Statut de l’artiste

Les attentes des coopératives théâtrales



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Le texte d’application portant sur la création et la gestion de coopératives artistiques, relatif au statut de l’artiste, devrait voir le jour dans les prochaines semaines. Cette initiative a suscité l’enthousiasme au sein de la communauté théâtrale. Les coopératives ont, cependant, abordé leurs attentes concernant les modalités de ce texte.

Rencontré par le Jeune Indépendant, Lamri Kaouane, qui représente la coopérative El-Anis à Sétif, a exprimé un optimisme palpable quant à l’avenir des coopératives théâtrales en Algérie, suite à cette initiative. « Nous avons eu une rencontre avec la ministre de la Culture et des arts, Soraya Mouloudji. Elle a confié à son administration, représentée par Missoum Laroussi et Cheddad Bezie, en collaboration avec des représentants de coopératives, la mission d’élaborer certaines des lois destinées à être intégrées dans le texte d’application des associations et coopératives artistiques », a-t-il confié.

Il a également précisé qu ‘ « avec des collègues nous avons évoqué certains points formulés sous forme de propositions, qui ont été remises aux décideurs du ministère de la Culture pour examen ».

Lamri Kaouane

Et d’ajouter : « Actuellement, nous discutons de certains articles et nous les proposons au ministère de la Culture pour leur application, tels que l’adoption officielle des coopératives par le ministère de la Culture et des Arts, plutôt que de passer par un notaire, les coopératives seront officielles, cela pour que les artistes qui sont réellement actifs sur le terrain, en bénéficier ».

Selon lui, les propositions les plus cruciales portent sur la définition des fondateurs et des membres de la coopérative, ainsi que sur la qualification d’un individu en tant que coopérant. Il s’interroge sur la nécessité pour un membre de la coopérative d’être nécessairement un artiste, un administrateur, ou s’il a le droit de ne pas détenir une carte d’artiste tout en exerçant des activités culturelles au sein de la coopérative. De plus, il pose la question du nombre de membres requis pour constituer une coopérative.

De plus, Kaouane a soulevé une dimension financière liée à la production au sein des coopératives. « Il est impératif de déterminer qui finance et quel est le montant de ce financement, que ce soit partiel ou total », a-t-il affirmé. Il a également mis en lumière la question de la distribution des productions théâtrales, ainsi que le montant réellement nécessaire pour monter une représentation théâtrale au sein de chaque coopérative.

À cet égard, il soutient que « les coopératives bénéficiant d’un soutien financier devraient se voir accorder une licence pour la distribution de leurs œuvres dans diverses régions du pays ». Il souligne que, « pour assurer une stabilité financière, une coopérative devrait présenter ses œuvres lors d’au moins 30 représentations. Cependant, la décision finale concernant le soutien financier devra se faire par le biais d’un comité chargé d’évaluer la conformité aux critères de représentation et à sa qualité ».

Il a déclaré que « le nombre de coopératives en Algérie dépasse les 193, cependant, il est évident que la plupart d’entre elles demeurent inactives et ne participent pas activement à la scène artistique. En vérité, on peut estimer à environ 50 le nombre de coopératives réellement actives et dignes de la qualification de coopératives culturelles ou théâtrales».

Le même interlocuteur a conclu en soulignant que ces aspects demeurent au centre de leurs préoccupations et de leurs discussions. Une décision à leur sujet devrait être prise dans un avenir proche, et l’annonce de l’adoption de lois favorables à l’ensemble des coopérants est prévue pour le mois de janvier.

Un texte bénéfique pour les institutions culturelles privées !

De son côté, Halim Zedame de la coopérative théâtrale El Tadj de Bordj Bou Arreridj a partagé son point de vue sur le texte d’application relatif aux associations et coopératives artistiques. Il nourrit l’espoir que « ce décret ouvrira de nouveau une porte qui avait été fermée en 2014, faisant référence à une directive ministérielle interdisant aux associations d’opérer sans une autorisation spécifique, une mesure qu’il juge illégitime ».

Il envisage, aussi, que « le nouveau décret permettra une reprise des activités pour ces institutions culturelles et artistiques ».

Halim Zedame

Zedame a ensuite abordé le sujet d’institution artistiques privées qui pourraient bénéficier du texte d’application. « Je présume que le décret autorisera les institutions culturelles et artistiques privées à investir dans le domaine artistique, une requête que nous formulons depuis un certain temps. En tant que responsable d’une coopérative, je serais en mesure de créer un petit théâtre et d’y concrétiser mes projets, que ce soit en termes de formation ou de production théâtrale ».

Le même interlocuteur a également évoqué la nécessité de développer de nouveaux concepts et styles théâtraux, s’inspirant, par exemple, de l’approche de Brecht, qui a introduit le théâtre épique au cours d’une période de vingt ans.

Par ailleurs, Zedame espère que le texte d’application simplifiera les procédures liées aux demandes de financement auprès des banques, facilitant ainsi l’obtention de prêts ou d’autres formes de soutien financier de la part d’entreprises économiques.

Création d’une cellule européenne

Tounes Aït Ali, à la tête de la coopérative Les Trois Loges basée en France, a de son côté exprimé : « En tant que comédienne et metteuse en scène de la diaspora algérienne résidant en France, j’ai soulevé une problématique lors d’une réunion au ministère concernant les compagnies en Algérie ». Elle a ajouté : « En tant que citoyenne algérienne, je m’interroge sur la possibilité de retourner en Algérie pour créer une compagnie. Cependant, j’ai constaté que cette démarche est entravée par des obstacles administratifs ».

En effet, « ayant déjà une résidence en France, il m’est difficile d’obtenir une résidence en Algérie. Les autorités locales ne peuvent m’accorder qu’un hébergement, dépourvu de toute valeur officielle ou utilité administrative. Cette situation soulève des questions sur les possibilités d’engagement artistique et entrepreneurial pour les membres de la diaspora algérienne qui souhaitent contribuer au secteur culturel en Algérie », a-t-elle expliqué.

Au cours de la réunion au ministère, Tounes Aït Ali a proposé « la création d’une cellule européenne dédiée à la représentation des artistes de la diaspora algérienne, qu’ils soient établis en tant qu’artistes ou qu’ils possèdent également la nationalité algérienne ».

Tounes Aït Ali

Selon ses dires, « l’objectif serait de mettre en place une structure facilitant les rencontres et les échanges, notamment en simplifiant le processus d’obtention de la carte d’artiste. Cette initiative offrirait la possibilité à des artistes tels que Si Ahmed Agoumi, Beyouna, Hichem Mesbah, et d’autres évoluant en France, de participer activement au paysage artistique en Algérie ».

Selon la metteuse en scène, « il est crucial de réfléchir à la manière dont nous pouvons favoriser une collaboration plus étroite entre nos compagnies artistiques, en tenant compte des défis auxquels nous sommes confrontés ». et d’avouer : « Lorsque je monte un spectacle avec ma compagnie, je suis en réalité en train de défendre et promouvoir la culture algérienne. Il devient donc impératif d’établir une cellule dédiée qui puisse représenter l’ensemble des artistes algériens vivant à l’étranger ».

« Lors de ma rencontre avec Missoum Laroussi, j’ai abordé cette problématique, et sa réponse a été positive. Il m’a assuré qu’il soulèverait également cette question auprès de la ministre. Cette initiative s’inscrit dans la politique présidentielle qui vise à ne pas perdre le lien avec la diaspora, encourageant la facilitation des entrées, des investissements et du travail pour les membres de la diaspora algérienne », a-t-elle conclu.

 


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