« Bi Oum Ayni 1948 » du palestinien Ghenam Saber Ghenam

Un voyage au cœur des terres occupées



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« Bi Oum Ayni 1948 » (De mes propres yeux 1948), un one man show poignante écrite et interprétée par l’artiste palestinien Ghenam Saber Ghenam, a été présenté, samedi soir, en marge des deuxièmes Journées du théâtre arabe à Sétif.

Abrité par le Musée national archéologique, ce spectacle, s’inscrivant dans le genre du Théâtre El Halqa (le cercle), se présente comme une odyssée personnelle et historique, transportant les spectateurs dans un voyage dans les rues d’Acre et de Haïfa.

Pendant une heure et demie, Ghenam embarque le public dans un périple émotionnel, revisitant les villages, les maisons et les souvenirs enfouis de la d’une Palestine qu’il décrit comme « un pays qui n’est pas divisé ». Il dira aussi que « La Palestine, c’est de la rivière jusqu’à la mer et du Nord et Sud ».

L’artiste incarne avec brio une multitude de personnages, donnant vie à la tragédie palestinienne avec une authenticité saisissante. La pièce tisse une toile vibrante d’émotions, mêlant la nostalgie, la colère, la résistance et l’espoir. L’artiste a également mis en lumière la beauté de la Palestine, sa culture et son histoire, rappelant au public que « sa maison n’est pas à vendre ».

Au-delà de la tragédie palestinienne, « Bi Oum Ayni » se dresse comme une ode à la résistance et à la dignité humaine. Ghenam nous invite à réfléchir à la notion d’occupation et à la force de la mémoire collective. En effet, à plusieurs reprises, il martèle la même question : où est l’occupant ?

Malgré toutes ces péripéties et la présence de l’occupant sioniste, Ghenam s’est toujours senti libre de circuler en Palestine occupée. Il a entrepris un voyage, en 2017, depuis Oman en Jordanie pour arriver en Palestine occupée. Son souhait est de rendre visite à ses deux filles, Ivan et Rina. Le rêve de la rencontre s’est réalisé, et même plus encore.

L’artiste, avec l’aide de son cousin Samir et de son amie Abla, tente d’entrer dans les territoires palestiniens occupés pour assouvir son désir ardent de voir ses deux filles et ses petits-enfants qu’il n’a pas vu depuis plus de dix ans.

Le voyage s’annonce périlleux, mais Ghenam parvient à atteindre son pays natal sans jamais voir l’occupation sioniste, ce fardeau injuste qui pèse sur le cœur des Palestiniens. Il traverse les checkpoints militaires sans encombre et découvre la vie quotidienne des Palestiniens, une vie de résistance et de dignité.

Avant d’arriver au cœur de l’histoire, Ghenam nous rappelle que le Palestinien de 1948, le Palestinien de 1967, le Palestinien de la diaspora ou de l’exil, n’existe pas. Il n’y a qu’un seul Palestinien, celui de Palestine. Il appelle ainsi à rejeter les appellations discriminatoires qui divisent le peuple palestinien.

Ghenam a conclu son voyage en rappelant une page d’histoire souvent oubliée ou méconnue de la Palestine. Il a évoqué l’épisode de Napoléon Bonaparte qui a tenté d’occuper la ville d’Acre, mais a été contraint de rebrousser chemin face à la résistance farouche des habitants. L’artiste a souligné que c’est Napoléon qui a, en quelque sorte, instillé l’idée de l’occupation dans l’esprit de l’entité sioniste, lui suggérant de faire de la Palestine sa terre.

L’artiste n’a pas simplement brisé les limites de la scène théâtrale italienne, il a transcendé non seulement la forme artistique mais aussi les frontières de l’interaction avec le public qui l’entourait. Il ne s’est pas contenté de le captiver, mais l’a impliqué de manière à en faire un participant et un témoin actif des événements qui ont jalonné son parcours. À travers cette approche, il partage avec le public d’autres récits et offre des informations complémentaires, transformant ainsi le spectateur en un véritable participant des réalités qu’il présente.

En marge de la représentation Ghenam a affirmé que la pièce « n’est pas liée à l’actualité à Gaza, mais plutôt au contexte historique global de la Palestine. Ce qui se passe à Gaza confirme la justesse de la direction que je prends dans la pièce, et me conforte dans l’idée qu’il s’agit de la véritable boussole. Je m’inspire d’une citation bien connue : Une boussole qui ne pointe pas vers la Palestine est une boussole traîtresse ».

« Le choix de la Halqa s’inscrit dans ma volonté de briser les barrières traditionnelles du théâtre. En tant qu’enfant du quartier populaire, j’ai grandi au sein d’une culture où la notion de cercle est omniprésente. C’est la forme que prennent nos célébrations, nos rassemblements et nos discussions », a-t-il dit.


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