Le président de l’Association Al-Aman pour la protection des consommateurs, Hassan Menouar, a insisté sur l’impératif d’aller vers un changement de mode de consommation qui, selon lui, est actuellement très aléatoire et anarchique.
S’exprimant ce mardi, au forum d’El Moudjahid, M. Menouar a indiqué que le consommateur algérien manque de culture de consommation sanitaire, notamment durant le mois de ramadhan, soulignant que ce mode de consommation mène tout droit au gaspillage des produits alimentaires mais aussi nuit à la santé, ce qui, dit-il, est encore plus grave.
Selon M. Menouar, le comportement du consommateur doit aussi changer. « Nous appelons depuis des années au changement de ce mode de consommation. Les Algériens consomment le même produit dans la même période, ce qui crée une pression sur ce dernier », a-t-il rappelé.
Le président d’Al-Aman a tenu à faire savoir que son association mène, depuis plusieurs années, la même bataille, à savoir celle d’inculquer aux consommateurs une meilleure culture de consommation, notamment sur le plan sanitaire.
Sur ce point, il a estimé que le citoyen algérien jouit d’une faible culture sanitaire, et c’est le rôle, selon lui, des pouvoirs publics, notamment le ministère du Commerce, de prendre les choses en main en vue de d’assurer au citoyen la sécurité sanitaire, qui commence par la sécurité sanitaire des aliments.
Revenant sur les sujets de l’actualité, ceux du mois de ramadhan, l’approvisionnement du marché et des prix, M. Menouar a exprimé son étonnement quant à la manière dont on se prépare, chaque année, pour le mois de ramadhan, comme si l’on se préparait à une guerre, que ce soit, a-t-il dit, de la part des pouvoirs publics ou celle des consommateurs.
« A la veille de chaque mois de ramadhan, les pouvoirs publics commencent à parler d’approvisionner le marché, d’organiser des marchés de proximité provisoire appelés communément « marchés de la Rahma » et de parler du renforcement du contrôle.
« Des procédures qui reviennent chaque année, sans pour autant que ne soient trouvées des solutions définitives », a-t-il expliqué. « Le consommateur, de son côté, se prépare aussi pour s’approvisionner et faire son stock en termes de produits alimentaires, et ce avec beaucoup de frénésie. Ce qui mène aux pires excès et crée ainsi une tension sur certains produits de première nécessité (huile, semoule, farine…) », a-t-il ajouté.
Pour M. Menouar, le citoyen algérien est ce qu’il est, et les pouvoirs publics doivent prendre des dispositions en rapport avec ses habitudes de consommation. Pour ce faire, le président de l’association El-Aman plaide pour une régulation du marché à travers une planification de la production agricole et de la production agroalimentaire.
Toujours selon lui, « il faudrait aussi élaborer une carte agricole pour savoir quelle quantité produire et à quel moment. Donc, pour faire face à la demande du marché, il faudrait faire une offre convenable afin de stabiliser les prix ».
Menouar a également recommandé la professionnalisation des réseaux de distribution à travers une politique de numérisation.
L’association a appelé à aller vers la réalisation d’infrastructures de régulation, notamment les grands centres de distribution, les marchés de gros et de proximité mais aussi et surtout à encourager la réalisation des hypermarchés et des grandes surfaces commerciales.
« C’est avec ce genre d’infrastructures qu’on peut réguler le marché pour que le consommateur n’ait pas à faire de stocks chez lui », a-t-il indiqué.