Patrimoine culturel

Un comité national contre le trafic illicite

L’Algérie se mobilise contre le pillage de son héritage culturel. La ministre de la culture et des arts Soraya Mouloudji a annoncé ce mardi, l’installation d’un comité national qui aura pour mission de lutter contre le trafic illicite des biens culturels. Cette initiative vise à garantir la mise en œuvre de la Convention de l’UNESCO de 1970. Une mesure cruciale pour protéger les trésors historiques du pays et prévenir les exportations illégales.

La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a annoncé dans son allocution d’ouverture, à l’occasion de la clôture de la session de la formation portant le thème “Protection du patrimoine culturel et lutte contre le trafic illicite des biens culturels”, qui s’est déroulé au Palais de la Culture Moufdi Zakaria, « l’installation du comité national chargé de suivre la mise en œuvre de la Convention de l’UNESCO de 1970 sur les mesures visant à interdire et à prévenir l’importation, l’exportation et le transfert illicites de biens culturels ».

La ministre a souligné que la protection du patrimoine culturel national contre toutes les formes d’agression ou de détérioration est une responsabilité partagée par tous. Elle a exprimé que « la préservation du patrimoine culturel est essentielle pour préserver l’identité et la souveraineté nationales de l’Algérie, en conformité avec les orientations du Président de la République algérienne, M. Abdelmadjid Tebboune ».

La lutte contre le trafic illicite des biens culturels est selon Mouloudji : « Un enjeu majeur, classant cette activité criminelle au troisième rang après le trafic de stupéfiants et d’armes ». La ministre a souligné « la nécessité d’intensifier les efforts pour mettre en œuvre des accords communs et établir des comités nationaux et régionaux afin de défendre le riche patrimoine de l’Algérie ».

Le patrimoine culturel ou l’identité et l’authenticité du peuple algérien

Elle a rappelé l’importance de cette initiative, affirmant que le patrimoine culturel représente l’une des marques civilisationnelles les plus importantes du pays, témoignant de l’identité et de l’authenticité du peuple algérien à travers les siècles.

La ministre a également fait savoir que « la responsabilité de préserver le patrimoine culturel ne repose pas uniquement sur un secteur, mais nécessite la coopération de divers acteurs et secteurs, unissant ainsi les efforts et les volontés dans les domaines culturel, civilisationnel et sécuritaire ».

Dans cette perspective, une session de formation intitulée “Protection du patrimoine culturel et lutte contre le trafic illicite des biens culturels” a été organisée du 7 au 16 mai 2023. Cette session a réuni quatre-vingts cadres de sécurité issus de différentes forces de sécurité actives dans le domaine de la protection du patrimoine culturel, notamment les gardes-côtes des forces navales algériennes, les officiers de la gendarmerie nationale et les cadres des douanes algériennes.

L’objectif principal de cette formation est de « renforcer les connaissances et l’expérience des partenaires de sécurité dans le domaine de la protection du patrimoine culturel. Des institutions muséales renommées, telles que le Musée national de Sétif et le Musée national public maritime, ainsi que Office National de Gestion et d’Exploitation des Biens Culturels Protégés (OGEBC), L’Office National du Parc Culturel de l’Atlas Saharien en tant qu’organismes actifs dans le domaine de la protection du patrimoine culturel et des sites archéologiques » affirme la première responsable du secteur.

« Le Centre national de recherche en archéologie ainsi que l’Institut d’archéologie de l’Université d’Alger ont également participé en présentant les techniques d’identification et de détection de l’authenticité dans les collections numismatiques archéologiques. Des visites sur le terrain des sites archéologiques ont également été organisées, accompagnées d’explications approfondies fournies par des experts et des spécialistes » a-t-elle fait savoir.