Bilan des feuilletons du ramadhan 2024

Entre succès et controverses



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En Algérie, le ramadhan est traditionnellement synonyme de soirées familiales et de divertissement télévisuel . Cette année 2024 n’a pas dérogé à la règle, offrant aux téléspectateurs un large éventail de feuilletons  qui ont captivé l’audience, suscité des débats et témoigné de l’évolution du paysage audiovisuel algérien.

El Barani, un électrochoc social au sommet des audiences

Le réalisateur Yahia Mouzahem s’est une nouvelle fois imposé comme un maître du genre en propulsant « El Barani » (L’Étranger) à la première place des dramas les plus suivis. Cette série, diffusée sur Echourouk TV, a frappé fort dès son premier épisode, cumulant plus de 60 millions de vues sur YouTube.

elbarani

« El Barani » plonge le public dans le quotidien de la famille Kolei, tiraillée entre ses aspirations à une vie meilleure et les dérives qui en découlent. Les deux fils, Sid Ahmed (joué par Khaled Benaissa) et Omar (interprété par Mustapha Laribi), ont quitté leur quartier populaire pour s’enrichir rapidement, mais leur ascension sociale repose sur un trafic illicite de drogues et de psychotropes.

L’œuvre capte l’intérêt par son réalisme parfois dérangeant. Elle dénonce la corruption, la superficialité et les nouveaux riches, incarnés par le père Lakhdar (Boualem Bennani) qui refuse de s’intégrer à ce monde clinquant. « El Barani » a suscité la controverse en raison de certaines scènes jugées crues, mais son succès est indéniable.

El Rihane, pari osé et ouverture sur le monde arabe

« El Rihane » (Le Pari), réalisé par l’Egyptien Mahmoud Kamel, a tenté une percée audacieuse en étant diffusé simultanément en Algérie, en Égypte, en Syrie et en Irak. Disponible également sur la plateforme Shahid, la série visait à briser la barrière de la langue et à faire rayonner la fiction algérienne dans le monde arabe.

el rihan

Le choix de diffuser « El Rihane » en dialecte algérien doublé a divisé le public algérien. Si certains ont salué la qualité du doublage et la volonté d’ouverture, d’autres ont regretté la perte de l’authenticité de la langue. La question de la promotion et de la diffusion du dialecte algérien reste un sujet sensible et mérite une réflexion plus approfondie.

El Batha 2, humour et satire sociale au rendez-vous

Côté sitcom, la deuxième saison d’«El Batha » a confirmé le triomphe de la première saison en atteignant près de 75 millions de vues sur YouTube. Cette série diffusée sur Echourouk TV, écrite par Nabil Asli et Nassim Haddouche, plonge les algériens dans la vie animée d’un quartier populaire.

Les familles algéroises retrouvent avec plaisir le personnage typique de l’As (Nabil Asli), fier de ses « 17 jugements » (17 passages par le tribunal) et devenu célèbre pour son expression « Passé, passé, hna dhab machi cassé » (Passé, passé, on est de l’or, pas des bijoux cassés). Sa fiancée Rabéa (Yasmine Abdelmoumen) l’accompagne dans leurs routines et leurs rêves d’une « Belle vue » (Belle vie), tout en affrontant des défis comme celui d’être expulsés de leur quartier.

El batha

Le succès d’«El Batha » repose sur son humour intelligent, ses dialogues savoureux et ses personnages attachants. La série aborde également des thèmes sociaux avec subtilité, offrant une satire douce-amère de la réalité quotidienne. La saison 2 a innové en s’appropriant la technique de la préquelle, explorant les événements antérieurs à la saison 1 et enrichissant la profondeur de l’intrigue.

Dar Lefchouch 2, un divertissement familial apprécié

Djaffar Gacem, réalisateur prolifique, a offert aux téléspectateurs la deuxième saison de « Dar Lefchouch», une série à vocation familiale diffusée sur Samira TV. Cette comédie raconte les aventures de la famille Lefchouch, confrontée aux défis de conserver son héritage.

Alors que certains réalisateurs et scénaristes hésitent à poursuivre l’aventure après une première saison fructueuse, Djaffar Gacem n’a pas ce problème. De « Nass Mlah City » à « Djemai Family » en passant par « Achour El Acher », il a démontré sa capacité à créer des personnages attachants dont les événements méritent d’être explorés sur plusieurs saisons. La saison 2 de « Dar Lefchouch » s’inscrit parfaitement dans cette lignée.

dar lefchouche

Pour insuffler un vent de fraîcheur à cette deuxième saison, le réalisateur a introduit un nouveau personnage féminin, Doudja, interprété par Mina Lachter. Son arrivée bouscule quelque peu la routine de la famille. De plus, certains personnages secondaires ont gagné en importance, offrant une dynamique plus riche à l’intrigue. L’arrivée de nouveaux acteurs a également apporté une dimension inédite à la série.

Doumou’e Lewlia, un destin brisé par la force du mariage

Le feuilleton « Doumou’e Lewlia » (Les larmes de la femme) réalisé par Nadjib Oulebsir et diffusé sur Samira TV a connu un succès dès sa diffusion. En effet, il s’est rapidement hissé au rang des trois dramas les plus suivis, confirmant ainsi l’engouement du public pour cette production de qualité.

Plusieurs facteurs contribuent à ce succès mérité. Tout d’abord, l’intrigue captivante et poignante, qui explore des thématiques universelles telles que l’amour, la trahison, la perte, le pardon et la résilience, a su captiver l’attention des téléspectateurs. De plus, le casting exceptionnel, composé d’acteurs et actrices talentueux tels que Hassan Kechache , Samir Hakim, Numidia Lezoul, Ali Namous et Fatima Hellilou, a donné vie aux personnages avec une intensité et une justesse remarquable.

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Le personnage de Malika, interprété avec brio par Numidia Lezoul, a particulièrement touché le cœur du public. Cette jeune femme innocente, est contrainte par son père endetté à épouser Farid Jaguar, un homme violent et manipulateur impliqué dans des activités illégales. Son mari lui impose une vie de soumission et de terreur, lui interdisant même de tomber enceinte. Aziza (Fizia Touggourti), la première épouse de Farid, découvre la liaison et s’associe aux hommes de main de son mari pour persécuter Malika.

Onze Onze, un jeu mortel et des situations complexes

La deuxième saison de « Hdach Hdach » (Onze Onze) a su se démarquer des autres produits proposés durant cette saison.

L’intrigue de cette saison s’articule autour d’un jeu des plus mortels, inspiré par des succès comme Squid Game et La Casa de Papel. L’absence de Malek, personnage central de la saison 1, hante les protagonistes et donne lieu à des situations complexes et pleines de suspense.

De nouveaux personnages viennent enrichir l’univers d’Onze Onze, apportant une dimension psychologique encore plus profonde au feuilleton. La psychotique Faten (Souhila Maalem), le psychologue déjanté (Fethi Nouri) et la dame de cœur Lala Zineb (Lila Borsali), ont créé une atmosphère intrigante et addictive.

« Onze Onze » explore les abysses de l’âme humaine. Le développement personnel de chaque personnage, ancré dans son passé, éclaire son présent et permet de comprendre ses motivations les plus profondes.

L’invasion des influenceurs et des chanteurs dans le drama

L’émergence des influenceurs et des chanteurs sur les écrans algériens suscite des réactions contrastées. Si certains applaudissent leur talent et leur fraîcheur, d’autres s’interrogent sur leur légitimité et l’impact de leur présence sur l’industrie cinématographique.

La chanteuse andalouse Lila Borsali a fait ses débuts d’actrice dans le feuilleton « Hdach Hdach » (Onze onze). Son apparition a été controversée, divisant les fans entre admiration pour son audace et critiques envers son choix de carrière.

La chanteuse et influenceuse Numidia Lezoul, forte de ses 7 millions d’abonnés sur Instagram, s’est essayée en premier à la comédie en 2023 ou elle a apparu dans « Timoucha » de Yahia Mouzahem, puis cette année, le public la découvre dans un rôle opposé dans le drama « Doumou’e Lewliya » (Les larmes de la femme) de Najib Oulebsir. Son naturel et sa spontanéité lui ont valu un succès certain, notamment auprès des femmes qui se sont identifiées à son personnage de Malika.

Déjà présente dans « Achour El Acher » de Djaffar Gacem, Yasmine Ammari a confirmé son talent d’actrice dans « El Barrani » de Yahia Mouzahem. Sa performance saluée par la critique souligne son talent naturel et l’éducation artistique reçue au sein d’une famille d’artistes.

Meziane Amiche a fait une entrée remarquée dans le drama avec « Hdach Hdach ». Son expérience est compensée par son travail acharné et son dévouement, laissant entrevoir un potentiel prometteur.

 


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