Allées couvertes d’Ath Rhouna (Azeffoun).. Nettoyage des voies menant au site archéologique



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L’objectif de ce travail de volontariat mené par les villageois d’Ath Rhouna est de promouvoir le patrimoine culturel de ces monuments mégalithiques qui dateraient de 3000 ans avant J.C.

Une caravane de nettoyage des allées couvertes ou ce qu’on appelle «Les petites maisons romaines» a été organisée, avant-hier, par les villageois d’Ath Rhouna dans la localité d’Azeffoun (à une soixantaine de kilomètres au nord-est de la wilaya de Tizi-Ouzou). Initiée par l’association Ivehrien, cette action de nettoyage de l’axe routier qui se trouve, selon les organisateurs, dans un état d’abandon regrettable et quasiment dégradé, se veut être une occasion pour valoriser le patrimoine culturel matériel que compte leur localité.
«Je dirais que c’est un terrain rocailleux et accidenté qui nécessite d’être réhabilité», dira Oulmane Hacène, membre de l’association organisatrice. L’objectif de ce travail de volontariat mené par les villageois d’Ath Rhouna est de promouvoir le patrimoine culturel de ces monuments mégalithiques qui dateraient de 3000 ans avant J.C. A souligner que sur les 14 allées
couvertes qui auraient existées au niveau de toute l’Afrique du Nord, 8 sont implantées à Ath Rhouna, située à 14 km du chef-lieu de la commune d’Azeffoun. Ces sites archéologiques qui constituent une merveille majestueuse dans le patrimoine kabyle, nécessitent inévitablement leur préservation. C’est l’une des préoccupations des scientifiques et des archéologues en général et de la population locale en particulier.
D’ailleurs, c’est le thème d’une rencontre scientifique qui sera organisée, samedi prochain, au niveau de l’école primaire d’Ath Rhouna au cours de laquelle il sera question de débattre sur les méthodes à entreprendre pour la promotion de la culture kabyle et le patrimoine culturel que compte le village d’Ath Rhouna. Il faut préciser que ce site archéologique de cette localité qui compte ces petites maisons romaines, reste méconnu, et surtout à l’abandon. Une négligence au moment où les autorités locales plaident pour la promotion du tourisme de montagne en Kabylie pour attirer davantage les touristes et transiter par les sites touristiques que recèle la capitale de Djurdjura. Dans toute l’Afrique du Nord, il n’y aurait que 14 allées couvertes. Parmi elles, 8 sont dénombrées à Aït Rhouna.
Ces sites ont été répertoriés par les chercheurs et les scientifiques dans le domaine de l’archéologie qui estiment que ces monuments mégalithiques sont authentiques, originaux et n’ont pas d’équivalents dans tout le Maghreb. Ces allées couvertes seraient des nécropoles ou monuments funéraires. Jusqu’à présent, des fouilles sérieuses et approfondies n’ont pas été entreprises, hormis celle faite dans les années 1950 par deux chercheurs français qui ont permis de dire qu’il s’agit bien de sépultures collectives, eu égard à la découverte d’ossements en tas, accompagnés de céramiques étrusco-campiennes à vernis noir ainsi que des perles en pâte de verre et des objets en métal (anneaux, clous) ! Un problème délicat se pose alors pour les scientifiques. Ces derniers baptisèrent ces monuments allées couvertes de Kabylie de par leur spécificité.

Mise en valeur
Des allées rectangulaires, dont la longueur varie entre 8 et 15 m (la plus longue a 15 m à Aït Rhouna). La largeur ne dépasse pas 1,5 m et la hauteur varie entre 2 et 3,5 m. Les blocs de grès constituant les parois et les dalles qui couvrent ces allées sont de très fortes dimensions (jusqu’à 3 m de longueur). Des chefs-d’œuvre d’antiquité romaine qui nécessitent leur réhabilitation dans les plus brefs délais afin d’éviter leur dégradation de jour en jour. C’est l’appel qui a été lancé par les habitants d’Ath Rhouna qui restent attachés à leur patrimoine culturel. D’ailleurs, des conférences-débats seront au rendez-vous samedi prochain dans le cadre de la tenue d’une rencontre scientifique sur ce patrimoine pour soulever avec acuité les conséquences du laisser-aller de ces sites archéologiques, mais aussi la nécessité de la promotion de ce genre de sites porteurs de richesses pour l’économie locale.
A préciser que la sauvegarde du potentiel touristique de la wilaya de Tizi-Ouzou a été le thème d’un séminaire organisé, avant-hier à l’Office national du Tourisme (Onat) au niveau de l’Université Mouloud-Mammeri. A cette occasion, les spécialistes dans le secteur du tourisme ont plaidé pour la mise en place d’une cartographie du potentiel touristique que compte la wilaya et ses offres, mais aussi les insuffisances existantes pour le développement de ce secteur névralgique pour sortir de la dépendance de la rente des hydrocarbures. D’après eux, ce secteur est encadré actuellement sur le plan administratif, alors que son développement demande à ce qu’il y ait une logique entrepreneuriale de plus haut niveau du ministère de la tutelle, mais aussi des institutions qui encadrent cette activité en l’occurrence l’Onat et les agences de voyage et de tourisme existantes au niveau local. Dans le même ordre d’idée, ils ont remis en cause la non-exploitation des richesses du potentiel existant sur le plan naturel qui est due, d’après eux, à l’absence de l’exploitation touristique et de l’offre.
«Le secteur du tourisme a besoin de beaucoup d’intervenants pour assurer son développement que ce soit institutionnelle, d’opérateurs et d’acteurs. Il faut qu’il y ait un facteur d’incitation pour permettre à cette activité d’avoir une visibilité afin qu’elle soit ancrée dans l’économie nationale», c’est la vision unanime des intervenants lors de ce séminaire sur le tourisme local.
Z. C. Hamri


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