Céréaliculture

atteindre l’autosuffisance ?

La stratégie nationale pour le développement de la production des céréales a été présentée ce lundi par une commission constituée d’experts et de chercheurs du domaine agricole, à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA) d’Alger. Des recommandations permettant d’atteindre la sécurité et l’autosuffisance alimentaire, notamment en matière de blé, ont été émises.

La commission a abordé les différents défis qui se présentent à l’agriculture céréalière, à l’instar du stress hydrique, l’érosion du sol ainsi que le changement climatique, qui a impacté le rendement du blé. Dans ce sens, les experts de la commission ont recommandé de prendre plusieurs mesures telles que la généralisation de l’élevage d’ovins permettant d’améliorer la fertilité du sol et le protéger contre l’érosion, en sus de changer le type de la céréaliculture dans le cas où ce dernier engendre l’érosion ou des maladies aux plantes.

Dans le même sillage, le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, a annoncé la mise en place de mesures permettant de faciliter l’obtention d’autorisation de forage pour l’agriculture ainsi que l’accès au foncier agricole par des investisseurs publics et privés, en plus de la création de banques de graines et la réorientation de plans d’agriculture de chaque wilaya, selon ses caractéristiques. Le même responsable a également insisté sur l’intégration de la numérisation dans le secteur ainsi que l’exploitation de l’énergie solaire afin d’atteindre les objectifs tracés.

Il a ainsi mis en avant l’importance de planter des arbres fruitiers pour exploiter le maximum des terres agricoles dans les régions du Nord, d’un côté, et pour lutter contre l’érosion, d’un autre côté, ajoutant que son département, en collaboration avec les autres ministères, ambitionnent d’augmenter la qualité et la quantité de production de blé dur et de l’exporter vers le marché international vu son coût et son importance stratégique.

« Nous envisageons l’augmentation de la superficie agricole destinée à la céréaliculture et aussi l’augmentation des superficies agricoles irriguées, notamment au sud du pays », a-t-il expliqué, ajoutant que l’objectif de son département est d’atteindre une superficie d’un million d’hectares de terrain agricole irrigués dans les régions du sud du pays.

En outre, M. Henni a assuré que les changements climatiques et le stress hydrique impactent sensiblement l’agriculture en Algérie. « Nous réfléchissons à une réorganisation du secteur au niveau de certaines wilayas, notamment celles touchées par le changement climatique », a-t-il dit, affirmant que « la production des céréales sera de plus en plus concentrée dans le sud du pays ».

De son côté, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a insisté sur la nécessité d’adopter une agriculture intensive mécanisée, conforme aux grandes superficies du Sud, affirmant que son département travaille pour la réanimation de la production nationale du matériel agricole et pour réduire l’importation au sein de ce marché.

Dans la même optique, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Kamel Baddari, a expliqué que cette stratégie est axée sur trois volets, à savoir réorganiser le secteur, exploiter l’outil technologique ainsi qu’encourager la recherche dans le domaine agricole, et ce pour réduire les effets écologiques qui freinent le développement de la céréaliculture en Algérie.