Pétrole

Le marché apaisé



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Les cours du pétrole poursuivent leur hausse, soutenus par un regain d’appétit des investisseurs pour les actifs à risque et l’arrêt des importations de pétrole en provenance du Kurdistan irakien par la Turquie.

Hier vers 09H20 GMT (11H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai prenait 0,55% à 78,55 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate), pour livraison le même mois, gagnait 0,56% à 73,22 dollars.

 “Les régulateurs américains ont apaisé les craintes des investisseurs d’une crise financière plus large”, affirme John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Les autorités américaines ont en effet annoncé dans la nuit de dimanche à lundi, le rachat de Silicon Valley Bank (SVB) par l’établissement régional First Citizens, opération vue comme une nouvelle étape de la stabilisation du système financier.

La faillite de SVB début mars – la plus importante faillite bancaire aux États-Unis depuis 2008 et la deuxième de tous les temps – avait déstabilisé l’ensemble du secteur bancaire, avec des répercussions jusqu’en Europe.

La confiance des investisseurs semble désormais se rétablir et leur appétit pour le risque se raviver, se tournant ainsi à nouveau vers les actifs plus volatils comme les matières premières.

Côté approvisionnement, la Turquie a cessé d’importer du pétrole depuis la région autonome du Kurdistan Irakien depuis samedi, après une décision d’arbitrage en faveur du gouvernement fédéral de l’Irak.

En 2014, Bagdad avait intenté une procédure contre la Turquie qui avait annoncé importer du pétrole de cette région autonome du nord de l’Irak jusqu’à son terminal de Ceyhan. Le gouvernement Irakien s’estimait être le gestionnaire exclusif de ce pétrole.

“La décision du tribunal couvre la période comprise entre 2014 et 2018, tandis que l’affaire concernant la période comprise entre 2018 et 2023 est toujours en cours”, soulignent les analystes de DNB.

Les importations de pétrole brut en provenance de la région du Kurdistan Irakien se montaient à environ 450.000 barils par jour.

En Russie, les analystes de DNB notent également que pour l’instant, les exportations de pétrole brut par voie maritime du pays se maintiennent, “malgré la promesse du Kremlin de réduire la production de 500.000 barils par jours au cours du mois de mars”.

“La majeure partie de nos ressources énergétiques a été redirigée vers d’autres marchés, les marchés de pays amicaux” a affirmé mardi le vice-Premier ministre russe en charge de l’Energie, Alexandre Novak, cité par les agences de presse russes.

La Russie a notamment indiqué que ses exportations de pétrole vers l’Inde avaient été multipliées par 22 en 2022, et que ses livraisons à destination de la Chine ont également augmenté, les lourdes sanctions économiques occidentales obligeant le pays à se tourner vers de nouveaux marchés.

Ces sanctions ont été imposées après que la Russie a envoyé ses forces armées en Ukraine en février 2022, entraînant notamment un embargo sur les importations de pétrole russe par voie maritime. Bien que la Russie ait pu maintenir ses ventes, le ministre a soutenu une baisse de la production de pétrole et de gaz cette année en raison des restrictions occidentales et du manque d’acheteurs européens.

Le directeur général de Gazprom Neft a également averti que la pression exercée par les sanctions s’intensifierait en 2023.

Malgré le succès apparent de la Russie à contourner les sanctions occidentales, la baisse de la production de pétrole et de gaz pourrait entraîner une réduction des recettes énergétiques à l’avenir.

 


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