Les dernières mesures prises par les autorité pour réduire sinon juguler le prix de la volaille n’ont pas eu l’effet escompté. En dépit de la disponibilité annoncée par les pouvoirs publics en aliments pour les volailles et l’importation supplémentaires de poussins, la hausse des prix des viandes blanches, notamment le poulet, persiste atteignant de nouveaux records. Une situation ayant contrarié le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, qui à ordonné une enquête urgente en vue d’élucider cette hausse qu’il a qualifiée d’« injustifiée ».
La décision d’ouvrir une enquête intervient suite à une augmentation significative des prix du poulet au cours des deux derniers jours, malgré l’abondance du produit sur le marché national, a indiqué un communiqué du ministère de l’Agriculture. En effet, suite aux nombreuses mesures prises, les prix oscillaient, entre 500 et 590 DA le kilogramme.
Cette situation, a précisé la même source, a poussé le ministre Abdelhafid Henni à convoquer une réunion urgente avec l’ensemble des acteurs de cette filière, y compris l’Office national des aliments du bétail (ONAB), la Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA), l’établissement public économique de la réfrigération (FRIGOMEDIT), les représentants de la Fédération nationale des éleveurs de volailles affiliée à l’Union nationale des agriculteurs algériens (UNPA), ainsi que les éleveurs indépendants. Cette réunion s’est déroulée en présence d’un représentant du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.
A l’issue de cette rencontre, M. Henni a ordonné la mise en place de plusieurs mesures urgentes pour garantir une baisse rapide des prix sur le marché national.
Ainsi, M. Henni a ordonné l’ouverture d’une enquête par les services vétérinaires et l’accélération du processus pour fournir les aliments de volaille aux petits éleveurs, en échange de la seule autorisation sanitaire délivrée par les autorités vétérinaires de la wilaya.
Le même responsable a également souligné l’importance de la divulgation des prix minimum sur le marché national des aliments de volaille commercialisés par l’ONAB, qui restent constants tout au long de l’année. Pour ce qui est du prix unitaire du poussin chair d’un jour, il a été fixé à 120 DA.
En outre, le ministre de l’Agriculture a souligné la vente libre avec un système de suivi des éleveurs et des coopératives d’élevage de viande blanche, dont l’objectif est d’augmenter la capacité de production pour alimenter le marché avec des produits locaux et importés, le but étant de garantir un approvisionnement régulier du marché.
Concernant les viandes blanches importées, M. Henni a ordonné une révision à la baisse des délais de réception des quantités importées, en plus du lancement de consultations avec les représentants de la Fédération nationale des éleveurs de volailles en vue d’une convention de branche à conclure dans les plus brefs délais pour définir un modèle d’organisation et de gestion optimal du secteur, et ce afin d’assurer la stabilité des prix sur le marché.
Ces consultations sectorielles, précise le ministère, concerneront tous les acteurs du secteur (producteurs d’aliments, éleveurs, abattoirs, coopératives, institutions et organisations).
Cette enquête ministérielle, conclut le communiqué, vise à préserver la stabilité des prix de la viande blanche en Algérie, en prenant des mesures immédiates pour réguler le marché et pour asseoir une meilleure organisation de l’activité. Le but étant aussi de soutenir les petits éleveurs, d’assurer la transparence des prix et d’encourager la production locale pour répondre aux besoins de la population.
Il convient de signaler que depuis la cessation des transactions commerciales avec l’Espagne en mars 2022, le prix du poulet a flambé en Algérie, selon de nombreux opérateurs de la filière. L’Espagne a été l’un des principaux pourvoyeurs en poussins et en médicaments de volailles à des prix compétitifs.
Les poussins sont désormais importés de Turquie ce qui a augmenté le prix de transport et par conséquent le prix de revient du poulet, expliquent les opérateurs.