rencontres, Mahfoud Bennoune animait et notait en même temps le récit, mais a jugé nécessaire par la suite de proposer, en 1980, d’employer son jeune collègue historien pour les enregistrer et les transcrire.

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