Manifestations contre la reforme des retraites

La France menacée de chaos



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À la veille d’une dixième journée de manifestations en France, mardi 28 mars, contre la réforme des retraites, gouvernement et syndicats mettent en garde contre un risque de « chaos », et c’est sur fond de climat délétère et violent qu’Emmanuel Macron recevra lundi les poids lourds de la majorité.

Un court répit, après plusieurs nuits tendues. La contestation de la réforme des retraites s’est poursuivie dans plusieurs villes samedi, avec des cortèges rassemblant quelques centaines de personnes avant une nouvelle grande journée de mobilisation mardi.

La dernière, jeudi, avait mobilisé entre 1 million et 3,5 millions de personnes, selon les sources, au cours de plusieurs manifestations émaillées de nombreux incidents : commissariat attaqué à Lorient (ouest), porche de l’hôtel de ville incendié à Bordeaux (sud-ouest), heurts et nombreux départs de feux à Paris.

Outre les manifestants radicaux, les accusations de violence visent aussi les forces de l’ordre, à tel point que le Conseil de l’Europe s’est alarmé d’un « usage excessif de la force ».

Avec les syndicats réunis en Intersyndicale, les Français se battent depuis des mois contre cette réforme jugée inutile, injuste, et brutale, et rejetée par 70 % d’entre eux.
Une motion de censure contre le gouvernement qui a échoué par seulement 9 petites voix. Soulagé, le pouvoir, inconscient de la détestation dont il fait l’objet, s‘est imprudemment réjoui de sa victoire.

La France est ressortie dans la rue et là, ce ne sont pas les manifestations majestueuses et bien rangées, encadrées par le service d’ordre des syndicats, ce sont des manifestations sauvages qui, en avançant, mettent le feu aux monceaux d’ordure qui jonchent les rues à cause de la grève des éboueurs, et sur lesquelles la police militarisée se jette avec une gourmandise non dissimulée.

Au-delà de la mobilisation contre la réforme des retraites, celle d’organisations écologistes contre la construction de méga-réserves d’eau dans le centre-ouest, à Sainte-Soline, a viré au cauchemar samedi. De violents affrontements ont opposé un groupe de manifestants aux forces de l’ordre, faisant au moins trois blessés graves, dont une personne entre la vie et la mort.

C’est dans cette atmosphère pesante, deux mois après le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, adoptée sans vote au Parlement, que la France attend sa 10e journée de mobilisations .

Lundi, le président Emmanuel Macron, qui s’est dit prêt à discuter avec l’intersyndicale de tout autre sujet que sa réforme, recevra la première ministre, Élisabeth Borne, et les cadres de sa majorité — chefs de partis, ministres, parlementaires — à l’Élysée.

Face à ce durcissement généralisé, le pouvoir rejette la faute sur une partie de ses opposants.

« Emmanuel Macron prend un malin plaisir à ce désordre et à ce chaos », a déploré dimanche le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.


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