Clôture du 16e FNTP

« Thawra » d’Abdelkader Djeriou décroche le grand prix

Après dix jours de compétition, la 16e édition du Festival national du théâtre professionnel (FNTP), qui s’est tenu du 22 au 31 décembre au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), s’est terminée en sacrant la pièce « Thawra » (Révolution), mise en scène par Abdelkader Djeriou.

« Thawra », produite par le Théâtre régional de Sidi Bel Abbés, est une adaptation de deux œuvres de Kateb Yacine, à savoir « Le Cadavre encerclé » et « Les ancêtres redoublent de férocité », repensées par Hichem Boussahla et Youcef Milat. Sur une durée de 65 minutes, la représentation dénonce vigoureusement les méthodes bien connues des colonisateurs en Afrique et à travers le monde : oppression, dépossession, déculturalisation et déshumanisation.

La pièce « Hallaq Ichbilia » (Le Barbier de Séville) du Théâtre régional d’Annaba a, quant à elle, remporté deux distinctions, à savoir le prix du jury et la récompense de la Meilleure création musicale attribuée à l’artiste Mohammed Kamel Benani.

Le prix de la meilleure interprétation masculine ex-aequo à Abdelkader Rouahi pour son rôle dans « Safar » du Théâtre régional de Laghouat, et Rabie Ouadjaout pour son rôle dans « Le Banquet  » du TNA.

Le prix de Meilleure interprétation féminine est allé à Adila Soualem pour son rôle dans « Yaoum Qabla El-Qiyama » (Un jour avant le Jugement dernier) du Théâtre régional Bachir Zehaf de Mascara pour son rôle dans « Safar ».

Le prix du meilleur texte théâtral est allé à Mohamed Bourahla pour « Un jour avant le Jugement dernier », alors que la meilleure scénographie a été réalisée par Youcef Abdi dans la pièce « Ichou » du Théâtre régional de Biskra. Le prix de la meilleure mise en scène a été décroché par Haroun El Kilani pour sa pièce « Safar ».

Le jury, présidé par Fadila Hachemaoui, a formulé plusieurs recommandations. Il a souligné la nécessité d’une vérification linguistique des pièces en arabe, l’importance de l’enregistrement musical, la diversification des récompenses, l’ajustement du calendrier des représentations, et enfin, l’application de critères éthiques et académiques dans le processus de jugement.

En clôture du 16e FNTP, la pièce « Sous les décombres » du Théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaïa a été présentée. Cette œuvre, produite pour l’occasion, met en lumière des extraits de pièces qui ont contribué à la gloire du théâtre algérien. Écrites et mises en scène par des figures emblématiques du théâtre algérien telles qu’Abdelmalek Bouguermouh, Abdelkader Alloula, Kateb Yacine, Mohia, Mohamed Fellag, Boubekeur Mekhoukh, et d’autres personnalités du monde théâtral.

Un hommage vibrant a été rendu au comédien et metteur en scène Brahim Chergui pour son parcours artistique. De plus, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a baptisé le hall du TNA au nom d’Ali Sellali, connu sous son nom d’artiste Allalou. Des objets et costumes ayant appartenu à Allalou, y compris celui porté lors de sa célèbre pièce « Djeha » en 1926, ont été exposés.

Le spectacle «Min tahta erradmi» (Sous les décombres), produit par le théâtre régional de Béjaïa et dirigé par Abdelaziz Yousfi, dit Bazou, a été joué à l’occasion de la clôture.

Une vingtaine de comédiennes et comédiens, ont réussi à refaire renaitre, le temps d’une représentation les plus grands chefs d’œuvres du 4e art algérien. Des œuvres écrites ou mises en scène par des géants tels qu’Abdelmalek Bouguermouh, Abdelkader Alloula, Kateb Yacine, Mohia, Mohamed Fellag, Sirat Boumedienne, Boubekeur Mekhoukh, Azzedine Medjoubi, Mouhoub Latrech, et bien d’autres ont été interprétées.

Le nombreux public a pu découvrir ou se remémorer des pièces telles que «Harf b Harf», «Chkoune», «Hzam el Ghoula», «Redjal ya Hlalef», «Sin ni», «Sinistri» ou encore «Hwinta ».