Alors que l’Algérie suit de près la scène politique espagnole

Sanchez joue à quitte ou double



...

Pedro Sanchez survivra-t-il à la déconvenue de son parti aux élections locales de dimanche dernier ? En recueillant 28.1% des suffrages, le PSOE paye le prix de la mauvaise réputation de son chef auprès de l’électeur espagnol y compris les sympathisants du parti.

La mauvaise gestion du Covid, l’alignement sur l’Otan dans la question ukrainienne et l’aliénation du partenaire algérien au profit d’un reniement historique du seul Sanchez sur le dossier sahraoui sont entre autres ardoises qui ont éprouvé le gouvernement socialiste. En convoquant, à la surprise générale, des élections législatives anticipées pour le 23 juillet prochain, le Premier ministre espagnol joue au quitte ou double.

« Comme président du gouvernement et comme secrétaire général du Parti socialiste, j’assume la responsabilité des résultats et je pense qu’il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire », a dit Sanchez.

Sur les 10 régions gouvernées par les socialistes, directement ou dans le cadre d’une coalition, qui étaient en jeu dimanche, le Parti Populaire en a conquis six. Il s’est par ailleurs renforcé dans ses deux bastions régionaux de Madrid et de Murcie (sud-est) et a pris à la gauche les mairies de Valence et de Séville (sud), troisième et quatrième villes du pays.

« L’Espagne veut, selon moi, tourner la page » et a « entamé un renouvellement politique qui ne s’arrêtera pas », a lancé avant-hier lundi le chef du PP, Alberto Nٌْez Feijَo, en appelant les Espagnols à faire de lui « le prochain chef du gouvernement de l’Espagne ».

Fragilisé par l’usure du pouvoir et la baisse du pouvoir d’achat des Espagnols, le socialiste a subi un revers cuisant lors des municipales et des régionales de dimanche que les conservateurs du Parti Populaire (PP) avaient voulu transformer en référendum anti-Sanchez.

Devancé depuis des mois dans les sondages par le PP, son image a également souffert des tensions récurrentes entre les socialistes et leurs partenaires de Podemos (gauche radicale) au sein du gouvernement. Il a été également été critiqué, parfois jusque dans son camp, pour ses alliances avec les indépendantistes catalans ou basques.

Les milieux politiques et économiques ne lui pardonnent pas son alignement sur l’Otan dans l’affaire ukrainienne et l’exacerbation de la crise économique en Europe et en Espagne. Également mis en cause, ses positions illégales en faveur du Makhzen sur le dossier sahraoui et l’aliénation du partenaire algérien, ce qui a aggravé la crise économique et énergétique dans son pays.

L’onde de choc de la crise diplomatique entre Madrid et Alger est spectaculaire. 129 475 entreprises espagnoles ont cessé d’avoir des accords commerciaux avec l’Algérie. Et selon les données publiées par le ministère espagnol du Commerce sur son site internet, les pertes, en termes d’exportations, sont estimées à 630 millions d’euros, rien que pour la période allant de juin à octobre 2022.

Selon la même source, en 2021, l’Espagne a facturé entre juin et octobre 784,9 millions d’euros à l’Algérie. Mais durant l’année dernière, à la même période, le chiffre est tombé à 155 millions d’euros. De ce fait, l’Espagne a perdu 629,9 millions d’euros sur le marché des exportations vers l’Algérie. Selon des médias espagnols, « les pertes pour le commerce extérieur espagnol avoisinent même un milliard d’euros, à la fin de l’exercice écoulé ».

Ne pas insulter l’avenir
Reste qu’à Alger, c’est le pragmatisme qui semble l’emporter. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que la crise avec l’Espagne est une crise avec son gouvernement et non pas avec le roi ou le peuple espagnol.

D’ailleurs, les approvisionnements en gaz naturel n’ont jamais cessé, même si l’Algérie a majoré son prix, une sorte de sanction économique contre l’exécutif de Sanchez.

L’Algérie officielle ne semble pas vouloir insulter l’avenir, car la chute de Sanchez et le retour vers la position historique de l’Espagne par un nouveau gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, signifiera le rétablissement du traité d’amitié et de bon voisinage entre les deux pays, un traité suspendu par Alger le 08 juin 2022.

Le peuple algérien ne semble pas lui aussi, bouder l’Espagne. Avec le tarissement de l’octroi de visas Schengen par la partie française, le sésame pour accéder à l’espace Schengen est désormais l’apanage des consulats espagnols. De plus en plus d’Algériens passent leurs vacances en Espagne au lieu et place de la Tunisie, par exemple.

Les vols d’Air Algérie en direction de la péninsule ibérique, affichent déjà complet en raison aussi du fait que ceux qui ont des familles en France préfèrent transiter par l’Espagne. Idem pour les liaisons maritimes entre les ports algériens et espagnols.

La moyenne annuelle des visas accordés par l’Espagne aux algériens dépasse les 100 000 pour des refus qui restent en dessous des 30% des demandes. Le nombre des visas accordés va crescendo pour l’année en cours ce qui rend l’Espagne un Etat plus généreux en visas que son voisin français

L’Algérie qui refuse de s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats, verra d’un bon œil le retour à la raison en Espagne après les élections législatives anticipées. Une nette victoire de la droite permettra sans doute le retour du soutien à la légalité internationale sur le dossier sahraoui et surtout permettre aux PME espagnoles un retour rapide au marché algérien.


Lire la suite sur Le jeune indépendant.

Publier des annonces gratuites

Petites annonces Babalweb Annonces

Publier une annonce gratuite

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites