Journées du théâtre arabe à Sétif

Palestine en focus

La deuxième édition des journées théâtrales arabes dédiée au martyr Hacene Belkired s’est ouverte, jeudi soir, à la maison de la culture Houari Boumediene à Sétif. La cérémonie d’ouverture a été marquée par un vibrant hommage au dramaturge palestinien Ghenam Ghenam et par une représentation poignante intitulée « Soumoud Handala » (Résistance de Handala) en soutien au peuple palestinien.

Abdelfattah Benguergoura, secrétaire général de la wilaya de Sétif, s’est adressé au nom du wali Mustapha Limani. « C’est avec une grande fierté que nous célébrons aujourd’hui l’ouverture de la deuxième édition des Journées du théâtre arabe à Sétif. Cette manifestation, qui porte le nom du martyr Hacene Belkired, figure emblématique du théâtre algérien, se déroule en un moment symbolique, à l’aube de la Journée nationale du chahid, coïncidant avec le 17 février », a-t-il déclaré.

Il a souligné l’importance du théâtre dans la transmission des valeurs de liberté et de justice, ainsi que dans l’affirmation de l’identité nationale. « Le théâtre constitue un pont de communication entre les cultures et les peuples, et une tribune pour les voix opprimées », a-t-il ajouté.

Le même responsable a exprimé sa conviction que ces journées favoriseront des échanges fructueux et des collaborations prometteuses entre les participants, permettant au public de découvrir des œuvres théâtrales engagées et de qualité, renforçant ainsi le dialogue interculturel.

De son côté, Hamza Belayat, président de l’APC de Sétif, a souligné l’importance de cet événement en tant qu’occasion précieuse pour les artistes de différentes cultures de se rencontrer, partager leurs idées et enrichir mutuellement leurs pratiques théâtrales.

« Le théâtre a un rôle essentiel à jouer dans la construction d’une société consciente et forte. Il nous permet de réfléchir à notre humanité, d’explorer des questions sociales et d’exprimer nos aspirations collectives. C’est un outil puissant pour la promotion du dialogue interculturel et du vivre-ensemble », a-t-il fait savoir.

Après le lever du public marquant le début de l’événement et l’écoute de l’hymne national, une vidéo retraçant les moments forts de la première édition a été projetée, suivie des présentations des spectacles participants. Une vidéo des spectacles en lice a également été diffusée.

Le jury, présidé par le metteur en scène Ahmed Rezzag et composé de la comédienne algérienne Samira Sahraoui, de l’irakien Ahmed Hamed, du Tunisien Hafedh Khalifa et de l’Égyptienne Safa Al-Bili, a fait son entrée sur scène.

Soumoud Handala, ou l’appel à la mobilisation internationale

Des hommages émouvants ont été rendus à l’homme du théâtre palestinien Ghennam Saber Ghennam dévoué à l’enrichissement du théâtre arabe, et à Djamel Labidi, salué pour sa contribution à la scène théâtrale algérienne, notamment à Sétif.

Le public nombreux, composé de personnalités du quatrième art algérien et arabe ainsi que des amateurs de théâtre, a ensuite été captivé par le spectacle chorégraphique « Soumoud Handala » (Résistance de Handala), écrit par Djamel Abidi et mis en scène par Farouk Redaouna.

Ce spectacle poignant de 30 minutes rendu par 30 artistes, dont 12 issus des pays arabes participant à cette édition, dépeint les atrocités et les crimes subis par les Gazaouis depuis plus de deux mois. Les comédiens retracent la douleur d’un peuple confronté quotidiennement à des crimes de guerre. Enfants, femmes, médecins, journalistes ou simples citoyens, personne n’est épargné par la violence de l’occupant sioniste.

Mêlant théâtre, musique et chorégraphie, le spectacle met en lumière l’impuissance d’un monde témoin qui observe sans intervenir, laissant mourir des innocents dans la douleur et l’ignorance. En arrière-plan, des images du peuple palestinien meurtri défilent, illustrant la perte de ses terres, de sa famille et de son identité. La chorale de Sétif, vêtue de noir et blanc, interprète « Ya zinat el bouldane » tandis que la scène présente une scénographie poignante : des cadavres ensanglantés, dont celui d’un bébé.

Plus qu’une simple pièce de théâtre, « Soumoud Hanẓala » est un cri d’alarme et un appel à la mobilisation internationale pour mettre fin à l’injustice et au silence qui entourent la question palestinienne. La pièce se veut également un message d’espoir et de persévérance, célébrant la force et la dignité d’un peuple qui refuse de se soumettre à l’oppression.